Quand une petite ville comme Gagny, en Seine-Saint-Denis, se rassemble pour rendre hommage à une femme arrachée à la vie, l’émotion est palpable. Ce samedi 28 juin 2025, environ 200 personnes ont marché dans un silence lourd, ponctué de murmures et de larmes, pour honorer Fdila, une mère de famille tuée par son ex-conjoint. L’horreur de ce féminicide a secoué la commune, mais au-delà de la douleur, c’est une colère sourde qui anime les participants. Pourquoi, en 2025, ces drames se répètent-ils encore ?
J’ai toujours trouvé que les marches blanches ont quelque chose d’unique : elles mêlent chagrin et révolte, dignité et urgence. À Gagny, ce jour-là, les roses blanches brandies par la foule semblaient crier ce que les mots peinaient à exprimer. Dans cet article, je vous emmène au cœur de cet hommage, des témoignages bouleversants aux appels à l’action contre les violences conjugales. Accrochez-vous, car cette histoire touche au plus profond.
Un Drame qui Réveille les Consciences
Le 20 juin 2025, à 7h30, la gare du Chénay-Gagny est devenue le théâtre d’une tragédie. Une femme de 56 ans, Fdila, a été mortellement blessée à la hache par son ex-conjoint. À ses côtés, sa cousine, Madja, une jeune femme dans la vingtaine, a été grièvement atteinte, mais son état s’est stabilisé depuis. Ce n’est pas juste un fait divers. C’est un féminicide, un mot qui résonne comme un coup de poing dans l’estomac.
Ce n’est pas un simple fait divers, c’est un féminicide. Nous avons tous échoué à les protéger.
– Un élu local lors de la marche
Ce drame n’est pas isolé. En France, les chiffres sont implacables : environ 120 femmes sont tuées chaque année par leur conjoint ou ex-conjoint. Ce n’est pas une statistique abstraite, c’est une réalité qui frappe des familles, des quartiers, des vies entières. À Gagny, la communauté a choisi de ne pas rester silencieuse.
Une Marche Chargée d’Émotion
La marche blanche, organisée huit jours après le drame, a réuni des habitants, des élus, et même des passants bouleversés par l’histoire. Vêtus de blanc, les participants ont défilé dans les rues de Gagny, derrière une banderole portée par les trois filles de Fdila. Ces jeunes femmes, dignes malgré leur chagrin, incarnaient une force qui donnait des frissons.
Le cortège s’est arrêté devant la gare où tout s’est déroulé. Là, une pancarte brandie par une témoin de la scène résumait l’horreur : “Ton dernier souffle est devenu notre cri.” Cette phrase, simple mais puissante, semblait flotter au-dessus de la foule comme un appel à l’action. Comment rester indifférent face à une telle tragédie ?
- Environ 200 personnes ont participé à la marche, un chiffre impressionnant pour une petite commune.
- Des roses blanches ont été déposées en hommage, symbolisant la pureté et la mémoire.
- Les élus locaux, dont le maire, ont insisté sur la nécessité de combattre les violences faites aux femmes.
Ce qui m’a marqué, c’est la diversité des participants. Des mères avec leurs enfants, des adolescents choqués, des retraités en colère : tout le monde était là. Cette unité dans la douleur montrait à quel point ce drame touchait bien au-delà de la famille de Fdila.
Qui Était Fdila ?
Fdila, c’était une femme au grand cœur, selon ceux qui l’ont connue. Mère de trois filles, elle avait 56 ans et travaillait depuis douze ans dans un supermarché de Saint-Ouen. Ses collègues décrivent une femme toujours souriante, prête à aider, avec une porte ouverte pour ceux dans le besoin. Elle avait récemment emménagé à Gagny, après avoir vécu à Chelles et Montfermeil.
Elle avait un sourire qui illuminait tout. Son professionnalisme et sa gentillesse étaient incomparables.
– Un collègue de travail
Ce portrait, brossé par ceux qui l’ont côtoyée, rend la perte encore plus cruelle. Fdila n’était pas juste une victime. C’était une femme pleine de vie, une mère dévouée, une collègue appréciée. Et pourtant, son ex-conjoint a mis fin à tout cela en un instant.
