Vous savez ce qui est étrange dans le foot ? Parfois, on croit qu’un joueur a tourné une page définitive et, quelques mois plus tard, il revient frapper à la même porte. Arnaud Souquet, 33 ans, en est le parfait exemple en ce début décembre 2025. Libre comme l’air depuis la fin de son aventure américaine, il a choisi de poser ses crampons… là où tout avait vraiment décollé pour lui : Montpellier.
Pas avec le groupe pro, attention. Pour l’instant, c’est avec la réserve qu’il enchaîne les séances. Mais quand un ancien de la maison, 104 matchs au compteur, revient s’entraîner sous les couleurs orange et bleu, ça fait forcément jaser dans l’Hérault. Et ailleurs aussi.
Un retour aux sources qui n’a rien d’anodin
Reprenons depuis le début, parce que l’histoire mérite qu’on s’y attarde. Arnaud Souquet, c’est d’abord un gamin formé à Lille, passé par les sélections jeunes (U16 à U20), qui a ensuite bourlingué : Nice, Dijon, Gent, avant d’atterrir à Montpellier en janvier 2019. Quatre années pleines, solides, où il s’est imposé comme un titulaire indiscutable au poste de latéral droit.
Puis, en janvier 2023, l’appel de l’inconnu. La MLS, Chicago Fire, un nouveau continent, une nouvelle vie. Beaucoup pensaient que c’était le début d’une fin de carrière tranquille outre-Atlantique. Sauf que le foot, c’est rarement tranquille.
Deux ans et demi plus tard, le contrat n’est pas prolongé. Souquet se retrouve libre. Et là, plusieurs options se présentent : un club serbe qui le contacte (l’IMT Belgrade, pour ne pas le nommer), des pistes plus ou moins concrètes en Europe… Il dit non à tout. Pourquoi ? Parce qu’il veut encore jouer au haut niveau. Et visiblement, il veut le faire chez lui.
Pourquoi Montpellier ? Les raisons d’un choix logique
D’abord, il connaît la maison comme sa poche. Les installations, le staff, les terrains, les odeurs du vestiaire… Tout lui est familier. Quand on est libre et qu’on veut garder le rythme, c’est un luxe inestimable.
Ensuite, il y a la famille. Souquet est papa, sa vie privée compte. Revenir dans le sud, près de ceux qu’on aime, quand on a passé deux ans loin de l’Europe, ça pèse dans la balance.
Et puis, soyons honnêtes : Montpellier n’est pas au top de sa forme en ce début de saison 2025-2026. La défense prend l’eau par moments, le poste de latéral droit n’est pas verrouillé à 100 %. Voir un joueur expérimenté, en pleine forme physique, débarquer gratuitement à l’entraînement… Ça fait réfléchir les dirigeants.
« Il est là pour s’entretenir, rien n’est acté. »
– Un proche du dossier
Cette phrase, on l’entend partout. Officiellement, rien n’est signé. Officieusement ? Tout le monde y pense.
Un profil qui coche (presque) toutes les cases
À 33 ans, Souquet n’est plus le jeune espoir, mais il n’est pas fini non plus. Loin de là. En MLS, il a disputé plus de 60 matchs, souvent titulaire. Il a gagné en maturité tactique, en lecture de jeu. Et surtout, il revient avec une condition physique irréprochable.
- Expérience Ligue 1 : plus de 200 matchs
- Polyvalence : capable de jouer arrière droit ou même piston dans un 3-5-2
- Mentalité irréprochable : jamais un carton rouge stupide, toujours exemplaire
- Gratuit : zéro indemnité de transfert
- Motivé : il veut prouver qu’il n’est pas un « retraité de la MLS »
Franchement, sur le papier, c’est presque trop beau. Alors pourquoi hésiter ? Parce que le MHSC a déjà plusieurs joueurs au poste (Falaye Sacko, Enzo Tchato, Silvan Hefti parfois replacé…). Parce que le budget est serré. Et parce que signer un joueur de 33 ans, même gratuit, engage sur plusieurs mois de salaire.
Et si c’était plus qu’une simple remise en forme ?
Imaginons une seconde. Nous sommes fin décembre, le mercato ouvre dans quelques jours. Montpellier enchaîne les mauvais résultats, la pression monte sur le coach. Et là, un latéral expérimenté, qui connaît le club, qui s’entraîne déjà avec les jeunes et qui ne demande qu’à rejouer… Ça sent le coup malin à la lensoise, non ?
Je ne dis pas que c’est fait. Mais dans le foot, ces « retours aux sources » finissent souvent par se concrétiser. Regardez Falcao à Monaco, Thiago Silva au PSG, ou plus récemment certains joueurs qui ont resigné six mois dans leur ancien club juste pour dépanner. Ça arrive plus souvent qu’on ne le croit.
Ce que ça dit du mercato 2025-2026
Cette situation Souquet, elle est révélatrice d’une tendance lourde : les joueurs partis en MLS ou dans des championnats exotiques reviennent plus tôt que prévu. La vie là-bas est belle, mais le niveau sportif reste en dessous de l’Europe. À 32-34 ans, beaucoup se disent : « Et si j’avais encore deux ou trois belles années à faire en Ligue 1 ? »
On l’a vu avec Miguel Almirón qui rêve de Newcastle, avec d’autres qui négocient déjà leur retour. Souquet pourrait être le premier d’une longue série cet hiver.
Et maintenant ? Les scénarios possibles
- Il signe à Montpellier jusqu’à la fin de la saison (le plus probable si on écoute les bruits de couloir)
- Un autre club de Ligue 1 (ou de Championship) fond sur lui en janvier
- Il continue avec la réserve jusqu’à trouver le projet parfait ailleurs en Europe
- Il patiente jusqu’à l’été pour un contrat plus long (peu crédible vu son envie de rejouer vite)
Personnellement, je mise sur le scénario 1. Quand un joueur revient s’entraîner dans son ancien club en décembre, c’est rarement pour faire du tourisme.
En attendant, Arnaud Souquet court, sue, et montre chaque jour qu’à 33 ans, il a encore de belles cartouches dans les jambes. Le genre de joueur qui peut stabiliser une défense et apporter cette expérience qui manque parfois aux équipes en difficulté.
Alors oui, pour l’instant, c’est juste un joueur libre qui s’entraîne avec la réserve. Mais dans le foot, les « juste » n’existent pas vraiment. Surtout pas quand on parle d’un ancien de la maison qui n’a jamais vraiment tourné la page.
À suivre, très clairement. Le mois de décembre risque d’être chaud du côté de la Mosson.
(Article mis à jour quotidiennement si évolution – on reste collés au dossier)
