Vous êtes tranquillement installé devant votre télé ce samedi soir, prêt à vibrer pour Monaco-PSG, et là… vous zappez et vous tombez sur le même match sur deux chaînes différentes. Vous vous frottez les yeux. Non, vous ne rêvez pas. Pour la première fois de la saison 2024-2025, un choc de Ligue 1 va être diffusé en simultané sur deux diffuseurs. Et pas n’importe lesquels : la plateforme officielle du championnat et la chaîne qatarie historique. Mais pourquoi diable ont-ils décidé de partager l’affiche ?
Une première qui n’a rien d’un hasard
En réalité, tout ça découle directement des négociations des droits TV conclues l’an dernier. Quand la Ligue a redistribué les lots pour la période 2024-2029, elle a choisi de garder la majeure partie des matchs sous son contrôle via sa propre plateforme, mais elle n’a pas complètement fermé la porte aux anciens diffuseurs. Résultat ? Quelques rencontres très spécifiques peuvent faire l’objet d’une diffusion croisée. Et Monaco-PSG entre pile dans cette case-là.
Concrètement, deux matchs par saison – et seulement deux – sont autorisés à être co-diffusés. Le choix n’est pas laissé au hasard : il s’agit de rencontres classées dans le Top 10 des affiches sélectionnées en début de saison, mais hors des six toutes premières priorités de la plateforme officielle. C’est un peu comme si on disait : « Ok, tu peux venir voir, mais pas toucher aux bijoux de famille. »
Le petit bonus qui change tout : la Refcam
Si vous êtes abonné à la chaîne qatarie, vous allez avoir droit à quelque chose d’inédit en France. L’arbitre central, Clément Turpin, portera une caméra fixée sur la poitrine pendant toute la rencontre. Oui, vous avez bien lu : une Refcam en direct, du tunnel jusqu’au coup de sifflet final.
« L’idée, c’est de plonger le téléspectateur au cœur de l’action, au plus près des joueurs et des décisions arbitrales. »
– Le communiqué du diffuseur
Franchement, rien que pour ça, ça vaut le coup de jeter un œil. Imaginez : vous suivez le toss au milieu des capitaines, vous entendez presque les crampons sur le parquet du tunnel, vous vivez les contestations de l’intérieur. On passe d’une simple retransmission à une expérience quasi immersive. C’est le genre de gadget qui peut faire basculer des abonnés d’une plateforme à l’autre.
Comment on en est arrivé là ? Petit retour en arrière
Il y a encore quelques années, la situation était bien plus simple. Une chaîne payait, elle prenait tout (ou presque), et on savait où regarder son foot le week-end. Puis tout a explosé : arrivée des plateformes 100 % foot, fragmentation des lots, enchères folles, puis désillusion quand certains acteurs se sont retirés en catastrophe. Résultat des courses ? On se retrouve avec un paysage éclaté où la Ligue a repris la main sur la majorité de ses matchs.
Mais complètement couper les ponts avec les diffuseurs historiques aurait été trop brutal – et surtout, ça aurait privé le championnat d’une exposition supplémentaire. D’où ces deux petites fenêtres laissées ouvertes chaque saison. Un compromis malin : la plateforme reste maîtresse à bord, mais elle accepte de partager la lumière sur quelques gros matchs pour maintenir une certaine visibilité auprès d’un public plus large.
Et pour le téléspectateur, ça change quoi au quotidien ?
- Plus de choix : vous prenez la diffusion qui vous arrange (qualité d’image, commentateurs préférés, etc.)
- Une expérience différente selon la chaîne : la Refcam d’un côté, peut-être des analyses plus poussées de l’autre
- Aucun surcoût : si vous êtes déjà abonné à l’une ou l’autre, vous ne payez rien de plus
- Une petite révolution dans la consommation du foot en France
Entre nous, c’est plutôt une bonne nouvelle. On a trop souvent pesté contre les multiples abonnements obligatoires. Là, pour une fois, on a le luxe du choix sans débourser un centime supplémentaire. Et ça, ça fait du bien.
Monaco-PSG, le match parfait pour tester le dispositif
Il fallait bien un choc pour inaugurer cette grande première. Monaco-Paris, c’est du lourd : leader contre dauphin (ou presque, selon le scénario de la journée), ambiance électrique au Stade Louis-II, rivalité historique, stars partout sur la pelouse. Si la Refcam doit capter des émotions brutes, elle va être servie.
On peut déjà imaginer les séquences qui vont marquer : un face-à-face tendu entre l’arbitre et un joueur après une décision litigieuse, le regard échangé au moment du toss, ou même simplement la tension palpable dans le couloir des vestiaires. Ce sont ces petits moments qu’on ne voit jamais d’habitude et qui font tout le sel du football.
Et demain ? Vers plus de co-diffusions ?
Rien n’est moins sûr. Pour l’instant, on reste sur deux matchs maximum par saison. Mais si l’expérience est concluante – et surtout si les retours des abonnés sont enthousiastes –, on peut imaginer que la Ligue assouplisse un peu les règles à l’avenir. Après tout, plus de visibilité, c’est plus d’attractivité, et donc potentiellement plus de revenus à long terme.
Certains y verront une porte ouverte à un retour en force des grands diffuseurs historiques. D’autres penseront au contraire que c’est juste un os à ronger pour faire passer la pilule. Moi, je veux surtout retenir une chose : le foot français expérimente, innove, tente des trucs. Et ça, franchement, ça fait plaisir à voir.
Alors samedi soir, peu importe où vous regarderez le match, savourez. Parce qu’on vit peut-être un petit tournant dans la façon dont on consomme notre Ligue 1 préférée. Et ça, ça n’a pas de prix.
Ps : si jamais vous hésitez encore entre les deux diffusions, tentez la Refcam. Je parie que vous ne pourrez plus vous en passer après.
