Vous savez ce moment où vous pensez que la soirée va être tranquille, que votre équipe va dérouler à domicile et que vous allez rentrer chez vous avec les trois points bien au chaud ? Et puis non. Le foot, ce salaud, vous rappelle en quelques minutes qu’il ne respecte rien ni personne. Hier soir à Bauer, j’ai vécu exactement ça.
Il faisait un froid de canard, le genre qui vous pince les joues dès que vous passez le tourniquet. Les supporters chantaient déjà, confiants. Et boom, 80 secondes de jeu : Damien Durand plante son huitième but de la saison sur une déviation magique de Khaoui. 1-0. Le stade explose. On se dit que ça va être une promenade de santé.
Et puis… et puis il y a eu Kader Bamba.
Quand un ancien Nantais devient le bourreau de Bauer
Franchement, je ne vais pas vous mentir : quand Clermont a égalisé à la 12e, j’ai haussé les épaules. Un accident. Mais quand Bamba a envoyé cette frappe en lucarne à la 25e, là j’ai compris que la soirée allait être longue. Le gars jouait presque à domicile : famille, potes de Taverny dans les tribunes, il avait tout pour se transcender. Et il l’a fait.
Deux gestes de grande classe, sept buts cette saison, l’ancien Nantais a rappelé à tout le monde qu’il avait encore du feu dans les jambes. D’ailleurs, à la mi-temps, dans les travées, on n’entendait plus que ça : « Mais c’est qui ce mec ? Il nous tue ! »
« Ils nous ont posé des problèmes… mais le plus important, c’est de ne pas l’avoir perdu. »
Pierre Lemonnier, capitaine du Red Star, au micro après le match
Une seconde période à sens unique
Le Red Star est revenu des vestiaires avec une tout autre gueule. Grégory Poirier avait dû passer un savon, parce que les Audoniens ont tout simplement mangé Clermont pendant 45 minutes. Possession, intensité, pressing haut : on a retrouvé l’équipe qui fait peur à toute la Ligue 2 depuis le début de saison.
Pourtant, le ballon ne voulait pas rentrer. Une frappe de Khaoui qui frôle la lucarne, une tête de Salmier qui lèche le poteau sur une déviation malicieuse, un tir de Trani détourné en corner… On commençait à se dire que c’était encore une de ces soirées maudites où tu mérites de gagner 4-2 et tu repars avec zéro point.
La 85e minute ou l’âme du Red Star
Et puis il y a eu ce corner. Guillaume Trani le tire rentrant, Pierre Lemonnier prend le dessus au premier poteau et catapulte sa tête dans le petit filet. 2-2. Bauer hurle. Les joueurs se jettent les uns sur les autres. Moi j’ai failli renverser mon chocolat chaud sur mon voisin.
Ce but, c’est tout ce qu’est le Red Star cette saison : de la gnake, du cœur, du caractère et cette capacité à ne jamais lâcher. Même quand tout semble perdu.
- 8e but pour Damien Durand (meilleur buteur du club)
- 7e et 8e réalisation pour Kader Bamba en une soirée
- 10e point laissé à domicile cette saison (quand même…)
- 3 points de retard sur Troyes, leader
- Saint-Étienne peut repasser 2e ce soir
Un point qui a le goût d’une petite victoire
Quand l’arbitre siffle la fin, les joueurs vont saluer les supporters. Et là, ovation. Pas la petite politesse de fin de match, non : une vraie communion. Parce que tout le monde a compris que ce 2-2, dans le contexte, c’est presque un hold-up.
Le Red Star reste invaincu à Bauer cette saison en championnat (7 victoires, 4 nuls). C’est énorme. Mais il y a cette statistique qui fait mal : déjà 10 points perdus à domicile. Si l’équipe avait été un peu plus tueuse, elle serait largement leader aujourd’hui.
« Ce genre de match où on est mené, il faut savoir ne pas les perdre et revenir au score. C’est un bon point. »
Pierre Lemonnier, encore lui, toujours aussi lucide
Et maintenant ? La menace verte
Ce soir, tous les regards seront tournés vers Geoffroy-Guichard. Si Saint-Étienne bat Nancy, les Verts repassent devant le Red Star et s’installent à la deuxième place, synonyme de montée directe. La pression change de camp.
Moi je vous le dis : cette fin de saison va être une boucherie. Troyes semble intouchable en haut, mais derrière, ça va se battre jusqu’au sang pour la deuxième place. Et le Red Star a les armes. Il suffit juste de transformer un peu plus ces nuls héroïques en victoires tranquilles.
Parce que oui, hier soir, on a sauvé un point. Mais on en a aussi perdu deux.
En sortant de Bauer, malgré le froid qui transperçait les os, on avait le sourire. Parce que ce club, ce stade, cette ambiance… ça rappelle pourquoi on aime le foot. Pas celui des milliards et des stars. Le vrai. Celui qui fait vibrer.
Prochain rendez-vous ? Un déplacement compliqué. Mais après avoir vu les Audoniens revenir de 1-2 à domicile contre une équipe qui joue le ballon comme Clermont, franchement… j’ai envie d’y croire.
Allez l’Étoile. Toujours.
