Vous est-il déjà arrivé de vous demander à quel point une prison, censée être le lieu le plus sécurisé qui soit, peut parfois ressembler à une passoire ? Franchement, quand on apprend qu’un détenu mis en examen pour tentative d’assassinat arrive à s’évader en plein jour, on se pose des questions. Et pas qu’un peu.
Le 26 novembre 2025, deux hommes ont réussi à quitter la maison d’arrêt de Dijon comme si les murs n’existaient plus. L’un a été rattrapé rapidement. L’autre, lui, continue de narguer tout le monde. Quatre jours plus tard, il court toujours. Et l’histoire prend des tournures qu’on n’imaginait même pas dans les séries policières du dimanche soir.
Une évasion qui laisse tout le monde pantois
Reprenons depuis le début, calmement. Parce que cette affaire mérite qu’on prenne le temps de comprendre ce qui s’est réellement passé. Deux détenus profitent d’un moment de promenade ou d’un transfert – les versions circulent encore – pour filer à l’anglaise. Rien de très sophistiqué apparemment, pas de tunnel creusé pendant des mois ni d’hélicoptère comme dans les films. Juste une opportunité saisie au bon moment, et hop, la belle.
Mais quand on regarde le profil du principal intéressé, on se dit que ce n’est pas n’importe qui qui s’est fait la malle.
Qui est vraiment Yanik T.C, l’homme que tout le monde recherche ?
À tout juste 19 ans, le jeune homme traîne déjà un CV judiciaire qui ferait pâlir certains criminels chevronnés. Mis en examen pour assassinat et association de malfaiteurs, il est soupçonné d’avoir accepté, l’an dernier à Montbéliard, un contrat pour « shooter » quelqu’un. En clair : on lui aurait proposé de l’argent pour tuer une personne, probablement dans le cadre d’un règlement de comptes lié au trafic de drogue.
La tentative a échoué, heureusement. Mais le message est clair : ce n’est pas un petit délinquant qui s’est évadé. C’est quelqu’un que les enquêteurs considèrent comme particulièrement dangereux. Et quand un individu de ce calibre disparaît dans la nature, on imagine sans peine le niveau de stress des forces de l’ordre.
« Une personne susceptible de récidiver à tout moment » – c’est en substance ce que laissent entendre les autorités quand elles parlent de lui, sans jamais le dire aussi crûment.
Besançon, le coup de filet qui change tout
Dimanche matin, très tôt. Les habitants du quartier des Hauts de Chazal, à Besançon, ont dû se demander ce qui se passait. Plus d’une trentaine de policiers, certains lourdement équipés, investissent les lieux. L’objectif ? Mettre la main sur le fugitif. Raté pour lui, mais pas totalement.
Un jeune homme de 19 ans, originaire de la ville, est interpellé. Un proche. Un ancien codétenu aussi, paraît-il. Placé en garde à vue pour complicité d’évasion en bande organisée et association de malfaiteurs. Autant dire que les charges sont lourdes.
- Il connaissait parfaitement les habitudes du fugitif
- Il avait peut-être préparé le coup depuis des semaines
- Il représentait probablement le premier maillon d’une chaîne de soutien extérieure
Cette arrestation, même si elle ne met pas fin à la cavale, marque un tournant. Elle prouve que l’évasion n’était pas un coup de chance isolé. Il y avait un plan. Des complices. Peut-être tout un réseau.
Le couac qui a failli tout faire échouer
Et là, petit détail qui a son importance : l’opération de police avait été préparée dans la plus grande discrétion. Des surveillances discrètes depuis la veille. Tout était prêt. Sauf que… quelqu’un a vendu la mèche.
Le samedi soir, un média local publie un article annonçant que le fugitif aurait été repéré dans le nord de Besançon. Résultat ? Alerte maximale chez les complices. Le procureur de Dijon ne décolère pas : cette fuite a clairement compliqué les choses. On imagine sans mal le fugitif qui change de plan en quatrième vitesse, qui disparaît encore plus profondément dans l’ombre.
