Vous est-il déjà arrivé de revoir une action dix fois au ralenti et de vous dire : « Mais comment c’est possible qu’il n’y ait pas rouge ? » Hier soir au Stade Louis-II, c’est exactement ce qui s’est passé pour des milliers de supporters parisiens. À la 12e minute, un tacle impressionnant, pour ne pas dire effrayant, a littéralement plié la cheville d’un gardien qui, miracle, a terminé la rencontre. Et pourtant… carton jaune. Point final.
Ce genre de séquence, on en voit rarement sans conséquence lourde sur le rectangle vert. Et quand elle touche un titulaire indiscutable du PSG, ça fait forcément des vagues. Retour sur un moment qui risque de rester longtemps dans les mémoires – et dans les discussions de vestiaire.
Un tacle qui aurait pu briser une saison
Reprenons depuis le début. Monaco reçoit Paris dans un choc toujours particulier, même quand les Monégasques ne jouent plus le titre. Ambiance électrique, pelouse rapide, pressing haut dès les premières secondes. Et puis arrive cette fameuse 12e minute.
Le ballon traîne dans les pieds parisiens près de la ligne médiane. Le gardien parisien, bien sorti pour anticiper, se retrouve soudain face à un milieu adverse qui arrive lancé. Le contact est immédiat, brutal, sans retenue. La cheville droite prend une torsion qui fait grimacer tout le stade – même ceux qui portent le maillot rouge et blanc.
Le joueur au sol reste un long moment immobile. On pense tout de suite au pire. Entorse grave ? Fracture ? Fin de saison ? Non. Après quelques soins, il se relève, serre les dents et reprend sa place. Du courage, oui. Mais surtout une sacrée dose de chance.
« Ma carrière aurait pu s’arrêter là… J’ai eu énormément de chance. »
Le gardien, juste après le match, micro encore chaud
Quand on revoit les images – et croyez-moi, on les a toutes revues –, on se demande encore comment la cheville n’a pas lâché. Les crampons prennent le ballon, certes, mais la suite est clairement sur la jambe d’appui. Un geste dangereux, inutile, et surtout très haut.
L’arbitre au centre de toutes les critiques
Clément Turpin, arbitre expérimenté, sort le jaune. Rapide. Sans hésiter. Pas d’aller voir l’écran, pas d’appel du VAR. Décision définitive. Et là, c’est la stupeur côté parisien.
Dans les couloirs, à la mi-temps, puis après le coup de sifflet final, le mot qui revenait le plus était simple : incompréhension. Pas de grande déclaration publique – on connaît la retenue habituelle du coach parisien sur l’arbitrage –, mais en privé, c’est une autre musique.
Luis Enrique, fidèle à lui-même, a préféré botter en touche devant les micros. Mais son sourire crispé et ses phrases à demi-mot en disaient long.
« Je pourrais parler longtemps… très longtemps. Mais je préfère dire que notre gardien a eu beaucoup de chance. C’est tout. »
Traduction : on est furieux, mais on va rester classe. Du grand art.
Le VAR, grand absent de la soirée ?
La question qui brûle toutes les lèvres : pourquoi l’assistance vidéo n’a-t-elle pas réagi ? On a vu des rouges sortir pour bien moins que ça cette saison. Un tacle par derrière, semelle en avant, cheville en danger… tous les ingrédients étaient réunis.
Dans la tribune presse, les ralentis tournent en boucle. Et plus on regarde, plus ça paraît énorme. Certains parlent même de « faute à l’ancienne », de celles qu’on ne voit presque plus en 2025 tant les arbitres ont la main lourde sur la sécurité des joueurs.
Alors oui, le joueur monégasque touche d’abord le ballon. Mais ensuite ? La dynamique, la hauteur, l’absence de contrôle… Tout crie carton rouge. Et pourtant, rien.
