Il y a des soirs où le football vous prend aux tripes et vous laisse un goût amer pendant longtemps. Hier, au Groupama Stadium, Nantes a vécu l’un de ces moments-là. Une défaite 2-0 qui paraît anecdotique sur le papier, mais qui a fait basculer tout un club dans une colère noire. Et franchement, quand on revoit les images, on comprend pourquoi.
Un carton rouge qui change tout
Reprenons depuis le début. Nantes tient plutôt bien le choc en première période face à un OL en pleine confiance. Le bloc est bas, organisé, Hyeok-kyu Kwon redescend même d’un cran pour former une ligne de cinq. Ça gratte quelques ballons, ça gêne les circuits préférentiels lyonnais. Bref, on sent que les Canaris peuvent ramener quelque chose.
Et puis arrive la 43e minute. Junior Mwanga, jeune milieu de 22 ans, tacle en retard un adversaire au milieu de terrain. Le pied est haut, c’est vrai, mais on a vu des gestes bien plus dangereux rester au jaune cette saison. L’arbitre sort d’abord un carton jaune… puis le VAR l’appelle. Quatre minutes plus tard, carton rouge direct. Le stade exulte, Nantes vacille.
« Là il n’y a jamais carton rouge, on déséquilibre complètement le match, ce n’est pas possible. »
Le président nantais, juste après le match, à peine redescendu de ses émotions
Et là, tout le monde a compris que la soirée allait être longue. Parce que Nantes à dix, face à cet OL-là, c’était mission impossible.
Le tournant qui fait mal au cœur
Juste après l’expulsion, Nantes se procure même la plus grosse occasion du match ! Abline décale, Cozza se présente seul face au but… et envoie le ballon dans les nuages. Ce raté, symbole d’une équipe qui manque cruellement de confiance en ce moment, fait mal. Très mal.
Ensuite ? Plus grand-chose. Un doublé de Martin Satriano (qui se relance gentiment après des mois compliqués) et une domination lyonnaise sans partage. Mais le score aurait pu être bien plus lourd sans quelques parades de Lafont et une barre transversale.
Kita ne décolère pas
Le président nantais attendait l’arbitre à la sortie des vestiaires. Le ton est monté rapidement.
« Vous étiez en stage ce soir ? » lance-t-il d’entrée. Puis il enchaîne en zone mixte, micro tendu : « Si l’arbitre fait le kangourou une fois oui, une fois non, ça pose un problème de personnalité, de formation… Il va falloir que tout le monde devienne professionnel. »
Il cite même l’action Lamine Camara – Lucas Chevalier de la veille, restée au jaune. « Samedi, si je suis à la place de Paris, je deviens fou. » On sent l’homme à bout. Et on le comprend : 11 points après 14 journées, c’est le pire total nantais depuis… l’arrivée de Kita lui-même en 2007.
Luis Castro, la tête froide dans la tempête
L’entraîneur portugais, lui, refuse de tomber dans le piège de la colère publique. Il sait que ça ne sert à rien. Mais il lâche quand même :
« Cette expulsion ne nous fait pas mal que ce soir. Il va manquer le prochain match aussi. On n’a jamais notre onze titulaire, il se passe toujours quelque chose… »
Le constat est glacial. Entre les blessures (Leroux out), les retours tardifs (Lepenant) et maintenant cette suspension, Castro n’a jamais pu aligner deux fois la même équipe. Difficile de construire dans ces conditions.
11 points : le pire début depuis 2006-2007
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Nantes est barragiste avec 11 points. Le même total qu’à l’époque où le club luttait pour ne pas descendre en National. Ironie du sort, c’était juste avant que Waldemar Kita ne rachète le club et ne le sauve in extremis.
Aujourd’hui, 18 ans plus tard, le voilà à nouveau dans la tourmente. Et cette fois, il est au cœur du cyclone.
- 14 journées → 11 points
- 2 victoires seulement
- 16e place, barragiste
- Prochain match : réception du leader Lens
Autant dire que la rencontre de samedi à la Beaujoire s’annonce explosive. Très explosive.
Les supporters à bout de patience
Dans les travées et sur les réseaux, ça gronde sévère. Certains parlent déjà d’actions si le scénario du match contre Lens tourne mal. On évoque des banderoles très hostiles, voire pire. Le climat devient irrespirable autour du club.
Les supporters nantais ont toujours été patients, fidèles, passionnés. Mais là, on sent que la coupe est pleine. Et quand la Beaujoire gronde, ça peut vite devenir ingérable.
Et maintenant ?
Objectivement, plusieurs scénarios se dessinent :
- Un sursaut collectif dès samedi contre Lens (difficile mais pas impossible)
- Une défaite qui mettrait le feu aux poudres et pourrait coûter sa place à Castro
- Une sanction de la commission de discipline pour les déclarations de Kita (probable)
- Une grève du paiement ou des abonnements (déjà évoquée sur certains forums)
Personnellement, j’ai du mal à voir Nantes descendre. Trop d’histoire, trop de cœur. Mais là, on touche le fond. Et quand on touche le fond, il n’y a plus que deux solutions : rebondir… ou couler.
La réception de Lens dans six jours va nous dire beaucoup sur l’avenir du FC Nantes cette saison. Une chose est sûre : ça va être chaud. Très chaud.
Et vous, vous en pensez quoi ? L’expulsion de Mwanga était-elle justifiée ? Kita a-t-il raison de monter au créneau ou devrait-il se taire ? Castro va-t-il réussir à tenir la baraque ? Dites-moi tout en commentaire, on en discute.
