Franchement, ça commence à faire long. Cinq semaines sans voir le PSG nous coller cette petite montée d’adrénaline qu’on recherche tous quand on suit cette équipe. Cinq semaines où, soyons honnêtes, on a plus souvent froncé les sourcils que souri devant l’écran. Et pourtant, ce soir, il y a comme un parfum de grand soir qui flotte au-dessus du Parc des Princes.
On est le 26 novembre, le froid commence à piquer, les écharpes sortent des placards et la Ligue des champions nous offre enfin un match qui sent la poudre. Tottenham débarque à Paris avec son football tout en vitesse et en intensité. Le PSG, lui, a besoin de se rappeler qu’il est champion d’Europe en titre. Besoin de se rappeler qu’il peut encore faire mal, très mal, quand tout clique.
Un mois de novembre à oublier… ou à sublimer
Revenons un peu en arrière. Le dernier vrai frisson collectif, c’était ce soir complètement dingue à Leverkusen. 2-7, un score qui ressemble à un bug de Football Manager, mais qui était bien réel. Hakimi en mode fusée, Doué qui dansait avec le ballon comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, et Dembélé qui revenait de blessure pour planter un but presque par politesse. Ce soir-là, on s’est dit : « Ah ouais, quand même. »
Et puis… plus grand-chose. La trêve internationale a cassé le rythme, certes. Mais même avant, on sentait déjà que quelque chose clochait. Des victoires sans panache, des matchs où l’on gagne mais où l’on s’ennuie. Et puis ce revers contre le Bayern qui a fait mal, très mal. Pas tant par le score que par la sensation d’impuissance. On a vu un PSG diminué, presque résigné par moments.
Ce soir, c’est donc l’heure de vérité. Pas seulement pour les points – même si sécuriser le top 8 direct reste l’objectif numéro un – mais surtout pour l’image. Pour le plaisir. Pour se rappeler pourquoi on passe nos soirées devant ce maudit rectangle lumineux.
Dembélé, la clé qui manquait ?
Il est là. Enfin. Ousmane Dembélé a repris l’entraînement collectif, il est dans le groupe, et tout le monde sait qu’il peut changer la donne en dix minutes. Quand il est en forme, c’est simple : c’est le joueur le plus imprévisible de l’effectif. Un dribble, une accélération, un centre millimétré, un tir enroulé du gauche… il a tout. Et surtout, il a cette capacité rarissime à faire basculer un match tout seul.
Je me souviens encore de son retour l’an dernier contre Dortmund en demi-finale. Entré en jeu, deux actions, deux occasions franches créées. Le Parc qui hurle. L’impression qu’un seul homme peut faire trembler une défense entière. Ce soir, face à une arrière-garde de Tottenham souvent fébrile quand elle est prise en vitesse, il peut faire très mal.
« Quand Ousmane est là, on joue différemment. On a plus de solutions, plus de folie. »
Un proche du vestiaire, la semaine dernière
Et puis il y a cette stat qui circule : sans Dembélé titulaire cette saison en Ligue des champions, le PSG a un ratio de passes clés par match deux fois moins élevé. C’est brutal, mais ça parle. Ce soir, même s’il commence sur le banc, son entrée peut être le déclencheur.
Tottenham, l’adversaire parfait pour se relancer ?
On va être clairs : Tottenham, cette saison, c’est une équipe en construction. Un coach qui cherche encore la bonne formule, une défense qui prend l’eau dès qu’on appuie un peu, et un milieu qui peut être submergé quand le rythme monte. Bref, sur le papier, c’est l’adversaire idéal pour se refaire la cerise.
Mais attention. Les Spurs ont aussi des armes. Son, Maddison, Kulusevski… ça va vite devant. Et quand ils jouent libérés, ils peuvent poser des problèmes à n’importe qui. Rappelez-vous leur match contre Manchester City il y a quinze jours : ils ont mis quatre buts en étant dominés une bonne partie du match. C’est ça, le danger Tottenham : une équipe capable du meilleur comme du pire en l’espace de dix minutes.
- Ils sont 12e du classement de la phase de ligue
- Ils restent sur deux défaites consécutives à l’extérieur
- Ils ont encaissé 8 buts lors de leurs 3 derniers déplacements européens
- Mais ils ont marqué lors de leurs 10 derniers matchs toutes compétitions confondues
En clair : si le PSG prend le match par le bon bout dès le début, ça peut être une promenade de santé. Si on laisse Tottenham poser son jeu et prendre confiance… ça peut vite devenir compliqué.
Luis Enrique face à son premier vrai test de la saison
On en parle peu, mais ce match est aussi celui de Luis Enrique. L’Espagnol a construit une équipe joueuse, offensive, parfois jusqu’à l’excès. Et jusqu’à présent, quand ça ne marche pas, on a plutôt eu tendance à dire « c’est le process, ça va venir ». Mais là, ça fait un moment que ça coince.
Ce soir, il n’a plus vraiment le droit à l’erreur. Pas devant son public. Pas après la claque contre le Bayern. On veut voir du caractère, de la réaction, de l’intensité. On veut voir un PSG qui impose son rythme dès la première minute, qui étouffe l’adversaire, qui joue vers l’avant sans se poser mille questions.
Et surtout, on veut voir des choix forts. Est-ce qu’il va enfin oser aligner Doué et Neves ensemble dès le coup d’envoi ? Est-ce qu’il va replacer Hakimi plus haut pour profiter des espaces ? Est-ce qu’il va faire confiance à Barcola sur un côté quand Dembélé aura besoin de souffler ? Ce sont ces décisions-là qui feront la différence.
Le Parc des Princes, cet avantage qu’on oublie trop souvent
Parlons-en, du Parc. Ce soir, il va falloir qu’il joue son rôle à fond. On a vu trop de matchs où l’ambiance était… disons… tiède. Contre Arsenal l’an dernier en phase de groupes, contre le Bayern il y a deux semaines, on a senti un public frustré, presque résigné par moments.
Ce soir, il faut que ça change. Il faut que le Parc redevienne cette forteresse où l’adversaire perd ses moyens dès l’échauffement. Il faut que chaque ballon perdu soit sifflé, chaque contre favorable soit célébré comme un but. Il faut que les joueurs sentent que derrière eux, il y a 48 000 personnes prêtes à pousser jusqu’à la dernière seconde.
Parce que oui, le foot, c’est aussi ça. L’émotion collective. Cette communion qui peut transcender une équipe moyenne et la transformer en machine de guerre. Ce soir, le Parc a rendez-vous avec son équipe. Et l’équipe a rendez-vous avec son public.
Et si c’était le déclic qu’on attend tous ?
Je ne vais pas vous mentir : j’ai un bon feeling. Peut-être parce que j’en ai marre d’attendre. Peut-être parce que je sais que cette équipe a trop de talent pour continuer à jouer en dessous de son potentiel. Peut-être parce que Dembélé, quand il est là, change tout.
Ce soir, on peut assister à quelque chose de grand. Un match référence. Un de ceux qu’on regardera encore dans dix ans en se disant « ah ouais, c’est là que tout a basculé ». Ou alors… un match comme les autres, une victoire 2-0 sans saveur et on repart pour un tour.
Moi, je mise sur la première option. Parce que cette équipe a trop de fierté pour se louper deux fois de suite à la maison en Ligue des champions. Parce que le public a trop faim de beau jeu. Parce que novembre a été gris assez longtemps.
Ce soir, c’est l’heure d’allumer les lumières.
Allez Paris.
Et vous, vous y croyez à ce grand soir ? Dites-le moi en commentaire, on en reparle après le match…
