Vous est-il déjà arrivé de retenir votre souffle devant un geste que même les commentateurs n’osent pas croire ? Hier soir, au Vélodrome, j’ai vécu exactement ça. Une seconde, Newcastle mène tranquillement depuis la 6e minute, l’OM semble amorphe, et la suivante… bam. Pierre-Emerick Aubameyang transforme un ballon perdu en chef-d’œuvre absolu. Franchement, même en rewatching dix fois, j’ai du mal à réaliser.
Le but qui a tout changé en une fraction de seconde
Reprenons depuis le début, parce que ce genre de moment mérite qu’on prenne son temps. On joue la 46e minute, les joueurs viennent à peine de regagner la pelouse. L’ambiance est lourde, les supporters marseillais digèrent encore l’ouverture du score précoce d’Harvey Barnes. Et là, le jeune Darryl Bakola tente une passe en profondeur que personne n’attendait vraiment.
Nick Pope, le gardien anglais, sent le danger et sort en trombe hors de sa surface. Erreur fatale ? Peut-être. Aubameyang, lui, flaire le coup. À 36 ans, il conserve cette pointe de vitesse qui rend fous les défenseurs. Il devance Pope, pique son ballon… et se retrouve complètement décalé, presque collé à la ligne de touche droite, à hauteur des seize mètres cinquante.
À cet instant, 99 % des attaquants auraient tenté un centre en retrait ou une passe en retrait sécurisée. Pas lui. PEA ajuste son corps, enchaîne contrôle orienté et frappe en une touche. Le ballon prend une trajectoire improbable, lobe le gardien désespérément battu et termine sa course dans le petit filet opposé. Le Vélodrome explose. J’ai encore les frissons rien que d’y repenser.
C’est le genre de geste qui reste gravé dans la mémoire collective d’un club.
Pourquoi cet angle était-il quasiment impossible ?
Pour les non-initiés, plaçons les choses en perspective. Quand un attaquant se retrouve à moins de deux mètres de la ligne de touche et à plus de douze mètres du but, les statistiques parlent d’elles-mêmes : le taux de réussite tombe sous les 3 %. Les gardiens le savent, les défenseurs aussi. C’est pour ça que Pope se permet de sortir aussi loin – il pense que le danger est nul.
Mais Aubameyang, c’est autre chose. Il a cette capacité rare à voir les angles que personne ne voit. Un peu comme quand Henry lobait Fabien Barthez contre Manchester en 2004, ou quand Ibrahimović scorait de quarante mètres avec la Suède. Sauf que là, l’espace est encore plus réduit. C’est presque de l’art.
- Distance par rapport au but : environ 14 mètres
- Angle par rapport à la ligne de touche : moins de 5 degrés
- Temps de réflexion : moins d’une seconde
- Résultat : un but qui entre directement dans le top 10 de la saison
Et puis le doublé, parce qu’il n’avait visiblement pas fini
Quatre minutes plus tard, comme si l’égalisation n’avait été qu’une mise en bouche, Aubameyang remet le couvert. Cette fois, c’est plus « classique » : une tête rageuse sur un centre millimétré. 2-1. Le Vélodrome passe en mode trance absolue. Les supporters qui commençaient à douter retrouvent la voix, les joueurs retrouvent les jambes.
Entre la 46e et la 50e minute, l’OM passe d’une équipe apathique à une machine de guerre. Et tout ça grâce à un homme de 36 ans que certains disaient fini il y a encore quelques mois. Le football, parfois, c’est cruellement beau.
Aubameyang, plus qu’un buteur : un symbole
Ce qui rend cette soirée encore plus forte, c’est le contexte. Arrivé libre l’été dernier, souvent critiqué pour son âge ou ses performances en dents de scie, Aubameyang porte l’OM à bout de bras quand plus personne n’y croit. Contre Paris, contre Lyon, et maintenant contre Newcastle, il est là. Toujours là.
Et ne me parlez pas de chance. Quand tu marques un but depuis cet angle, puis un deuxième quatre minutes plus tard, ce n’est plus de la chance. C’est de la classe pure. Du talent brut. De ceux qui font que le football reste le plus beau sport du monde.
À 36 ans, il court encore plus vite que certains gamins de 20 ans. C’est un exemple pour tout le vestiaire.
– Un observateur régulier du championnat
Le Vélodrome, cet acteur à part entière
On parle souvent du « chaudron » pour d’autres stades, mais hier soir, le Vélodrome a rappelé pourquoi il fait partie des enceintes les plus mythiques d’Europe. Dès l’égalisation, c’était fini pour Newcastle. Les joueurs anglais ont pris la vague de décibels en pleine figure et n’ont jamais réussi à s’en remettre.
Les supporters marseillais ont cette capacité unique à transformer un match banal en épopée. Et quand Aubameyang a marqué ce deuxième but, j’ai vu des gens pleurer dans les tribunes. Pas de honte à l’avouer : moi aussi, ça m’a pris aux tripes.
Ce que ce résultat change pour la suite
Avec cette victoire 2-1, l’OM se replace magnifiquement dans sa poule de Ligue des Champions. Rien n’est encore joué, mais les voilà revenus dans la course à la qualification. Et psychologiquement ? C’est énorme. Battre une équipe de Newcastle qui restait sur une série impressionnante, à domicile, avec la manière… ça donne des ailes.
Prochain rendez-vous européen dans quinze jours, et quelque chose me dit que les Marseillais vont aborder les prochaines échéances avec une confiance retrouvée. Parce que quand tu as un Aubameyang capable de sortir ce genre de match à 36 ans, tout devient possible.
Hier soir, le football nous a rappelé pourquoi on l’aime tant. Des moments de pure magie, des exploits individuels qui transcendent un collectif, des stades qui vibrent à l’unisson. Merci PEA. Merci l’OM. Et merci au foot, tout simplement.
Et vous, quel est votre plus beau souvenir d’un but marqué depuis un angle impossible ? Dites-le moi en commentaire, j’ai hâte de revivre vos émotions.
