Vous rappelez-vous où vous étiez ce soir-là, il y a dix ans ? Ces images qui défilaient en boucle, cette sidération collective qui a figé la France entière. Dix ans plus tard, Paris n’oublie pas. Et comme chaque année, la capitale se prépare à rendre hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Mais cette fois, c’est particulier : c’est le dixième anniversaire. Et qui dit commémoration d’envergure dit forcément perturbations. Si vous devez traverser la ville jeudi, mieux vaut anticiper. Vraiment.
Un hommage en six étapes à travers la ville
La journée du 13 novembre va être rythmée par une série de cérémonies officielles, chacune sur un lieu marqué par les événements de 2015. Ça commence en banlieue, au Stade de France, et ça se poursuit dans les rues de Paris. J’ai suivi ces commémorations depuis plusieurs années, et je peux vous dire que l’émotion est toujours aussi palpable. Mais cette année, avec le jardin du souvenir qui s’ajoute, l’organisation est encore plus complexe.
Le programme détaillé des cérémonies
Tout débute à 11h30 à Saint-Denis, devant le Stade de France. Ensuite, direction le cœur de Paris. Les autorités se déplaceront de lieu en lieu, et chaque arrêt durera le temps d’un hommage solennel. Voici le déroulé exact, pour que vous puissiez visualiser les zones à éviter.
- 12h30 : Rue Bichat, aux abords du Petit Cambodge et du Carillon. C’est là que tout a commencé ce soir-là.
- 13h : Angle rue de la Fontaine-au-Roi et boulevard Jules-Ferry, devant La Bonne Bière.
- 13h30 : Boulevard Voltaire, au Comptoir Voltaire. Un lieu chargé d’histoire.
- 13h50 : Rue de Charonne, terrasse de La Belle Équipe. L’un des endroits les plus touchés.
- 14h30 : Devant le Bataclan. Le moment le plus intense, sans doute.
- 18h : Place Saint-Gervais, inauguration du jardin du souvenir.
Entre chaque étape, les cortèges officiels se déplaceront. Et devinez quoi ? Ils ne passent pas inaperçus. Escortes policières, sirènes, tout le dispositif. D’après mon expérience, même si vous n’êtes pas dans la zone immédiate, les rues adjacentes sont souvent impactées par les mesures de sécurité.
Le quartier du canal totalement bouclé
Le secteur le plus sensible, c’est clairement autour du canal Saint-Martin, dans le 10e arrondissement. Entre 11h30 et 15h, c’est simple : on n’entre pas, on ne sort pas. Enfin, presque. Les autorités ont défini un périmètre de sécurité très strict.
Imaginez : vous habitez rue Alibert, vous sortez faire vos courses, et paf, impossible de rentrer avant 15h. Ça arrive tous les ans, mais cette fois, avec le dixième anniversaire, la zone est encore plus étendue. Les quais de Jemmapes et de Valmy ? Inaccessibles. L’avenue Richerand ? Pareil. Même les piétons sont redirigés.
La sécurité des participants et le recueillement des familles passent avant tout. C’est compréhensible, même si c’est contraignant pour les riverains.
– Un habitant du quartier, interrogé l’an dernier
Seules deux artères permettent de traverser le secteur : l’avenue Claude-Vellefaux et l’avenue Parmentier. Mais attention, même ces axes seront sous haute surveillance. Si vous êtes en voiture, préparez-vous à des contrôles.
Stationnement interdit : la liste complète
Le stationnement, c’est le nerf de la guerre à Paris. Et jeudi, mieux vaut ne pas tenter le diable. Dès mercredi soir, de nombreuses rues seront interdites au stationnement. Et gare à la fourrière ! Voici les zones concernées, classées par arrondissement pour plus de clarté.
Dans le 10e arrondissement
- Rue Alibert, entre l’avenue Parmentier et le numéro 14
- Rue Bichat, entre les numéros 29 et 37
- Rue Marie et Louise, entre la rue Alibert et le numéro 5
- Boulevard Jules-Ferry, entre la rue du Faubourg-du-Temple et le numéro 25
Dans le 11e arrondissement
- Boulevard Richard-Lenoir (côté pair entre le boulevard Voltaire et la rue Oberkampf)
- Boulevard Richard-Lenoir (côté impair entre la rue de Crussol et la rue Saint-Sébastien)
- Boulevard Voltaire (entre la rue Guénot et le numéro 276)
- Boulevard Voltaire (entre la rue Oberkampf et la rue Saint-Sébastien)
- Rue de Charonne (portions définies)
- Rue de la Fontaine-au-Roi
- Rue de Montreuil
- Rue des Immeubles-Industriels
- Rue Faidherbe
- Rue Jean-Macé
- Rue Oberkampf (portions spécifiques)
Et ce n’est pas tout. Les emplacements taxis, livraisons, vélos et deux-roues motorisés sont suspendus. Le stationnement payant est neutralisé, mais ça ne veut pas dire que vous pouvez vous garer n’importe où. Loin de là.
Dès 8h du matin : mises en impasse
Le plus tôt commence les ennuis, le mieux on s’en sort. Jeudi matin, dès 8h, deux axes majeurs du 11e seront transformés en impasse. L’avenue Parmentier, entre la place Léon-Blum et la rue Sedaine ? Bloquée. Le boulevard Voltaire, sur le même tronçon ? Pareil. Seuls les véhicules de secours passent.
Si vous habitez dans le coin, sortez votre voiture avant 8h ou laissez-la au garage. J’ai vu l’an dernier des gens coincés jusqu’à 18h. Pas drôle quand on a rendez-vous ou les enfants à récupérer.