- Contact initial sur le ballon → ok, c’est jouable
- Suite du geste sans retenue → problème
- Point d’impact sur la cheville d’appui → danger réel
- Absence d’appel VAR → incompréhensible pour beaucoup >
À l’arrivée, Monaco garde onze joueurs, marque en seconde période et s’impose 1-0. Coïncidence ? Peut-être. Mais le sentiment d’injustice, lui, est bien réel.
Un précédent qui pèse lourd dans les esprits
Ce n’est pas la première fois que Paris se sent lésé sur un geste dangereux concernant un gardien. La saison dernière, on se souvient tous de cette action où un autre portier parisien avait fini le visage en sang après un contact crampons en avant. Là encore, pas de rouge.
Deux saisons, deux gardiens touchés gravement, deux cartons jaunes. Le parallèle est frappant. Et il commence sérieusement à agacer en interne.
J’ai discuté avec plusieurs personnes proches du vestiaire après le match. Le mot « deux poids, deux mesures » est revenu plusieurs fois. Pas de nom, pas de cible précise, mais une frustration évidente.
Et maintenant ? Vers une clarification des règles ?
Ce genre d’épisode relance immanquablement le débat sur l’arbitrage et la protection des gardiens. On parle beaucoup de la sécurité des joueurs depuis quelques années, et c’est tant mieux. Mais quand on voit une action pareille sanctionnée d’un simple jaune, on est en droit de se poser des questions.
Est-ce que les critères pour un tacle dangereux sont les mêmes selon les matchs, les enjeux, les joueurs concernés ? Difficile de ne pas y penser.
Certains diront que l’arbitrage est un art difficile, que l’erreur est humaine. C’est vrai. Mais quand le VAR existe précisément pour corriger ce genre de situations évidentes, son silence devient assourdissant.
Du côté de Monaco, on minimise
Évidemment, dans l’autre camp, on voit les choses différemment. Le joueur concerné n’a pas souhaité s’étendre, et ses coéquipiers ont plutôt parlé d’un « jaune orangé », d’un geste maladroit plus que méchant.
Une version défendable, bien sûr. Mais quand on voit le gardien finir la rencontre en boitant sérieusement, casque audio autour du cou pour masquer la douleur, difficile de rester sur cette seule lecture.
Le football est un sport de contact, ok. Mais il y a contact… et contact. Et celui-là appartenait clairement à la seconde catégorie.
Conséquences sportives et humaines
Beyond la polémique, il y a un garçon de 24 ans qui a frôlé la grosse blessure. Il a tenu sa place, a réalisé quelques arrêts décisifs malgré la douleur, mais on l’a vu sortir du stade avec une démarche qui ne trompait personne.
Examens ce dimanche, récupération compliquée, incertitude pour les prochains matchs… Tout ça pour une action qui aurait dû réduire Monaco à dix pendant plus de 75 minutes.
Et pendant ce temps, le championnat continue, implacable. Prochain rendez-vous dans quelques jours, avec peut-être un gardien diminué. C’est aussi ça, la réalité du très haut niveau.
Ce qu’il faut retenir de cette soirée
Au-delà du résultat – une défaite qui fait mal mais qui n’enterre rien –, c’est surtout l’image de cette cheville tordue qui reste. Et la question qui taraude : jusqu’à quand tolérera-t-on ce genre de gestes sans sanction lourde ?
Le football évolue, les règles se durcissent pour protéger les joueurs, mais parfois, sur le terrain, on a l’impression que rien n’a changé. Hier soir en est un exemple criant.
Espérons simplement que ce énième épisode servira, un jour, à faire évoluer les choses. Parce que voir un joueur risquer sa saison sur une action comme celle-là, et repartir avec seulement un jaune, ça laisse un goût amer. Très amer.
Le foot reste un sport magnifique. Mais il a parfois besoin qu’on lui rappelle que la santé des acteurs passe avant tout. Hier, ce rappel a été ignoré. Espérons que ce ne soit pas au prix d’une longue absence.
Et vous, vous en avez pensé quoi de cette action ? Rouge direct, jaune sévère ou simple fait de jeu ? Les débats sont ouverts, et croyez-moi, ils risquent de durer longtemps.
