Vous avez déjà prévu votre trajet de mardi matin ? Moi, je viens de tout annuler. Quand j’ai vu l’ampleur des appels à la grève pour le 2 décembre 2025, j’ai compris que la journée allait être… disons, sport. Entre les syndicats qui montent au créneau contre le budget et les préavis qui pleuvent dans tous les secteurs, on sent que ça va secouer fort. Et franchement, vu le contexte, ça n’a rien d’étonnant.
Une mobilisation qui part de loin
Ce n’est pas juste une petite journée de mécontentement. Derrière ce 2 décembre, il y a des mois de tensions accumulées. Le projet de loi de finances 2026 cristallise tout : suppressions de postes dans la fonction publique, gel du point d’indice, sentiment que les efforts sont toujours demandés aux mêmes… Les grandes centrales syndicales ont décidé de frapper fort et ensemble, chose qui n’arrive pas tous les quatre matins.
Ce qui m’impressionne, c’est la diversité des secteurs touchés. On ne parle pas seulement des traditionnels cheminots ou enseignants. Cette fois, l’appel concerne aussi bien le privé que le public, les actifs que les retraités, les chômeurs que les étudiants. Autant dire que la sauce risque de prendre partout.
Les transports : préparez le plan B (et C)
Commençons par le nerf de la guerre : se déplacer. Si vous habitez en région parisienne ou dans une grande agglomération, rangez tout de suite l’idée d’un trajet fluide.
À la régie des transports parisiens, le préavis court du lundi soir au mercredi matin. En clair ? Plusieurs lignes de métro risquent de tourner en mode dégradé, voire de rester portes closes. Les bus et tramways ne seront pas épargnés. L’expérience des dernières grosses mobilisations montre qu’on passe vite d’« un train sur deux » à « bon courage pour rentrer ».
- Métro : fermetures probables sur plusieurs lignes, service garanti uniquement aux heures de pointe sur les plus stratégiques
- RER : circulation très réduite, surtout sur les branches périphériques
- Bus et tram : jusqu’à 50 % de lignes supprimées dans certaines villes
- Transilien : perturbations majeures annoncées dès le lundi soir
Pour les trains grandes lignes, les infos précises tomberont lundi en fin d’après-midi, mais les organisations syndicales cheminotes parlent déjà de « journée sans ». Si vous avez un billet pour mardi, vérifiez dès maintenant les conditions de remboursement, ça peut vous éviter une mauvaise surprise.
Et pour ceux qui prennent l’avion ? Deux syndicats de pilotes ont déposé un préavis chez la compagnie nationale. Rien de massif a priori, mais quelques vols risquent d’être annulés ou retardés mardi et mercredi.
Écoles et crèches : la galère des parents
Chaque grande mobilisation a son lot de parents en stress. Cette fois ne dérogera pas à la règle. Dans l’Éducation nationale, le taux de grévistes pourrait être particulièrement élevé, notamment dans le secondaire où les suppressions de postes font bondir tout le monde.
Concrètement ? Certaines écoles seront fermées toute la journée, d’autres fonctionneront avec une poignée d’enseignants. Le service minimum existe, mais il est loin d’être garanti partout. Quant aux cantines, aux études ou aux activités périscolaires, c’est souvent mission impossible les jours de forte mobilisation.
« On nous demande de faire toujours plus avec toujours moins. À un moment, il faut que ça s’arrête. »
– Un professeur de lycée en région parisienne, qui sera en grève mardi
Les crèches municipales seront aussi touchées dans de nombreuses villes. Certaines fermeront complètement, d’autres tourneront avec un effectif réduit. Si vous avez des enfants en bas âge, anticipez dès maintenant avec la famille ou les voisins, ça peut vous sauver la mise.
Administrations et services publics au ralenti
Vous aviez rendez-vous mardi pour un passeport, une carte grise ou tout autre démarche administrative ? Il y a de fortes chances que ça saute. Le préavis déposé dans la fonction publique d’État et territoriale concerne des milliers d’agents.
Les mairies, préfectures, trésoreries publiques… Beaucoup de guichets seront fermés ou fonctionneront avec un effectif squelettique. Même chose pour certains services de La Poste ou de la Sécurité sociale.
Hôpitaux : le service minimum, mais pas que
Dans les établissements de santé, les directions ont déjà anticipé. Les soins urgents seront évidemment assurés, mais pour tout ce qui est consultations non vitales, opérations programmées ou examens, des reports sont à prévoir.
J’ai discuté avec une infirmière la semaine dernière : « On est nombreux à vouloir montrer que sans moyens supplémentaires, on ne tiendra plus très longtemps. » Le message est clair.
Et dans le privé ? Ça bouge aussi
On a parfois l’impression que les grandes grèves concernent uniquement le public. Faux. De nombreux secteurs privés sont appelés à rejoindre le mouvement : énergie, chimie, métallurgie… Sans parler des commerces ou des entreprises où les salariés peuvent se mettre en grève individuellement.
L’objectif ? Faire comprendre que le mécontentement dépasse largement la fonction publique. Et quand le privé se joint au public, là, ça commence à peser sérieusement.
Des manifestations dans toute la France
Si la grève perturbe le quotidien, les cortèges, eux, vont l’animer. Des rassemblements sont prévus dans des dizaines de villes : Bordeaux, Rouen, Dijon, Le Havre, Lens… La liste s’allonge chaque jour.
À Paris, le parcours classique devrait être reconduit, avec un départ en début d’après-midi. Mais d’autres rassemblements locaux sont organisés dès le matin devant les établissements scolaires ou les entreprises.
Ce qui change cette fois, c’est la tonalité. On sent moins la résignation des dernières années et plus une envie de faire bouger les lignes. Est-ce que ça suffira ? L’histoire le dira.
Comment s’organiser concrètement ?
Parce qu’on n’est pas là juste pour constater les dégâts, voici quelques conseils pratiques qui m’ont déjà sauvé plusieurs fois :
- Vérifiez dès dimanche soir les infos trafic (applications officielles ou sites des transporteurs)
- Prévoyez du télétravail si votre entreprise le permet (beaucoup l’ont déjà acté pour mardi)
- Contactez l’école de vos enfants lundi après-midi pour savoir si elle reste ouverte
- Reportez toute démarche administrative non urgente
- Prévoyez des solutions de covoiturage ou de vélo si possible
- Gardez un œil sur les réseaux sociaux locaux : les infos circulent souvent plus vite là qu’ailleurs
Et surtout, gardez votre calme. Oui, c’est pénible. Oui, ça complique la vie de millions de gens. Mais c’est aussi le prix d’un débat démocratique qui refuse de se faire en silence.
Personnellement, je trouve que ces journées-là, malgré les galères, ont quelque chose de vivant. On sent que des choses se jouent, que des gens refusent de baisser les bras. Après, je comprends aussi ceux qui n’en peuvent plus des grèves à répétition. On est tous dans le même bateau, finalement.
Alors mardi, quoi qu’il arrive, prenez soin de vous. Et si vous croisez un piquet de grève, peut-être que deux minutes d’échange vaudront mieux que dix tweets rageurs. On ne sait jamais.
