National : Choc Perdu pour Versailles, Exploit de Fleury

Imaginez un vendredi soir d’automne, les projecteurs qui percent la brume, et trois clubs franciliens qui jouent leur saison en 90 minutes. C’est exactement ce qui s’est passé lors de cette fameuse 12e journée de National. Entre déception brutale, exploit majuscule et soulagement palpable, tout y était.

Une Soirée à Trois Visages en Île-de-France

Le National, ce championnat si particulier où les promus rêvent de s’installer et où les historiques refusent de plier, nous a offert un condensé d’émotions pures. J’ai suivi ces matchs avec l’œil du passionné qui sait que chaque point compte double à ce niveau. Et franchement, ce qui s’est passé dépasse parfois la fiction.

Versailles : Le Rêve Brisé à Bonal

Commençons par le plus douloureux. Versailles arrivait à Sochaux avec l’étiquette de prétendant sérieux. Leur début de saison avait impressionné, mais voilà, le football aime rappeler qu’il n’y a pas de petit adversaire. Surtout pas à Bonal, ce stade mythique où l’ambiance peut faire trembler n’importe qui.

Le scénario ? Un cauchemar éveillé en treize minutes. Benjamin Gomel, cet attaquant qui semble avoir un compte personnel à régler avec ses anciens clubs, a planté deux banderilles en moins d’un quart d’heure. La première sur une action collective bien menée, la seconde avec une complicité cruelle de Kapit Djoco, ancien Versaillais qui a parfaitement lancé son partenaire.

Quand vous prenez deux buts en si peu de temps, c’est dur de revenir. Surtout face à une équipe qui n’a plus perdu à domicile.

Ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant, c’est la réaction. Ou plutôt l’absence de réaction. Versailles n’a jamais su trouver la faille dans le bloc sochalien, pourtant pas impérial en termes de possession. Les occasions ? Quasi inexistantes. Le 0-0 contre Fleury la semaine précédente prenait déjà des allures d’avertissement, mais là…

Regardez les chiffres : zéro tir cadré en première période. Zéro. Dans un match de cette importance. Ça pose question sur la capacité à gérer la pression des grands rendez-vous. Sochaux, avec son maillot Halloween orange et noir, a parfaitement joué son rôle de croque-mitaine.

Au classement, la conséquence est immédiate. Les Doubistes grimpent à la deuxième place, à égalité avec trois autres équipes à 20 points. Versailles ? Ils stagnent et voient la meute se rapprocher dangereusement. Le genre de soirée qui laisse des traces dans les têtes.

Fleury : L’Exploit Majuscule à Gaston-Gérard

Maintenant, passons à l’autre extrême : l’exploit. Fleury, ce promu qui n’en finit pas de surprendre, s’est offert le scalp de Dijon. Oui, vous avez bien lu. Dijon, l’équipe qui n’avait pas encore perdu en championnat. Dijon, deuxième avant ce match. Dijon, à domicile.

L’histoire commence dès la 7e minute. Corner bien tiré, Quentin Voigt qui prend le dessus aérien et bam, 1-0. Simple, efficace, parfait. Mais ce qui rend cet exploit encore plus beau, c’est la suite. Parce que tenir un tel résultat à l’extérieur, contre une équipe de ce calibre, ça demande autre chose que du talent.

• 41e minute : pénalty pour Dijon. Gaëtan Alette s’envole et repousse la sentence.
• 59e minute : expulsion de Quentin Aubourg. Fleury à dix.
• 30+ minutes : résistance héroïque face aux assauts bourguignons.

C’est là que vous voyez la vraie valeur d’une équipe. Pas dans les moments faciles, mais dans l’adversité. David Vigne, le coach, doit être fier de ses hommes. Cette solidarité, cette abnégation, c’est la marque des équipes qui durent à ce niveau.

Septième place au classement. Pour un promu. En National. Franchement, qui l’aurait parié en début de saison ? Pascal Bovis, le président, doit se frotter les mains. Fleury n’est plus une surprise, c’est une réalité qui s’installe durablement dans le paysage du troisième échelon.

Paris 13 Atletico : Le Souffle du Maintien

Et puis il y a Paris 13 Atletico. Ce club qui vit une saison compliquée, avec le départ de Maxence Flachez et l’intérim de Namori Keita. Trois matchs, trois victoires. Le genre de série qui change une saison.

