Imaginez-vous sur le pont d’un bateau, face à l’immensité de l’océan, avec pour seule compagnie le vent et les vagues. C’est dans cet univers à la fois brutal et envoûtant qu’Élodie Bonafous, une skippeuse bretonne de 29 ans, a choisi de faire sa place. Originaire du Finistère, elle vient de dévoiler un tout nouvel Imoca, un voilier de course taillé pour les défis les plus extrêmes. Ce bateau, véritable bijou technologique, porte les couleurs d’une cause qui lui tient à cœur et d’une région qu’elle incarne avec fierté. Mais qui est cette femme qui ose défier les océans et les stéréotypes dans un milieu encore largement masculin ?
J’ai toujours été fasciné par ces aventuriers des mers qui, comme Élodie, se lancent dans des courses au large avec une détermination qui force le respect. Son parcours, c’est l’histoire d’une passion née au bord de l’eau, dans un coin de Bretagne où la voile est bien plus qu’un sport : c’est une culture. Alors, partons à la découverte de cette skippeuse, de son bateau, et des ambitions qui la portent vers des horizons aussi vastes que ses rêves.
Une Skippeuse Finistérienne dans la Cour des Grands
Élodie Bonafous n’est pas une inconnue dans le monde de la voile. À seulement 29 ans, elle s’est déjà forgé un palmarès impressionnant. Née à Locquirec, un petit village du Finistère nord, elle a grandi les pieds dans l’eau, bercée par le bruit des vagues et l’odeur du sel. « La mer, c’est ma maison », confie-t-elle souvent. Ce lien viscéral avec l’océan l’a poussée très tôt vers la voile, d’abord en loisir, puis en compétition.
Son parcours est un modèle de progression. Dès l’enfance, elle s’initie à l’Optimist, ce petit voilier qui forme les futurs champions. Puis, elle enchaîne avec le dériveur 420 et les compétitions inshore, avant de se tourner vers la course au large. Ce choix n’a rien d’anodin : naviguer en solitaire sur des milliers de milles, c’est accepter de défier la nature, mais aussi soi-même. Et Élodie excelle dans cet exercice.
La course au large, c’est un dialogue permanent avec l’océan. Il faut l’écouter, le respecter, mais aussi savoir lui tenir tête.
– Une skippeuse expérimentée
Son fait d’armes le plus marquant ? Une troisième place historique lors d’une étape de la Solitaire du Figaro, une course mythique où elle devient la première Française à monter sur le podium d’une étape. Ce succès lui ouvre les portes d’un projet encore plus ambitieux : la construction de son propre Imoca, un bateau conçu pour les courses les plus prestigieuses, comme la Route du Rhum ou le Vendée Globe.
Un Imoca 100 % Breton : Une Fierté Locale
Ce qui rend l’histoire d’Élodie si particulière, c’est l’ancrage local de son projet. Son Imoca, baptisé sous les couleurs de l’écurie Horizon 29, est un pur produit du Finistère. Construit dans les chantiers de CDK Technologies à Port-la-Forêt et peaufiné par MerConcept à Concarneau, ce bateau incarne le savoir-faire breton. Et croyez-moi, dans une région où la voile est presque une religion, ça compte.
Pourquoi cet attachement au « made in 29 » ? Parce que le Finistère, c’est le berceau de la course au large en France. Des chantiers navals aux skippers légendaires, la région a une histoire maritime inégalée. Élodie, en s’appuyant sur des partenaires locaux, rend hommage à cette tradition tout en portant un projet moderne et innovant.
- Conception locale : Le bateau a été intégralement construit dans le Finistère, de la coque aux voiles.
- Technologie de pointe : Les Imoca sont des Formule 1 des mers, équipés de foils pour « voler » au-dessus des vagues.
- Port d’attache : Concarneau, une ville bretonne au cœur de la Sailing Valley.
Ce bateau n’est pas seulement un outil de performance. Il porte aussi les couleurs d’un groupe familial breton, engagé dans la voile depuis des années, et d’une association caritative nationale. Cet aspect solidaire, on y reviendra, mais il donne une dimension humaine rare à ce projet.
Des Objectifs Ambitieux : Route du Rhum et Vendée Globe
Avec ce nouvel Imoca, Élodie Bonafous voit grand. Son programme est clair : participer à la Route du Rhum 2026, puis viser le graal, le Vendée Globe 2028. Ces deux courses, parmi les plus prestigieuses au monde, sont des défis colossaux. La première, une transatlantique en solitaire entre Saint-Malo et la Guadeloupe, demande une préparation physique et mentale hors norme. Le second, un tour du monde sans escale ni assistance, est l’Everest de la voile.
