Imaginez la scène : vous menez 2-1 à l’extérieur en Ligue des Champions, il reste cinq minutes, et pourtant vous sentez déjà la tuile arriver. C’est exactement ce qui est arrivé à Monaco mercredi soir à Chypre. Un match qu’ils auraient dû plier tranquillement, transformé en cauchemar par un but contre son camp à la 88e et un Paul Pogba resté scotché au banc. Frustrant, inquiétant, presque rageant.
Franchement, quand on voit l’ASM enchaîner les contre-performances comme ça, on se demande où ça va s’arrêter.
Un Nul Qui Fait Mal à la Tête
Reprenons depuis le début. Monaco se déplace à Pafos avec déjà deux défaites cuisantes dans les valises et une défense qui prend l’eau de partout. Huit buts encaissés lors des deux derniers matchs, deux cartons rouges, ambiance plombée. Et pourtant, les choses démarraient plutôt bien sous le soleil couchant chypriote.
Takumi Minamino ouvre le score dès la 5e minute, propre, efficace. On se dit que ça y est, les Monégasques vont enfin respirer. Folarin Balogun double la mise un peu plus tard, 2-1 après l’égalisation magnifique de David Luiz sur corner. À ce moment-là, honnêtement, qui aurait parié sur autre chose qu’une victoire tranquille ? Moi non.
Et puis la seconde période a tout fait basculer. Perte de balles stupides, relances dans les pieds, une fébrilité qu’on n’avait presque jamais vue à ce niveau chez les Rouge et Blanc ces dernières années. Pafos, vaillant, y a cru jusqu’au bout. Et à la 88e, Mohammed Salisu trompe son propre gardien. Rideau. 2-2. Un point qui a le goût amer d’une défaite.
Paul Pogba, le Fantôme du Banc
On en vient forcément à lui. Paul Pogba. L’homme qui devait changer la donne, qui avait déjà montré dix minutes étincelantes à Rennes le week-end précédent. Tout le monde attendait de le voir entrer, surtout quand l’équipe commençait à trembler comme une feuille.
Rien. Pas une minute. Sébastien Pocognoli a préféré garder son joker sur le banc. Choix physique ? Choix tactique ? Un peu des deux sans doute. Le champion du monde 2018 manque encore de rythme après quasiment deux ans loin des terrains. On le comprend. Mais quand même… Voir ce talent brut, cette aisance technique, rester en survêtement pendant que l’équipe coule, ça laisse un goût bizarre.
« Je suis soulagé d’avoir repris le football, ce que j’aime le plus au monde. Maintenant, il y a du boulot pour revenir à 100 % et faire des matchs pleins. »
Paul Pogba, après ses premières minutes contre Rennes
Ces mots prennent une autre dimension aujourd’hui. Car oui, il y a du boulot. Pas seulement pour lui, mais pour tout un collectif qui semble perdu en ce moment.
David Luiz, l’Éternel
De l’autre côté du terrain, il y avait un autre vétéran qui, lui, a bien joué sa partition. David Luiz, 38 ans, revenu en Europe pour une dernière aventure, a encore montré pourquoi certains clubs continuent de croire en lui. Un but de la tête somptueux, une présence défensive impressionnante malgré une charnière parfois dépassée.
À cet âge, marquer en Ligue des Champions, huit ans après son dernier but dans la compétition, c’est fort. Vraiment fort. Ça rappelle que l’expérience, la hargne, ça ne s’achète pas. Pendant que certains jeunes Monégasques paniquaient, le Brésilien gardait la tête froide et donnait tout. Chapeau.
Une Défense en Carton
Parlons-en de cette défense, d’ailleurs. Huit buts encaissés lors des deux derniers matchs avant Chypre, deux de plus ce soir-là. Ça commence à faire beaucoup. Les errements individuels s’enchaînent, les placements collectifs sont approximatifs, et la confiance a clairement filé entre les doigts.
- Perte de concentration sur les coups de pied arrêtés
- Duel aérien perdu systématiquement
- Relances suicidaires sous pression
- Manque de communication flagrant
Ce n’est plus seulement une mauvaise passe, c’est un vrai problème structurel qui s’installe. Et quand la défense doute, tout le reste suit.
Le PSG Dans Trois Jours : Le Pire Timing
Cerise sur le gâteau : samedi, c’est le Paris Saint-Germain qui débarque au Louis-II. Une équipe parisienne en pleine confiance, qui tourne à plein régime en ce moment. Autant dire que le timing est catastrophique pour Monaco.
Si les Monégasques ne retrouvent pas très vite de la solidité et de la sérénité, ça risque de faire très mal. On a tous en mémoire certaines corrections infligées par le PSG ces dernières saisons quand l’ASM était dans le dur. Espérons que l’histoire ne se répète pas.
Que Faire Pour Sortir la Tête de l’Eau ?
Alors, solutions ? Il n’y a pas de baguette magique, mais quelques pistes évidentes :
- Simplifier le jeu : arrêter de vouloir faire la passe de trop
- Retrouver de l’agressivité sans le ballon
- Donner plus de responsabilités aux cadres, même ceux qui reviennent de loin
- Travailler les phases arrêtées en défense, encore et encore
- Faire bloc, tous ensemble, sans pointer du doigt
Et peut-être, qui sait, oser lâcher Pogba plus tôt dans les prochains matchs, même s’il n’est pas à 100 %. Parce que parfois, un éclair de génie peut débloquer toute une équipe.
Ce qui est sûr, c’est que le temps presse. La Ligue des Champions est déjà compliquée pour Monaco cette saison, et en Ligue 1, chaque point perdu peut coûter cher au final. On a connu l’ASM plus rayonnante, plus solide, plus conquérante. Elle va devoir se rappeler très vite qui elle est.
Mercredi soir à Chypre, on a vu une équipe fragile, presque résignée par moments. Ce n’est pas le Monaco qu’on veut voir. Ni celui que les supporters méritent. Rendez-vous samedi pour voir si la sonnette d’alarme a été entendue. Parce que là, franchement, il serait temps que ça bouge.
Et vous, vous en pensez quoi de cette période compliquée ? Pogba doit-il jouer plus, même s’il n’est pas prêt ? La défense est-elle irrécupérable cette saison ? Dites-moi tout en commentaire, on débriefe ensemble.