Face à Bourg-en-Bresse, un concurrent direct pour le maintien, la tension était palpable. Le début de match est parisien : récupération haute, Noa Donat qui trouve Ousmane Dramé pour l’ouverture du score. 1-0, parfait. Mais le National ne donne rien gratuitement.

Retour des vestiaires, égalisation immédiate. 1-1. Et puis cette sensation que le match peut basculer. Germain Sanou sauve les siens à deux reprises, Andy Pembélé trouve le poteau. La pression monte. Jusqu’à cette 81e minute.

Ambroise Oyongo. Débordement côté gauche, frappe dans un angle impossible, lucarne opposée. 2-1. Le stade explose.

– Un spectateur présent au match

Ce but, c’est plus qu’une victoire. C’est un symbole. Oyongo, l’ancien international camerounais, qui n’avait plus marqué depuis 2022 en Ligue 1 avec Montpellier. Le genre de moment qui marque une carrière et qui peut lancer une dynamique.

Onzième place, huit points d’avance sur le premier relégable. Le Paris 13 Atletico respire enfin. Namori Keita, avec son costume d’intérimaire, commence à ressembler à un sauveur. La question maintenant : va-t-il conserver le poste ?

Ce Que Nous Dit Cette Journée

Au-delà des résultats, cette 12e journée nous enseigne plusieurs choses sur le National version 2025-2026. D’abord, la hiérarchie n’existe pas. Dijon invaincu qui tombe face à un promu ? Sochaux qui domine un prétendant ? Tout est possible.

Ensuite, la solidité défensive paie. Fleury à dix pendant une demi-heure qui tient ? Paris 13 qui arrache la victoire malgré la domination adverse ? Ce sont des points qui se gagnent dans les têtes autant que sur le terrain.

Ce tableau résume parfaitement les enjeux. Trois clubs franciliens, trois destins différents en une soirée. Le National, c’est ça : imprévisible, intense, passionnant.

Les Hommes du Match

Impossible de parler de cette journée sans saluer les individualités qui ont fait la différence. Benjamin Gomel d’abord, avec son doublé express. Gaëtan Alette ensuite, héros du pénalty arrêté. Ambroise Oyongo enfin, avec cette frappe venue d’ailleurs.

Mais au-delà des buteurs et des gardiens, ce sont les collectifs qui impressionnent. La défense de Fleury à dix, la résilience du Paris 13, même la capacité de Sochaux à gérer son avance. Le football, à ce niveau, c’est avant tout une histoire d’état d’esprit.

Et Maintenant ?

La question qui brûle toutes les lèvres : qui va tirer son épingle du jeu ? Versailles va-t-il se ressaisir ? Fleury peut-il maintenir ce rythme effréné ? Paris 13 a-t-il trouvé la formule magique avec Keita ?

Ce qui est certain, c’est que le National 2025-2026 nous réserve encore bien des surprises. Entre les historiques qui veulent remonter, les promus qui rêvent de s’installer et les clubs en reconstruction, chaque journée est une aventure.

Personnellement, j’ai hâte de voir la suite. Parce que si cette 12e journée nous a appris quelque chose, c’est que dans ce championnat, rien n’est jamais acquis. Ni la montée, ni le maintien, ni même une place dans le ventre mou. Tout se joue match après match, point après point, jusqu’au bout.

Et vous, quel est votre pronostic pour la suite ? Versailles va rebondir ? Fleury va craquer ? Paris 13 va s’installer durablement dans le haut de tableau des mal classés ? Le National nous le dira. Mais une chose est sûre : on n’a pas fini d’en parler.

En attendant, retenez ces trois noms : Gomel, Alette, Oyongo. Et ces trois clubs : Sochaux, Fleury, Paris 13. Parce qu’ils incarnent parfaitement ce qu’est le National aujourd’hui : un championnat où les héros naissent le vendredi soir, sous les projecteurs, devant quelques milliers de passionnés qui savent que leur club vit peut-être le match de sa saison.

Le football, le vrai, celui qui fait vibrer. Celui qui nous fait nous lever à 22h08 un vendredi d’octobre pour suivre un match de National. Parce que oui, c’est aussi ça, la passion du ballon rond.