Vous avez déjà vu un mec capable de mettre KO un adversaire en moins de deux minutes et, le lendemain, expliquer calmement qu’il n’est pas là pour servir de poster à qui que ce soit ? C’est exactement ce qu’est en train de vivre Benoît Saint-Denis. Le Français monte en puissance à l’UFC, enchaîne les performances de malade, et pourtant il passe une partie de son temps à répéter : « Attendez, je ne suis pas votre mascotte. »
Parce que oui, avec son passé dans les forces spéciales, sa barbe de viking et son amour assumé pour la France, BSD coche toutes les cases du fantasme « français viril » que certains aimeraient brandir comme un étendard. Sauf que lui, il n’a jamais demandé à porter cet étendard-là.
Quand le patriotisme dérange certains milieux
Il y a une différence énorme entre aimer son pays et laisser des groupes politiques extrêmes s’approprier votre image. Benoît Saint-Denis l’a compris très vite, même s’il avoue lui-même qu’il a mis du temps à réagir.
Dans une récente apparition télé, il a été clair comme de l’eau de roche :
« J’ai une image qui est quand même assez guerrière. J’ai aussi un côté franchouillard, un peu bon vivant. Il y a plein de traits de caractère sur lesquels certains peuvent se rattacher. Moi, au début, je ne connaissais pas le jeu des médias. Donc ça a mis du temps avant que je sois capable de dire clairement : je suis un patriote, j’ai l’amour des miens, mais je ne suis clairement pas nationaliste et je ne suis pas politisé. »
Franchement, on sent la sincérité. Le gars n’a pas lu un script préparé par un conseiller en com. Il parle comme quelqu’un qui a réfléchi, qui a vu son image dériver et qui a décidé de reprendre la barre.
D’ancien commando à star de l’UFC : le choc des cultures
Imaginez le choc. Pendant des années, tu apprends la discrétion absolue. Pas de réseaux sociaux, pas de photos, pas de nom. Tu existes à peine sur le papier. Et d’un coup, pour vivre de ta passion, il faut que tu passes en mode « lumière ». Que tu montres ton visage, que tu parles, que tu vendes du rêve.
BSD le dit lui-même : avant 2019, il n’avait même pas Facebook. Et là, en quelques mois, il se retrouve avec des milliers de followers, des sponsors, des interviews… et des gens qui projettent sur lui tout et n’importe quoi.
Le pire ? Certains collectifs dissous ou proches de l’extrême droite qui organisent des jeux-concours en son nom, qui le présentent comme le « modèle de la jeunesse française combative ». Sa femme avait déjà réagi à l’époque, mais là, c’est lui qui prend la parole. Et il le fait avec une fermeté tranquille.
Patriote oui, nationaliste non : la nuance qui change tout
On va être honnête : en France, dès que tu dis « j’aime mon pays », une partie du public t’envoie direct dans le camp des extrêmes. Comme si le patriotisme n’avait plus le droit d’exister sans être récupéré.
Pourtant, Benoît Saint-Denis est clair :
- Il a servi la France dans les forces spéciales → patriotisme d’action
- Il porte parfois le drapeau tricolore sur ses shorts → fierté nationale
- Mais il refuse d’être l’icône d’un mouvement politique → refus de la récupération
Et cette position, croyez-moi, elle est courageuse. Parce que dire non à une partie de ton public, même petite, quand tu es en pleine ascension, c’est prendre un risque.
Pourquoi cette récupération est si tentante pour certains
Soyons lucides deux minutes. Un mec baraqué, ancien des forces spéciales, qui met des high-kicks mortels et qui dit qu’il aime la France… c’est du pain béni pour ceux qui cherchent des symboles virils.
Ajoute à ça :
- Son surnom « God of War »
- Ses entrées sur « La Marseillaise » remixée
- Ses tatouages discret mais bien visibles
- Sa victoire au Madison Square Garden le 11 novembre (même si c’était pas prévu)
Forcément, ça fait tilt chez certains. Mais BSD refuse d’être réduit à ça. Il veut qu’on parle de ses guillotines, de sa boxe thaï, de son cardio infernal… pas de politique.
L’exemple d’autres sportifs français face à la récupération
Il n’est pas le premier. On se souvient de certains footballeurs ou rugbymans qui ont dû mettre des barrières quand des groupes extrêmes tentaient de les associer à leurs idées.
Mais dans le MMA, c’est encore plus violent. Le sport attire déjà une frange radicale, et quand tu es Français et que tu gagnes, tu deviens vite un symbole malgré toi.
Ce que fait Benoît Saint-Denis est donc assez rare : il pose une limite claire, publiquement, sans agressivement. Et il le fait avec calme et intelligence.
Et maintenant ? Vers un MMA français plus mature ?
J’ai l’impression que cette prise de parole marque un tournant. On passe d’un MMA français encore jeune, parfois naïf face aux médias, à quelque chose de plus adulte.
Les combattants commencent à comprendre qu’avoir une voix, c’est aussi savoir dire non. Que la notoriété vient avec des responsabilités. Et que l’amour de son pays n’appartient à personne.
Benoît Saint-Denis, avec son franc-parler et son refus net de la récupération, montre la voie. Et franchement, dans le paysage actuel, ça fait du bien.
Parce qu’au final, un vrai patriote, c’est quelqu’un qui défend les valeurs de son pays… y compris la liberté de ne pas penser comme tout le monde.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’un sportif a le devoir de se positionner politiquement ? Ou doit-il rester neutre ? Laissez votre avis en commentaire, le débat est ouvert.
