Il y a des chiffres qui font rêver et d’autres qui marquent une carrière à jamais. Quand Marquinhos a franchi la ligne de touche pour la dernière fois mercredi soir, sous les ovations du Parc des Princes, ce n’était pas seulement pour fêter une victoire complètement folle (5-3 contre Tottenham). Non, c’était pour célébrer ses 500 matchs sous le maillot du Paris Saint-Germain. Douze ans après son arrivée de Rome, le gamin de São Paulo est devenu une véritable institution.
Franchement, on a beau s’y attendre, ça fait quelque chose. 500 apparitions, c’est plus que beaucoup de légendes parisiennes. Et pourtant, le Brésilien reste d’une humilité désarmante. Il suffit d’écouter ses mots en zone mixte pour comprendre pourquoi les supporters l’ont adopté dès le premier jour.
Marquinhos, l’Homme d’un Seul Club en Europe
Revenons un instant sur le parcours. Été 2013. Un défenseur de 19 ans débarque de l’AS Roma contre 31 millions d’euros – un montant énorme à l’époque pour un si jeune joueur. Beaucoup pensaient qu’il ferait un passage éclair avant de repartir vers un plus grand championnat. Douze ans plus tard, il est toujours là, capitaine, recordman de matchs avec le brassard et désormais dans le top 5 des joueurs les plus capés de l’histoire du club.
Ce qui frappe, c’est cette fidélité rare dans le football moderne. À une époque où les stars changent de club comme de chemise, Marquinhos incarne la stabilité. Il a connu les présidents qui se succèdent, les entraîneurs qui défilent, les stars qui arrivent en fanfare et repartent dans l’indifférence. Lui, il est resté. Solide comme un roc.
« Les fans étaient là avec moi pour ma première, ils sont là encore aujourd’hui. Il y a eu des bons et des moins bons moments, cela fait plaisir d’atteindre cette marche. Je suis vraiment fier, ma famille est fière, les supporters aussi. »
Marquinhos, ému après le match
Une Soirée d’Anniversaire Complètement Dingue
Imaginez la scène. Tu joues ton 500e match, tu veux absolument la victoire, tu rêves même du clean sheet pour couronner le tout… et tu te retrouves menés 2-0 après vingt-cinq minutes. N’importe quel supporter aurait commencé à grincer des dents. Pas Marquinhos.
Parce que cette équipe-là a quelque chose de spécial. Elle ne lâche jamais. Même quand ça part en vrille, même quand la défense prend l’eau, elle continue de pousser, de presser, d’attaquer. Et ce soir-là, le spectacle a été total : cinq buts marqués, un triplé de Vitinha, un retour fracassant de Kolo Muani, et une qualification pour les huitièmes de finale quasiment dans la poche.
Le capitaine le reconnaît lui-même : il aurait préféré ne pas encaisser ces trois buts. Mais quand tu marques cinq fois à domicile en Ligue des champions, tu sors quand même avec le sourire.
Vitinha, le Maestro Dont Tout le Monde Parle
Impossible de passer à côté. Vitinha a livré une partition absolument magistrale. Trois buts, une passe décisive, une maîtrise technique impressionnante. On savait déjà qu’il était bon, mais là, il a franchi un nouveau palier.
Marquinhos, qui l’a vu arriver il y a quelques années, n’est pas surpris :
« Je l’ai vu arriver, je l’ai vu grandir, aujourd’hui c’est lui qui contrôle notre milieu, qui donne le tempo. C’est un très grand joueur, l’un des meilleurs milieux du monde. »
Et le plus beau dans tout ça ? Le coach doit parfois lui demander de lever le pied à l’entraînement tellement il se donne. Ce genre de détail en dit long sur le personnage.
Quentin Ndjantou, la Nouvelle Pépite qui Fait Parler
Parmi les moments forts de la soirée, il y a aussi cette entrée remarquée d’un gamin de 19 ans : Quentin Ndjantou. Titularisé en Ligue des champions, le milieu issu du centre de formation a montré une aisance technique et une personnalité incroyables.
Marquinhos, en grand frère, n’a pas tari d’éloges :
« Il a fait un très bon match. Il a montré de la personnalité, je suis content que notre centre de formation commence à obtenir ces résultats. Il deviendra un excellent joueur, j’en suis sûr. »
C’est peut-être ça, le vrai tournant de cette saison parisienne. On a longtemps reproché au club de ne pas faire confiance à ses jeunes. Là, avec Ndjantou, avec les apparitions régulières de Zaïre-Emery l’an dernier, on sent que quelque chose est en train de changer.
Une Attaque de Feu, Même Sans les Stars
Autre fait marquant : le PSG est actuellement la meilleure attaque de la phase de ligue de la Ligue des champions… sans plusieurs de ses joueurs offensifs majeurs. Pas de Dembélé, pas de Doué, et pourtant la machine à marquer tourne à plein régime.
- 5 buts contre Tottenham
- 4 buts contre d’autres gros poissons européens cette saison
- Une philosophie claire : toujours attaquer, toujours proposer
Marquinhos l’explique très bien : l’entraîneur a compris qu’il disposait d’un collectif capable de s’adapter. Un absent ? Un autre prend le relais. C’est la force des grandes équipes.
Et Maintenant ? Vers un Nouveau Cycle Gagnant ?
À 31 ans, Marquinhos reste au top de sa forme. Défenseur central, parfois latéral droit, toujours leader vocal et exemplaire. Mais on sent aussi qu’il prépare doucement la transmission. Il parle des jeunes avec une tendresse particulière, il encense Vitinha comme s’il passait déjà le relais du leadership technique.
Ce 500e match, ce n’est pas une fin. C’est une étape. Et quand on voit la dynamique actuelle – une équipe qui joue bien, qui marque beaucoup, qui intègre ses jeunes – on se dit que les meilleures années du capitaine brésilien sont peut-être encore à venir.
Une chose est sûre : tant qu’il portera ce maillot, le Parc des Princes chantera son nom. Parce que Marquinhos, ce n’est pas seulement un joueur. C’est un symbole. Celui d’une passion intacte, d’un amour inconditionnel pour un club et ses supporters.
Et ça, dans le football d’aujourd’hui, ça n’a pas de prix.
Alors oui, il y aura d’autres records, d’autres soirées folles, d’autres victoires en Ligue des champions (on l’espère). Mais ce 27 novembre 2025 restera gravé. Le soir où Marquinhos est entré un peu plus dans la légende du Paris Saint-Germain. Et franchement, on en redemande.