Ce qui frappe, c’est la rareté des femmes dans ces compétitions. Sur les 40 skippers attendus au départ du Vendée Globe, à peine cinq sont des femmes. Élodie, en s’engageant dans cette aventure, brise des barrières. « Ce n’est pas une question de genre, mais de compétence et de passion », aime-t-elle rappeler. Et pourtant, son parcours inspire, notamment les jeunes filles qui rêvent d’océan.
| Course | Année | Caractéristiques |
| Route du Rhum | 2026 | Transatlantique en solitaire, 3 542 milles |
| Vendée Globe | 2028 | Tour du monde sans escale, environ 24 000 milles |
Pour réussir, Élodie devra dompter son bateau, mais aussi gérer des conditions extrêmes : tempêtes, vagues de plusieurs mètres, solitude. J’ai toujours trouvé fascinant cet équilibre entre technologie et instinct que demande la course au large. Un skipper, c’est un ingénieur, un météorologue et un aventurier réunis.
Une Cause Solidaire au Cœur du Projet
Ce qui rend ce projet encore plus captivant, c’est son engagement solidaire. Le bateau d’Élodie arbore fièrement le logo d’une association nationale qui réalise les rêves d’enfants hospitalisés. Cette cause, portée depuis des décennies, touche des milliers de familles à travers la France. En embarquant ce partenaire, Élodie donne une dimension humaine à sa quête sportive.
Naviguer pour une cause, c’est donner un sens encore plus grand à chaque mille parcouru.
– Une représentante d’une association caritative
L’association travaille avec plus de 150 services médicaux en France, dont plusieurs en Bretagne. Voir son logo flotter sur les mers, c’est une manière de porter les espoirs de ces enfants au-delà des murs des hôpitaux. Pour Élodie, c’est aussi une responsabilité : chaque course devient une vitrine pour cette cause.
Et ce n’est pas tout. Le projet est soutenu par un groupe familial breton, actif dans le mécénat santé. Leur implication montre à quel point la voile peut être un vecteur de valeurs. « C’est une aventure collective », insiste Élodie. Et on ne peut qu’être d’accord : derrière chaque skipper, il y a une équipe, des partenaires, et une communauté.
Le Finistère, Terre de Voile et d’Innovation
Si Élodie Bonafous a choisi de construire son bateau dans le Finistère, ce n’est pas un hasard. La région est un véritable hub pour la course au large. Des chantiers comme CDK Technologies ou MerConcept sont des références mondiales. Ils produisent des Imoca capables de résister aux pires conditions tout en intégrant les dernières innovations, comme les foils, ces ailes qui permettent aux bateaux de « voler ».
- Chantiers navals : Le Finistère concentre les meilleurs savoir-faire en construction de bateaux de course.
- Innovation : Les Imoca intègrent des technologies avancées, comme les systèmes de navigation par satellite.
- Écosystème : La région forme des skippers, des ingénieurs et des techniciens spécialisés.
Ce dynamisme local est un atout pour Élodie. En s’entourant d’experts bretons, elle maximise ses chances de succès. Mais il y a aussi quelque chose de poétique dans cette histoire : une jeune femme du Finistère, portée par sa région, qui part défier les océans. Ça donne des frissons, non ?
Les Défis d’une Femme dans un Monde Masculin
La course au large reste un univers où les femmes sont sous-représentées. Sur les 40 skippers du Vendée Globe, seulement 5 % sont des femmes. Ce constat, loin de décourager Élodie, la motive. « Je ne navigue pas pour prouver quelque chose, mais pour vivre ma passion », explique-t-elle. Pourtant, son parcours est une source d’inspiration.
Les défis sont nombreux : trouver des sponsors, gérer la pression médiatique, et surtout, naviguer dans des conditions extrêmes. Mais Élodie a une force : sa détermination. Elle incarne une nouvelle génération de skippeuses, comme Clarisse Crémer ou Isabelle Joschke, qui repoussent les limites du possible.
La mer ne fait pas de différence entre les hommes et les femmes. Elle teste tout le monde de la même manière.
Ce qui m’impressionne le plus, c’est cette capacité à transformer les obstacles en opportunités. Élodie ne se contente pas de naviguer ; elle porte un message d’égalité et d’engagement. Et dans un sport où la résilience est clé, elle a tout pour réussir.
Vers l’Horizon : Que Nous Réserve l’Avenir ?
À un an de la Route du Rhum et trois ans du Vendée Globe, Élodie Bonafous est déjà en pleine préparation. Entraînements intensifs, tests en mer, optimisation du bateau : rien n’est laissé au hasard. Mais au-delà de la performance sportive, c’est l’histoire qu’elle raconte qui captive. Une histoire de passion, de racines, et d’engagement pour une cause plus grande.
Pour moi, ce qui rend ce projet si spécial, c’est sa capacité à réunir. Les Bretons, les amoureux de la voile, les défenseurs des causes solidaires : tous trouvent un écho dans l’aventure d’Élodie. Et si son bateau devait devenir un symbole, ce serait celui du courage et de la persévérance.
Alors, que nous réserve l’avenir ? Une chose est sûre : Élodie Bonafous est une skippeuse à suivre. Son Imoca finistérien, ses ambitions, et son engagement pour les enfants hospitalisés font d’elle une figure à part. Rendez-vous en 2026 pour la Route du Rhum… et peut-être, en 2028, pour un tour du monde qui restera dans les annales.
