Vous avez déjà vu une équipe qui plante 19 buts en phase de groupes de Ligue des champions et qui, pourtant, n’a pas vraiment de grand serial buteur ? C’est exactement ce qui arrive au PSG en ce moment. Et le plus fou, c’est que personne ne panique au club. Vraiment personne.
Une attaque qui vient de partout, c’est ça la nouvelle marque PSG
On a l’habitude de voir Paris dépendre d’un Mbappé, d’un Cavani ou d’un Ibrahimović pour empiler les pions. Cette saison ? C’est terminé. Le danger vient des quatre coins du terrain et c’est volontaire.
Regardez les chiffres : en Ligue des champions, Paris est la meilleure attaque d’Europe avec 19 réalisations. Oui, devant Dortmund, le Bayern ou Liverpool. Et pourtant, le meilleur buteur parisien dans la compétition n’a « que » 4 ou 5 buts selon les derniers matches. En Ligue 1, même topo : deuxième meilleure attaque, mais personne ne truste le top 5 des canonniers.
Alors, problème ? Pas du tout, répondent les intéressés. Et franchement, quand on regarde jouer cette équipe, on comprend pourquoi.
Quand les milieux et les défenseurs deviennent des finisseurs
L’aspect le plus frappant cette saison, c’est la contribution offensive des joueurs que l’on n’attendait pas forcément. Vitinha, Warren Zaïre-Emery, João Neves ou encore Fabian Ruiz se projettent comme jamais. Résultat ? Des buts venus du cœur du jeu qui font mal aux défenses adverses.
Achraf Hakimi, de son côté, continue son festival sur le couloir droit. Le Marocain alterne entre centres millimétrés et frappes personnelles. Même Marquinhos ou Lucas Hernandez se permettent parfois de monter pour apporter le surnombre.
« On veut que tout le monde peut marquer, c’est une force énorme. L’adversaire ne sait plus sur qui se concentrer. »
Un membre du staff parisien, récemment
Et cette citation résume parfaitement la philosophie actuelle. Plus besoin d’un numéro 9 qui fait 30 buts à lui tout seul quand tu as dix joueurs capables d’en mettre entre 5 et 12.
Les attaquants « classiques » en retrait… mais pas inutiles
Bradley Barcola, Ousmane Dembélé, Désiré Doué ou encore Gonçalo Ramos : aucun n’explose vraiment les compteurs cette année. Barcola reste sur une petite série en Ligue 1, mais il est loin d’être le tueur qu’on imaginait après son début canon l’an passé. Dembélé régale par ses dribbles et ses passes, mais les buts arrivent au compte-gouttes.
Mais là encore, ce n’est pas vu comme un souci. Ces joueurs créent des espaces, attirent les défenseurs et permettent aux autres d’arriver lancés. C’est un sacrifice collectif pour un rendement global supérieur.
Et puis, soyons honnêtes : quand tu gagnes 5-3 à Tottenham ou que tu déroules face à des équipes de Ligue 1, difficile de se plaindre que ton ailier n’ait « que » 6 ou 7 buts à mi-saison.
Luis Enrique, l’architecte d’un football total version 2025
Tout ça, c’est évidemment la patte de Luis Enrique. L’Espagnol a toujours aimé les équipes qui attaquent en nombre, qui pressent haut et qui font circuler le ballon à 100 à l’heure. À Paris, il a enfin les joueurs pour appliquer sa vision à 100 %.
Ses conférences de presse sont révélatrices. Quand on lui parle du manque de buts de ses attaquants, il sourit presque. Pour lui, le plus important est le spectacle et l’efficacité collective. Et pour l’instant, les résultats lui donnent raison.
- Meilleure attaque de Ligue des champions
- Deuxième attaque de Ligue 1
- Invaincu toutes compétitions confondues depuis des mois
- Un jeu parmi les plus agréables d’Europe
Franchement, qui voudrait échanger ça contre un buteur qui plante 25 pions mais avec une équipe qui tourne autour de lui ?
Monaco, prochain test grandeur nature
Ce samedi, direction le Stade Louis-II. Monaco reste l’une des rares équipes à avoir tenu tête au PSG ces dernières saisons en Principauté. Avec Ben Yedder, Golovin ou Zakaria, les Monégasques ont des arguments.
Mais Paris arrive avec une confiance maximale. Et surtout avec cette arme secrète : personne ne sait d’où viendra le prochain but. Hakimi ? Vitinha ? Un coup franc de Dembélé ? Une tête de Marquinhos sur corner ? Tout est possible.
Les défenseurs monégasques vont devoir être partout à la fois. Et c’est exactement ce que recherche Luis Enrique.
Et si c’était ça, le futur du football de haut niveau ?
Personnellements, je trouve ça passionnant. On sort enfin du sempiternel débat « qui va remplacer Mbappé ? ». Le PSG montre qu’on peut dominer l’Europe sans dépendre d’un seul joueur.
Manchester City l’a fait pendant des années avec De Bruyne, les Silva, Foden et consorts. Liverpool avec Salah, Mané et Firmino qui partageaient les buts. Aujourd’hui, Paris entre dans ce club très fermé des équipes « sans avant-centre star » mais diablement efficaces.
Et quelque part, c’est une bonne nouvelle pour le football français. Car si ce modèle fonctionne jusqu’au bout (coupe d’Europe, titre de champion…), il prouvera qu’on peut gagner autrement qu’en achetant le meilleur buteur du marché tous les ans.
Alors oui, Barcola finira peut-être par exploser. Oui, Ramos ou un autre finira bien par atteindre les 15-20 buts. Mais même si ça n’arrive pas ? Tant pis. Le PSG a trouvé une autre voie. Et pour l’instant, elle mène tout droit vers les sommets.
Rendez-vous samedi soir pour voir si cette attaque collective va encore faire parler la poudre sur le Rocher. Quelque chose me dit que oui.