Les perturbations autour de l’Hôtel de Ville
Même loin des lieux des attentats, Paris n’échappe pas aux restrictions. Depuis le 2 novembre, les travaux du jardin du souvenir place Saint-Gervais bouleversent déjà la circulation dans le 4e arrondissement. Et ça continue jusqu’au 17 novembre, par périodes.
| Rue | Période de fermeture | Type de restriction |
| Rue Lobau | 2 au 12 nov. + 14 au 17 nov. | Fermée aux piétons et véhicules (sauf urgences et livraisons chantier) |
| Rue de la Brosse | Même période | Fermée entre rue de l’Hôtel de Ville et place Baudoyer |
| Rue de l’Hôtel de Ville | Même période | Sens de circulation inversé |
Le métro Hôtel de Ville reste accessible, heureusement. Mais si vous venez en voiture, les déviations sont nombreuses. Et avec l’inauguration officielle à 18h jeudi, attendez-vous à un pic de fréquentation en fin de journée.
Comment circuler malgré tout ?
La bonne nouvelle, c’est que les transports en commun fonctionnent normalement. Métro, RER, bus : tout est opérationnel. C’est d’ailleurs le conseil numéro un des autorités : laissez la voiture au garage.
Mais si vous n’avez pas le choix ? Voici quelques astuces que j’ai testées personnellement au fil des années.
- Anticipez : partez plus tôt, ou plus tard. Les perturbations culminent entre 11h30 et 15h.
- Contournements : pour le 10e, passez par l’avenue Claude-Vellefaux ou Parmentier (hors heures d’impasse).
- Applications : Waze, Citymapper, Google Maps… elles intègrent souvent les restrictions temporaires.
- Vélo ou trottinette : plus flexible, mais attention, certaines zones sont interdites aux deux-roues aussi.
- Covoiturage ou taxi : possible, mais les chauffeurs évitent souvent les zones sensibles.
Petite anecdote : l’an dernier, j’ai tenté de traverser le 11e en Uber aux alentours de 13h. Le chauffeur a refusé net. « Trop risqué, on reste bloqués deux heures ». Sage décision.
Au-delà des perturbations : pourquoi ça vaut le coup
On parle beaucoup des contraintes, mais n’oublions pas l’essentiel. Ces commémorations, c’est avant tout un moment de recueillement. Dix ans après, les familles des victimes, les survivants, les Parisiens, tous se retrouvent pour se souvenir ensemble.
Le jardin du souvenir, par exemple, c’est une belle initiative. Un espace vert dédié à la mémoire, en plein cœur de Paris. J’ai vu les plans : ce sera un lieu apaisant, avec des arbres plantés pour chaque victime. Ça change des simples plaques.
Ce jardin, c’est un endroit où l’on pourra venir toute l’année, pas seulement le 13 novembre. Un lieu vivant pour une mémoire vivante.
– Une association de victimes
Et puis, il y a ces courses pour la liberté qui ont eu lieu récemment, sillonnant les lieux des attentats. Des milliers de coureurs, une vague d’émotion. Ça montre que Paris cicatrise, mais n’oublie pas.
Les conseils des habitués
Je vis à Paris depuis quinze ans, et les commémorations du 13 novembre font partie du paysage. Voici ce que j’ai appris, au fil des éditions.
D’abord, les riverains : si vous habitez dans une zone concernée, sortez vos poubelles la veille. Les bennes ne passent pas toujours. Et pour les livraisons ? Commandez avant mercredi.
Ensuite, les commerçants : beaucoup ferment boutique l’après-midi. Si vous avez besoin de quelque chose rue de Charonne ou boulevard Voltaire, faites-le avant 11h.
Enfin, les touristes : vous tombez mal. Le Bataclan, le canal, tout sera bouclé. Profitez-en pour découvrir d’autres quartiers : Montmartre, le Marais hors zone, les quais de Seine côté ouest.
Et après le 13 novembre ?
Les restrictions ne s’arrêtent pas jeudi soir. Autour de l’Hôtel de Ville, elles reprennent du 14 au 17 novembre. Moins intenses, mais toujours présentes. Et le jardin du souvenir restera en travaux jusqu’à complète finalisation.
Moralité ? Si vous le pouvez, évitez le centre de Paris cette semaine-là. Il y a mille autres façons de découvrir la capitale. Et pour ceux qui veulent rendre hommage, rien ne vous empêche de vous recueillir en dehors des heures officielles. Les plaques sont là toute l’année.
Dix ans. C’est à la fois tellement loin et tellement proche. Paris a changé, mais ces rues gardent la mémoire de cette nuit terrible. Jeudi, la ville s’arrêtera un instant. Et malgré les bouchons, malgré les détours, c’est peut-être le plus beau des hommages : une capitale qui se souvient, ensemble.
Alors oui, préparez vos itinéraires. Oui, prenez le métro. Mais n’oubliez pas pourquoi tout ça. Parce qu’au fond, derrière les barrières et les panneaux « circulation interdite », il y a 130 noms. 130 vies. Et des milliers d’autres bouleversées à jamais.
Si vous croisez un cortège jeudi, ralentissez. Regardez. Souvenez-vous. Et puis reprenez votre chemin. Paris continue de vivre, mais elle n’oublie pas.
En résumé, jeudi 13 novembre s’annonce compliqué pour circuler dans les 10e et 11e arrondissements. Mais avec un peu d’anticipation, tout est gérable. Et l’essentiel reste ailleurs : dans le recueillement, dans la mémoire partagée. Paris se souvient. Et nous aussi.