Ça pose une question qu’on entend rarement : jusqu’où l’information en temps réel peut-elle gêner une enquête en cours ? Difficile équilibre entre le droit du public à savoir et l’efficacité des forces de l’ordre.
Et maintenant ? Les scénarios possibles
Quatre jours, c’est à la fois très long et très court quand on est en cavale. Surtout quand on a 19 ans, qu’on connaît la région comme sa poche et qu’on a probablement des contacts un peu partout.
Les hypothèses fusent :
- Il a déjà passé la frontière (Suisse, Allemagne, pas si loin)
- Il se cache chez des proches dans un village reculé
- Il attend simplement que l’attention retombe pour refaire surface
- Il prépare déjà sa prochaine étape, loin, très loin
Ce qui est sûr, c’est que les moyens déployés sont considérables. Hélicoptères, brigades spécialisées, contrôles renforcés sur les axes routiers… Rien n’est laissé au hasard.
Ce que cette affaire dit de nos prisons
Sans tomber dans le procès d’intention, on ne peut pas ignorer la question qui brûle les lèvres : comment est-ce possible en 2025 ? On nous parle de prisons surpeuplées, de manque de personnel, de systèmes de surveillance parfois vétustes. Et puis il y a cette réalité brutale : quand quelqu’un est déterminé à s’évader et qu’il a de l’aide extérieure, même les meilleures mesures de sécurité peuvent montrer leurs limites.
J’ai discuté récemment avec un ancien surveillant pénitentiaire. Il m’expliquait que le vrai problème, ce n’est pas tant les murs ou les caméras, mais le facteur humain. Un moment d’inattention, une routine qui s’installe, et tout peut basculer.
« Une évasion, c’est rarement un coup de génie. C’est souvent une suite de petits dysfonctionnements qui s’additionnent. »
– Un professionnel du secteur, sous couvert d’anonymat
Et dans cette affaire, on sent que plusieurs petites failles ont fini par créer une brèche béante.
Le narcotrafic, ce fil rouge qui ne lâche jamais
On revient toujours au point de départ : cette tentative d’assassinat à Montbéliard en octobre 2024. Un contrat. De l’argent. Une rivalité entre bandes. Le genre d’histoire qu’on croit réservée à Marseille ou à certains quartiers parisiens, mais qui touche désormais des villes de taille moyenne.
Le fugitif n’est pas un tueur en série sorti d’un film d’horreur. C’est un jeune homme pris dans un engrenage violent, probablement dès l’adolescence. Et c’est peut-être ça le plus glaçant : à 19 ans, il est déjà considéré comme un danger public numéro un.
Derrière l’évasion, il y a tout un écosystème criminel qui continue de fonctionner, même quand ses membres sont derrière les barreaux. Des téléphones qui circulent, des messages codés, des complicités extérieures. La prison n’arrête pas tout, malheureusement.
Et nous, dans tout ça ?
On suit cette affaire comme on suit un thriller. On se demande s’il va être repris demain, dans une semaine, ou jamais. On imagine les scénarios les plus fous. Et pourtant, derrière les titres choc, il y a une réalité bien plus sombre : celle d’une jeunesse parfois engluée dans la violence, celle d’un système pénitentiaire qui craque de toutes parts, celle d’un trafic de drogue qui gangrène des territoires entiers.
Cette évasion n’est pas qu’un fait divers spectaculaire. C’est un révélateur. Un de plus.
Alors oui, on espère qu’il sera repris rapidement. Pour la sécurité de tout le monde. Mais on espère aussi que cette histoire fera bouger les choses. Parce que clairement, on ne peut plus se contenter de courir après les fuyards. Il faudrait peut-être commencer à s’attaquer aux raisons qui font qu’à 19 ans, certains sont déjà prêts à tout.
En attendant, quelque part dans l’ombre, un jeune homme court toujours. Et l’horloge tourne.
(Article mis à jour le 30 novembre 2025 – l’enquête est en cours et de nouveaux éléments peuvent survenir à tout moment)
