Imaginez un peu : vous êtes à peine remis de la finale de dingue entre Félix et Alexis Lebrun à Mascate et voilà qu’une nouvelle compétition majeure pointe le bout de sa raquette. La Coupe du monde par équipes mixtes débarque à Chengdu, en Chine, et l’équipe de France va enfin pouvoir montrer ce qu’elle vaut dans ce format qui deviendra olympique en 2028. Franchement, ça sent la répétition générale avant Los Angeles, non ?
Un tirage clément… mais pas cadeau
Lorsque le tirage au sort est tombé ce samedi, tout le monde a retenu son souffle. La grande question : allait-on tomber dans le groupe de la mort asiatique avec la Chine, le Japon ou la Corée du Sud ? Eh bien non. Les Bleus héritent du Brésil, de l’Allemagne et de la Roumanie. Sur le papier, c’est jouable. Dans la réalité, c’est du très lourd quand même.
Le Brésil, on le connaît moins en Europe, mais Hugo Calderano est actuellement dans le top 5 mondial et peut faire très mal tout seul. L’Allemagne reste une place forte européenne avec des joueurs comme Dimitrij Ovtcharov ou Dang Qiu. Quant à la Roumanie, Bernadette Szőcs et Ovidiu Ionescu forment un duo mixte redoutable. Bref, pas de cadeau, mais au moins on évite les machines asiatiques dès les poules.
« Nous n’aurons pas l’opportunité de jouer cinquante fois sous ce format-là, puisque c’est qu’une fois par an, donc on doit considérer que c’est une répétition des JO. »
Un responsable technique de la fédération française
Cette phrase résume tout. Cette compétition n’est pas une simple Coupe du monde de plus. C’est le laboratoire grandeur nature du futur format olympique.
La composition française : du jamais-vu à ce niveau
Pour la première fois, la France aligne très probablement sa meilleure équipe possible dans ce format mixte. Exit l’équipe B de l’an dernier qui avait terminé 7e. Cette année, on sort l’artillerie lourde :
- Félix Lebrun (n°5 mondial)
- Alexis Lebrun (autour du top 20 et en pleine progression)
- Simon Gauzy (l’expérience et la hargne)
- Prithika Pavade (jeune prodige de 20 ans)
- Charlotte Lutz (solide et régulière)
- Jianan Yuan (naturalisée française, ancienne Chinoise, un vrai atout)
Quand on regarde cette liste, on se dit que quelque chose de grand est possible. Les frères Lebrun sont en feu depuis plusieurs mois, Gauzy reste un guerrier, et côté filles, on a enfin de la profondeur. C’est peut-être la première fois depuis longtemps qu’on peut légitimement rêver d’un podium mondial dans une compétition par équipes.
Le calendrier des Bleus : trois jours de feu
Le programme est chargé et ne laisse aucune place à l’erreur :
- France – Brésil : dimanche 30 novembre à 19h (heure française)
- Allemagne – France : lundi 1er décembre à 17h
- France – Roumanie : mardi 2 décembre à 10h
Autant dire que ça commence fort. Le match contre le Brésil sera déjà décisif : une victoire 3-0 ou 3-1 et on prendrait une option sérieuse sur la qualification. En revanche, une contre-performance d’entrée et tout deviendrait très compliqué face aux Allemands.
Personnellement, je trouve le match contre l’Allemagne le plus excitant. Historiquement, les confrontations France-Allemagne en tennis de table, c’est toujours ultra tendu. Et avec les Lebrun en face de joueurs qu’ils connaissent bien sur le circuit, ça peut donner des échanges de malade.
Pourquoi ce format mixte change tout
Pour ceux qui découvriraient, le format par équipes mixtes est assez particulier. Une rencontre se joue en cinq matches :
- Double mixte
- Simple hommes 1
- Simple femmes 1
- Simple hommes 2
- Simple femmes 2 (si nécessaire)
Le double mixte en premier, ça change complètement la stratégie. Il faut un duo hyper solide dès le départ. Et là, la France a un avantage : Félix Lebrun et Prithika Pavade ont déjà montré de très belles choses ensemble. Si eux mettent le 1-0 d’entrée, ça peut lancer la machine.
Autre point fort : on peut faire jouer les frères Lebrun en simple sans les griller en double. L’an dernier, avec une équipe moins forte, on avait parfois dû faire des choix douloureux. Cette année, on a de la marge.
Les adversaires passés au crible
Petit tour d’horizon rapide des forces en présence.
Le Brésil tourne essentiellement autour de Hugo Calderano, monstrueux en simple. Mais derrière, c’est plus faible. Si on neutralise Calderano (plus facile à dire qu’à faire), le reste devrait suivre.
L’Allemagne est plus homogène. Dang Qiu et Benedikt Duda peuvent battre n’importe qui un jour avec. Côté filles, Nina Mittelham et Yuan Wan sont solides. Le double mixte allemand est souvent performant. Clairement le match le plus dangereux du groupe.
La Roumanie repose beaucoup sur Bernadette Szőcs, excellente joueuse gauche. Mais en hommes, ils sont un cran en-dessous des Allemands et des Français. Un match qu’il faudra quand même prendre très au sérieux, surtout à 10h du matin après deux jours intenses.
Et si on allait chercher une médaille ?
Soyons honnêtes : l’an dernier, avec une équipe bis, on avait fini 7es. Cette année, avec l’équipe A, on peut viser beaucoup plus haut. La Chine reste intouchable pour le moment, mais derrière, tout est ouvert.
Le Japon, la Corée, Taïwan, l’Allemagne… personne n’a une avance écrasante sur nous aujourd’hui. Si les Lebrun jouent à leur niveau actuel et que les filles assurent le job, une place dans le dernier carré n’a rien d’utopique.
Et puis il y a cette donnée folle : en 2028 à Los Angeles, ce format sera olympique. Chaque match joué à Chengdu, chaque double mixte testé, chaque rotation essayée, tout ça comptera dans trois ans. On est en train de construire quelque chose de grand, je le sens.
Mon pronostic (parce qu’il en tant que passionné)
Allez, je me lance :
- France – Brésil : 3-1
- Allemagne – France : 2-3 (on gagne sur le fil)
- France – Roumanie : 3-0 ou 3-1
Premier du groupe, puis quart contre (probablement) la Corée ou Hong Kong, demi compliqué contre le Japon ou Taïwan… et pourquoi pas une finale contre la Chine ? Bon, là je m’enflamme peut-être un peu. Mais franchement, avec la forme actuelle des frères Lebrun, tout est permis.
En tout cas, une chose est sûre : à partir de dimanche, on va vivre une semaine de tennis de table complètement folle. Les Bleus ont les armes pour marquer l’histoire. Alors rendez-vous devant les écrans (ou sur place pour les chanceux), parce que ça risque de taper très fort sur la table de Chengdu.
Et vous, vous y croyez à cette génération Lebrun ? Moi, en tout cas, je n’ai jamais été aussi excité à l’idée de suivre une compétition par équipes. Allez les Bleus !
