Il y a des soirs où le foot écrit lui-même ses légendes. Mercredi, quand Vitinha a planté son triplé face à Tottenham dans un Parc des Princes en fusion, quelque chose a basculé. On n’a plus seulement parlé d’un bon joueur qui confirme. On a commencé à se poser la vraie question : à seulement 25 ans, le Portugais est-il déjà parmi les tout meilleurs milieux que le PSG ait jamais eus ?
Franchement, quand il est arrivé à l’été 2022, personne n’aurait misé un euro là-dessus. Un gamin frêle, un peu timide, qui sortait d’un prêt moyen à Wolverhampton. Trois ans plus tard, il soulève la première Ligue des Champions du club et marche sur la Ligue 1 comme sur un playground. Le genre de trajectoire qui donne des frissons.
Vitinha, le milieu total qui change la donne
Ce qui frappe d’abord, c’est sa completude absolue. On a beau chercher, on ne trouve presque rien à lui reprocher. Il défend, il récupère, il oriente, il accélère, il finit les actions. Et il le fait avec une élégance qui rappelle parfois les plus grands.
Je me souviens encore de la finale de Ligue des Champions 2025. Quand le match s’est emballé, c’est lui qui a calmé tout le monde d’un contrôle orienté suivi d’une passe laser de 40 mètres. Le stade entier a retenu son souffle. Ce genre de geste, les très grands le sortent naturellement.
Comparaison avec les monstres sacrés : qui dit mieux ?
Allez, on y vient. Le débat qui fait rage dans les bistrots autour du Parc : Vitinha au-dessus de Verratti ? De Motta ? De Matuidi ? Osons le classement, même si comparer les époques reste un sport périlleux.
- Luis Fernandez (1978-1986) – Le patron, le capitaine, le cœur du PSG pré-QSI. Un leader charismatique, un volume de jeu énorme. Mais techniquement, Vitinha le mange tout cru.
- Paul Le Guen (1991-1998) – L’élégance froide, le métronome. Superbe joueur, mais moins décisif dans les grands rendez-vous que le Vitinha version 2025.
- Vincent Guérin (1992-1998) – Peut-être le plus proche en termes de profil. Relayeur complet, technique, gros volume, capable de marquer des buts importants. Lui-même le dit : « Je me retrouve un peu dans son jeu ».
- Blaise Matuidi (2011-2017) – L’énergie incarnée, le poumon. Mais soyons honnêtes : techniquement, ce n’est pas le même monde.
- Thiago Motta (2012-2018) – Le cerveau. Vision exceptionnelle, mais physiquement limité en fin de parcours. Vitinha a cette intelligence-là, avec vingt bornes dans les jambes en plus.
- Marco Verratti (2012-2023) – Ah, le petit hibou. Le chouchou du Parc. Techniquement, c’était de la folie dans les petits espaces. Mais l’efficacité devant le but ? Vitinha le surclasse très nettement.
Si on devait faire un podium aujourd’hui, je tenterais, la gorge un peu serrée :
- Vitinha (oui, déjà)
- Verratti
- Fernandez ou Motta (ex æquo selon les goûts)
Ce que disent les anciens
« Il est complet, capable de tout faire, aussi à l’aise dans les petits espaces que dans les grands, et il a beaucoup de volume. »
Un ancien international français ayant brillé au PSG dans les années 90
Et quand on parle de l’efficacité dans le dernier tiers, l’écart avec Verratti saute aux yeux. Le petit Italien adorait garder le ballon, provoquer, éliminer. Magnifique à regarder. Mais combien de fois a-t-on pesté qu’il ne concluait pas assez ? Vitinha, lui, sent le but. Son triplé contre Tottenham ? Pas du tout un hasard.
Les chiffres qui ne mentent pas
En 2025, Vitinha tournait à des stats hallucinantes :
- Plus de 12 km par match en moyenne
- 90% de passes réussies (dont 85% dans le camp adverse)
- Près d’une occasion créée toutes les 30 minutes
- Des buts et des décisives à la pelle
Pour vous donner une idée, même Rodri, le patron de Manchester City, regarde ces chiffres avec respect. Et pourtant, on parle du dernier Ballon d’Or.
Le facteur décisif : la Ligue des Champions
C’est là que tout change. Aucun des grands milieux cités plus haut n’a soulevé la coupe aux grandes oreilles avec le PSG. Verratti a tout gagné sauf ça. Motta aussi. Matuidi pareil. Vitinha, lui, l’a fait dès sa troisième saison pleine. Et il a été énorme tout au long de la campagne.
Ce titre, c’est le tampon officiel. Celui qui transforme un très bon joueur en légende du club. Demandez à Zidane au Real, à Xavi au Barça. La C1, ça pèse une tonne dans la balance historique.
Et l’avenir dans tout ça ?
À 25 ans, il n’a même pas atteint son prime. Imaginez dans trois ou quatre ans, s’il continue sur cette lancée. Ballon d’Or ? Pourquoi pas. Certains anciens y croient déjà dur comme fer.
« Vitinha est capable d’aller chercher le Ballon d’Or. Vraiment. »
Un champion du monde 2018 ayant porté le maillot parisien
Alors oui, il est encore jeune. Oui, il doit confirmer sur la durée. Mais quand on voit la marge de progression, la mentalité, l’envie… on se dit que le plafond est très, très haut.
Le PSG a peut-être trouvé son nouveau maître à jouer pour la décennie à venir. Et franchement, ça fait du bien de se dire que cette fois, c’est un garçon discret, travailleur, qui écrit l’histoire. Pas besoin de paillettes ou de buzz permanents. Juste du foot, du vrai.
Alors, Vitinha déjà dans le top 3 des milieux de l’histoire du PSG ? Moi je dis oui. Et vous ?
Le débat est lancé. Et quelque part, c’est le plus beau compliment qu’on puisse faire à un joueur de 25 ans : déjà, on parle de lui au milieu des Fernandez, Verratti et compagnie. Le gamin frêle de 2022 a grandi. Et il n’est clairement pas prêt de s’arrêter.
