Vous est-il déjà arrivé de rouler sur l’autoroute, musique à fond, et soudain de réaliser que tout peut basculer en une fraction de seconde ? Dimanche après-midi, sur l’A9 dans l’Hérault, cette réalité brutale a frappé de plein fouet plusieurs familles. Trois personnes n’ont pas survécu. Cinq autres ont été blessées, dont une très gravement. Et tout ça à cause d’un accrochage qui a mal tourné sur une simple bretelle de jonction.
J’ai encore en tête ces images qu’on voit trop souvent aux infos, mais quand ça se passe près de chez soi, dans une région qu’on connaît bien, ça prend une autre dimension. L’autoroute A9, cette artère vitale qui relie l’Espagne à la France, qui charrie chaque été des milliers de vacanciers… Elle est devenue, le temps d’un terrible instant, le théâtre d’un drame qui nous rappelle à tous notre fragilité.
Un accident d’une violence rare sur la jonction A9-A75
Vers 15 heures, à hauteur de Villeneuve-lès-Béziers, le pire se produit. Une voiture, pour une raison encore indéterminée, touche légèrement un autre véhicule alors qu’elle s’engage sur la bretelle menant à l’A75 en direction de Millau. Ce qui aurait pu n’être qu’un simple accrochage sans gravité va très vite dégénérer.
Le véhicule perd le contrôle. Il fait plusieurs tonneaux. Pas un, pas deux, mais plusieurs. Ceux qui ont déjà vu une voiture se retourner savent à quel point c’est violent. Les tôles se tordent, le toit s’écrase, les vitres explosent. Et derrière, c’est la réaction en chaîne : trois autres voitures n’arrivent pas à éviter le chaos qui vient de se créer au milieu de la chaussée.
En quelques secondes à peine, cinq véhicules se retrouvent impliqués dans un carambolage d’une rare violence. Le bilan est effroyable.
Trois vies éteintes dans la même voiture
Les trois victimes mortelles voyageaient ensemble. Deux jeunes dans la vingtaine, pleins de projets, d’avenir devant eux. Et une personne d’une quarantaine d’années, peut-être un parent, un grand frère, un ami proche. On imagine la scène dans l’habitacle au moment du choc. Cette fraction de seconde où tout bascule, où les ceintures se tendent brutalement, où les airbags se déclenchent dans un nuage blanc.
Quand les premiers secours arrivent, le constat est terrible. Malgré les efforts des pompiers, malgré les massages cardiaques, malgré toute la chaîne de secours parfaitement rodée, rien n’y fait. Trois personnes sont déclarées décédées sur place.
Ces accidents-là, on les redoute particulièrement. Quand une voiture fait des tonneaux, les chances de survie diminuent drastiquement, surtout si les occupants ne portent pas correctement leur ceinture ou si le véhicule n’est pas récent.
Un secouriste expérimenté du SDIS
Cinq blessés, dont un dans un état critique
Parmi les cinq blessés, l’un d’eux retient particulièrement l’attention des équipes médicales. Son état est jugé très préoccupant. L’hélicoptère du SAMU est appelé en urgence. Ces minutes-là sont cruciales. On le transporte directement au CHU de Montpellier, le centre de référence pour les polytraumatisés dans la région.
Les quatre autres blessés, bien que choqués et probablement avec des fractures ou des traumatismes importants, sont dans un état qui n’engage pas leur pronostic vital. Ils sont évacués vers les hôpitaux de Béziers et de Montpellier.
Quand on voit l’hélicoptère se poser sur l’autoroute, les voies coupées dans les deux sens, les dizaines de pompiers, de gendarmes, le ballet des ambulances… On mesure l’ampleur du dispositif déclenché pour un seul accident. Et on se dit que derrière chaque sirène, il y a des vies brisées.
La circulation paralysée pendant des heures
L’A9, c’est plus de 100 000 véhicules par jour en moyenne. Un dimanche après-midi de novembre, avec le retour des vacances de la Toussaint pour certains, les trajets du week-end… L’accident tombe au pire moment.
- Les deux voies en direction de l’Espagne sont complètement bloquées
- La bretelle A75 vers Millau est fermée
- Des kilomètres de bouchons se forment dans les deux sens
- Certains automobilistes restent coincés plus de trois heures
Les gendarmes mettent en place des déviations. Mais dans ce secteur, les alternatives ne sont pas légion. Ceux qui connaissent un peu la région savent que sortir à Béziers ou à Servian, ça veut dire emprunter des routes départementales déjà saturées en temps normal.