L’Auteur du Drame : Un Profil Inattendu
L’agresseur, un homme né en 1971, a été mis en examen pour meurtre par ex-concubin et tentative d’assassinat. Ce qui surprend, c’est qu’il était inconnu des services de police. Sans antécédents judiciaires, il semblait être un citoyen ordinaire. Pourtant, ce matin-là, il a agi avec une violence inouïe, armé d’une hache qu’il a sortie d’un chariot.
Une témoin, encore sous le choc, a décrit la scène : l’homme s’est approché calmement, a frappé sans hésiter, et semblait satisfait de son geste. Cette froideur glace le sang. Comment quelqu’un peut-il en arriver là ? C’est une question qui hante les habitants de Gagny.
Un Cri Contre les Féminicides
Ce drame a ravivé le débat sur les féminicides en France. Les chiffres sont alarmants : une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Et pourtant, malgré les campagnes de sensibilisation, les dispositifs comme le téléphone grave danger, les progrès semblent lents.
| Problème | Chiffres clés | Solutions actuelles |
| Féminicides | Environ 120 par an en France | Dispositifs comme le téléphone grave danger |
| Signalements | Des milliers de plaintes ignorées | Renforcement des formations policières |
| Prévention | Manque d’éducation dès l’enfance | Programmes scolaires sur l’égalité |
À Gagny, les élus locaux ont pris la parole pour dénoncer cet échec collectif. Une élue, très engagée sur les questions d’égalité, a insisté sur l’importance d’éduquer dès le plus jeune âge pour déconstruire l’idée qu’une femme “appartient” à un homme. Une idée simple, mais qui tarde à s’imposer.
Des Témoignages qui Marquent
Dans la foule, les voix des habitants se mêlent à celles des proches. Une mère, venue avec ses enfants, explique pourquoi elle a tenu à être là : “Je veux que mes filles sachent qu’elles ne doivent jamais accepter la violence.” Une adolescente, encore secouée, confie qu’elle a du mal à comprendre comment un tel drame peut arriver si près de chez elle.
J’avais besoin de venir, pour comprendre, pour soutenir. Ce drame m’a choquée.
– Une adolescente de Gagny
Ces mots, simples et sincères, rappellent une vérité universelle : personne n’est à l’abri. Les féminicides ne se limitent pas à un milieu, à une ville, à un profil. Ils touchent partout, tout le temps. Et c’est peut-être ça, le plus terrifiant.
Que Faire pour Changer les Choses ?
Face à ce drame, la question n’est pas seulement de pleurer les victimes, mais de se demander : comment empêcher que cela se reproduise ? Les associations locales, comme celles luttant contre les violences faites aux femmes, étaient présentes à la marche. Elles appellent à des actions concrètes :
- Renforcer les dispositifs de protection : Le téléphone grave danger, par exemple, a sauvé des vies, mais il reste sous-utilisé.
- Éduquer dès l’école : Enseigner le respect et l’égalité dès le plus jeune âge pour changer les mentalités.
- Améliorer la réponse judiciaire : Trop de plaintes pour violences conjugales sont encore classées sans suite.
Personnellement, je trouve que l’éducation est la clé. Si on n’apprend pas aux enfants que la violence n’a pas sa place dans les relations, on risque de reproduire les mêmes schémas. Mais ça ne suffira pas si la justice et la police ne suivent pas.
La marche s’est terminée devant l’hôtel de ville, au pied d’une statue symbolisant la maternité. Les roses blanches et les pancartes y ont été déposées, dans un silence poignant. Une chanson, douce mais puissante, résonnait dans les haut-parleurs, comme un dernier hommage à Fdila. Et dans la foule, une femme notait discrètement les coordonnées d’une association d’aide aux victimes.
Ce geste, discret mais significatif, montre qu’au-delà de l’hommage, il y a une volonté de changer les choses. À Gagny, comme ailleurs, la lutte contre les féminicides doit continuer. Parce que chaque vie perdue est une de trop.
Et vous, que pensez-vous qu’il faudrait faire pour arrêter cette spirale ? La réponse n’est pas simple, mais une chose est sûre : le silence n’est plus une option.
