Il y a des soirs où le football redevient magique, presque irrationnel. Vendredi, à la Vila Belmiro, on a vécu exactement ça. Un stade en fusion, une équipe au bord du gouffre, et lui. Neymar. Celui dont tout le monde disait qu’il ne devait surtout pas jouer. Celui que les médecins voulaient préserver. Il a forcé, il a commencé titulaire, et en une soirée il a peut-être sauvé le club qui l’a révélé au monde.
Franchement, quand j’ai vu la composition d’équipe tomber, j’ai cru à une blague. Comment pouvait-on prendre le risque ? Mais en même temps… c’est Neymar. Il a toujours fonctionné comme ça : plus on lui dit non, plus il veut prouver que si.
Une soirée où tout a basculé en 90 minutes
Le match contre Sport Recife n’était pas une rencontre comme les autres. C’était déjà une finale avant l’heure pour Santos, quinzième avec deux petits points d’avance sur la zone rouge. Perdre aurait presque signé la descente. Gagner redonnait l’espoir. Et Neymar a choisi la deuxième option, sans discussion possible.
Dès la première accélération, on a compris que la soirée serait spéciale. Il court différemment des autres, même à 80 % de ses moyens. Il voit les espaces que personne ne voit. Et quand il a reçu ce ballon en transition, seul face au gardien, il a fait ce qu’il sait faire mieux que quiconque : il a fermé son pied droit et placé le ballon là où ça fait mal. Premier poteau. 1-0. La Vila a explosé.
« Physiquement, je suis bien. Je vais de mieux en mieux. Cette blessure est agaçante mais elle ne m’empêchera pas de continuer. Il est temps maintenant de penser à Santos, de penser le club là où il mérite d’être : en Série A. »
Neymar, juste après le match
Cette phrase résonne encore. Parce qu’au-delà du but, il y avait cette passe décisive sur corner. Un centre millimétré, presque arrogant de précision, déposé sur la tête de João Schmidt pour le 3-0. Deux actions, deux gestes de classe mondiale, et Santos qui respire enfin.
Le contexte : Santos au bord du précipice
Remettons les choses en perspective. Santos, le club de Pelé, double champion de la Libertadores, flirt avec la descente en deuxième division brésilienne. C’est presque inconcevable. Pourtant, à deux journées de la fin, le Peixe n’a que deux points d’avance sur Vitória, premier relégable… qui a un match en retard.
Autrement dit, rien n’est fait. Loin de là.
- 15e place actuelle pour Santos
- Deux points d’avance sur la zone rouge
- Deux matchs restants : Juventude (19e, déjà condamné) et Cruzeiro (quasiment sur le podium)
- Objectif : minimum 3 points sur 6 pour être presque sûr du maintien
La victoire 3-0 contre Sport était donc obligatoire. Et sans Neymar, je ne suis pas sûr qu’elle aurait été aussi nette.
Le pari fou qui a payé
Revenons sur cette décision de le faire jouer. Les médecins étaient contre. Le staff médical voulait le préserver pour les deux dernières journées. Mais Neymar a insisté. Il a senti qu’il pouvait tenir. Et surtout, il savait que son club avait besoin de lui maintenant, pas dans une semaine.
C’est ça aussi, la grandeur des très grands. Ils savent quand il faut forcer le destin. Zidane en 2006 avec son crâne chauve et ses coups de tête. Ronaldo qui revenait de blessures à répétition pour porter le Portugal. Neymar entre dans cette catégorie-là cette nuit-là.
Et le plus beau dans tout ça ? Il n’a pas eu besoin de faire des folies pendant 90 minutes. Il a été intelligent. Économe. Décisif au bon moment. Un peu comme s’il avait compris que son simple présence changeait déjà tout pour ses coéquipiers.
Pourquoi cette soirée dépasse le simple match
Parce que c’est plus qu’une victoire. C’est un symbole.
Neymar est revenu à Santos en sauveur, presque en mission. Il a quitté le club en 2013 pour Barcelone, déjà star mondiale. Douze ans plus tard, il revient dans un contexte complètement différent : plus de pression médiatique écrasante, plus de salaire astronomique, mais une envie intacte de prouver qu’il reste l’un des meilleurs.
Et surtout, il veut rendre à Santos ce que Santos lui a donné. C’est presque biblique comme histoire.
« C’est pourquoi je continue à jouer. »
Cette phrase, il l’a répétée plusieurs fois. Elle dit tout de son état d’esprit actuel.
Et maintenant ? Les deux finales qui restent
Le plus dur commence peut-être maintenant.
Prochain match : réception de Juventude, déjà relégué. Sur le papier, ça doit être une formalité. Mais en football brésilien, surtout en fin de saison, rien n’est jamais simple. Un nul suffirait presque à condamner Santos si Vitória gagne son match en retard.
Dernier match : déplacement à Cruzeiro. L’équipe de Belo Horizonte joue le podium, peut-être même un ticket direct pour la Libertadores. Autant dire que ça sent le piège XXL.
Neymar sera-t-il là pour ces deux matchs ? C’est la grande question. Son genou tient pour l’instant, mais chaque minute jouée est un pari. Et pourtant… comment imaginer Santos se sauver sans lui ?
Ce que cette soirée nous dit sur Neymar 2025
J’ai l’impression qu’on assiste à une forme de rédemption.
Longtemps critiqué pour ses choix de carrière, ses soirées, ses blessures à répétition, Neymar montre depuis son retour au Brésil une maturité qu’on ne lui connaissait pas forcément. Il parle moins, il joue plus. Il assume. Il porte.
À 33 ans (bientôt 34), il n’a plus rien à prouver sur le plan individuel. Mais collectivement, avec Santos, il peut écrire la plus belle page de sa carrière. Sauver son club formateur de la descente, ce serait plus fort que n’importe quel titre avec Paris ou Barcelone.
Parce que là, c’est personnel.
Le football brésilien a besoin de ce genre d’histoires
En cette fin d’année 2025, le Brasileirão nous offre un scénario hollywoodien. Le plus grand talent brésilien de la décennie de retour dans son jardin d’enfance pour sauver l’honneur d’un géant en péril. On ne pouvait pas rêver mieux.
Et quelque part, cette soirée du 28 novembre restera. Parce qu’elle rappelle pourquoi on aime ce sport. Parce qu’un joueur, même diminué, même critiqué, peut encore faire basculer une saison entière.
Alors oui, le maintien n’est pas encore acquis. Il reste six points à prendre, peut-être quatre, peut-être trois. Mais après cette performance, une chose est sûre : Santos a retrouvé son âme. Et son âme porte le numéro 11.
Les deux dernières journées ? Ce ne seront plus des matchs. Ce seront des chapitres d’une légende qui s’écrit sous nos yeux.
Et quelque chose me dit qu’elle n’est pas près de s’arrêter.
Alors, verdict ? Neymar va-t-il réussir son pari fou et maintenir Santos en Série A ? Ou la pression sera-t-elle trop forte ? Une chose est sûre : on n’a jamais été aussi excités à l’idée de suivre la fin du championnat brésilien.
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