En fin d’après-midi, la circulation reprend timidement. Mais même plusieurs heures après, ça roule au ralenti. Les stigmates de l’accident sont encore visibles : les traces de freinage, les débris, les marques sur le bitume.
Pourquoi cette bretelle est-elle si dangereuse ?
Ce n’est pas la première fois que cet échangeur fait parler de lui. La jonction entre l’A9 et l’A75, c’est un peu le point noir de la région. Une bretelle relativement courte, une courbe prononcée, et surtout une différence de vitesse importante entre ceux qui arrivent lancés de l’A9 et ceux qui ralentissent pour prendre la sortie.
J’ai moi-même pris cette bretelle des dizaines de fois. Et à chaque fois, je me fais la remarque : il suffit d’un moment d’inattention, d’un coup de volant un peu trop brusque, d’un conducteur qui regarde son téléphone… Et c’est le drame.
Les habitués du secteur le savent bien. Il y a déjà eu plusieurs accidents graves à cet endroit précis. Des sorties de route, des véhicules qui se retrouvent dans le fossé, et malheureusement parfois pire.
Les premières pistes de l’enquête
Les gendarmes de l’escadron départemental de sécurité routière sont chargés de l’enquête. Comme à chaque fois dans ce genre de situation, ils vont éplucher les moindres détails :
- L’état des véhicules impliqués
- La vitesse des différents protagonistes
- Les éventuelles traces de freinage
- Les témoignages des autres conducteurs
- Les images des caméras de surveillance s’il y en a
- L’analyse des téléphones portables (étaient-ils utilisés au moment des faits ?)
Pour l’instant, aucune hypothèse n’est privilégiée. Mais quand une voiture fait plusieurs tonneaux après un simple contact, on pense forcément à une vitesse excessive ou à une manoeuvre dangereuse. Peut-être les deux.
La sécurité routière, encore et toujours
On le répète pourtant à longueur d’année. Les messages passent en boucle à la radio, les panneaux lumineux clignotent, les campagnes choc défilent sur nos écrans. Et pourtant…
Trois morts en un seul accident. C’est énorme. C’est insupportable. Et c’est évitable.
Quand je pense à ces deux jeunes de vingt ans qui ne rentreront jamais chez eux, à cette personne de quarante ans qui avait probablement mille projets, je me dis qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans notre rapport à la route.
La route n’est pas un jeu. Chaque déplacement, même le plus banal, mérite toute notre attention. Une seconde d’inattention peut détruire plusieurs vies à la fois.
Ce drame nous concerne tous. Que vous preniez l’autoroute tous les jours ou une fois par an. Que vous soyez un conducteur expérimenté ou un jeune permis. Les règles sont les mêmes pour tout le monde :
- Respecter les distances de sécurité
- Adapter sa vitesse, surtout dans les zones d’échangeurs
- Ne jamais toucher son téléphone
- Attacher sa ceinture, même à l’arrière
- Être particulièrement vigilant quand on change de voie ou qu’on prend une sortie
Ce n’est pas juste une liste de recommandations. C’est ce qui sépare la vie de la mort sur nos routes.
Un département endeuillé
Dans l’Hérault, la nouvelle a fait l’effet d’un choc. On parle d’un département plutôt épargné par les grands drames routiers ces derniers temps. Et là, en une après-midi, trois familles plongées dans le deuil.
Les messages de condoléances pleuvent. Les élus locaux, les associations, les anonymes… Tout le monde exprime sa tristesse et son soutien aux proches des victimes.
Car derrière les chiffres, il y a des visages. Des prénoms. Des histoires. Des parents qui ne reverront jamais leurs enfants. Des enfants qui grandiront sans père ou mère. Des amis qui garderont pour toujours cette date maudite en mémoire.
Ce genre d’accident laisse des traces indélébiles. Pas seulement sur le bitume, mais dans le coeur de toute une communauté.
En refermant cet article, j’ai une pensée particulière pour ces trois personnes qui ont perdu la vie sur cette maudite bretelle. Et pour leurs proches qui vont devoir apprendre à vivre avec ce vide immense.
La prochaine fois que vous prendrez l’autoroute, surtout à l’approche d’un échangeur, pensez à eux. Ralentissez un peu. Regardez deux fois dans vos rétroviseurs. Laissez votre téléphone dans la boîte à gants.
Parce que la route, elle, ne pardonne pas. Jamais.
