Vous avez prévu de prendre le train demain matin pour aller au boulot, ou peut-être déposer les enfants à l’école sans stress ? Et là, bam, vous tombez sur les alertes « grève nationale le 2 décembre ». Panique à bord. On a tous connu ça : on se demande si on va passer trois heures dans le RER ou si, au contraire, tout va rouler comme si de rien n’était. Eh bien figurez-vous que cette fois, la réponse penche plutôt vers la seconde option… mais avec quelques nuances qu’il vaut mieux connaître avant de sortir de chez soi.
Une journée de mobilisation, oui… mais pas une paralysie générale
Ce mardi, plusieurs syndicats – notamment les plus combatifs de toujours – appellent à faire grève et à manifester contre le projet de budget 2026, qu’ils qualifient sans détour de « budget d’austérité ». Leur leitmotiv ? Les salaires, les salaires, les salaires. Ils estiment que l’argent existe, mais qu’il va dans les mauvaises poches. Classique débat français, me direz-vous. Sauf que cette fois, la mobilisation semble rester dans la sphère des militants convaincus plutôt que de devenir un raz-de-marée intersyndical.
Concrètement, une petite centaine de rassemblements est prévue partout en France. À Paris, le cortège partira en début d’après-midi de la place de la Bourse. Les autorités tablent sur 5 000 à 10 000 personnes – ce qui reste très raisonnable pour la capitale. Pas de quoi bloquer toute la ville, donc. Dans les autres grandes villes, on parle souvent de quelques centaines à quelques milliers de personnes maximum. Bref, on est loin des grandes journées historiques.
Les transports : la bonne surprise de la journée
Franchement, si vous attendiez le chaos habituel, vous risquez d’être déçus (ou soulagés, selon votre point de vue). Le ministre chargé des transports l’a dit clairement : l’impact sera très limité.
- TGV et Ouigo : circulation normale annoncée. Vous pouvez réserver votre billet les yeux fermés.
- Intercités : quelques suppressions possibles, surtout sur les lignes de nuit, mais rien de dramatique.
- TER : légères perturbations locales, notamment en Occitanie et sur certains axes. Vérifiez votre trajet la veille au soir, par prudence.
- RER et Transilien en Île-de-France : seul le RER C pourrait connaître quelques ralentissements. Les lignes A, B, D et E devraient tourner normalement.
- Métro, bus, tramway RATP : trafic normal prévu. Oui, vous avez bien lu.
- Avions : aucun vol annulé pour cause de grève.
En résumé ? Si vous habitez en dehors des grandes agglos et que vous prenez un TER précis, jetez un œil. Sinon, vous devriez arriver à l’heure au bureau.
« Le mouvement devrait être peu suivi et sans impact notable pour les usagers »
Un responsable ministériel, hier soir
Écoles, crèches et collèges : ça dépend vraiment des établissements
Dans le primaire, le principal syndicat enseignant appelle à la grève, mais les remontées du terrain sont… quasi inexistantes. Traduction : très peu d’écoles devraient être complètement fermées. En revanche, certaines classes risquent de ne pas avoir leur maître ou maîtresse absent(e), donc la journée pourrait être aménagée (étude, regroupement avec d’autres classes, etc.).
Mon conseil de parent : appelez l’école ce soir ou regardez le site de la mairie. Dans 90 % des cas, vos enfants seront accueillis normalement. Et si jamais l’enseignant est gréviste, vous serez prévenu assez tôt pour organiser une solution de garde.
Pour les collèges et lycées, l’impact s’annonce encore plus faible. Les syndicats lycéens ne se sont pas joints massivement à l’appel.
Services publics et administrations : quelques ralentissements possibles
Un préavis couvre l’ensemble de la fonction publique d’État et territoriale. Cela veut dire que, localement, certains guichets pourraient fermer plus tôt ou que votre rendez-vous pour refaire votre carte d’identité pourrait être reporté. Rien de bien méchant dans la plupart des cas.
- Préfectures et mairies : risque de fermeture exceptionnelle de certains services (état civil, cartes grises…)
- Pôle emploi : accueil physique parfois réduit
- Trésor public : paiements et renseignements possibles en ligne uniquement dans certaines villes
- La Poste : la distribution du courrier ne devrait pas être affectée (les facteurs ne sont pas dans l’appel)
Petit tuyau : si vous avez une démarche administrative prévue demain, faites-la en ligne dès ce soir. Ça vous évitera bien des galères.
Hôpitaux et santé : des appels, mais peu de perturbations concrètes
Le secteur santé privé et certains hôpitaux publics sont aussi concernés par des préavis. Les syndicats dénoncent des budgets insuffisants et des salaires qui ne suivent plus l’inflation. Légitime, on ne va pas se mentir.
Cela dit, les services d’urgence et les soins critiques ne seront pas impactés – la loi oblige. Pour les consultations classiques ou les opérations non urgentes, quelques reports locaux sont possibles. Si vous avez rendez-vous, un petit coup de fil à l’établissement ne fait jamais de mal.
Et dans les entreprises privées alors ?
Honnêtement ? Quasi rien. Les grandes centrales syndicales réformistes n’ont pas appelé à la grève. Donc dans le privé, sauf exception très locale, tout le monde bossera normalement. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la journée risque de passer un peu inaperçue aux yeux du grand public.
J’ai discuté hier avec un délégué syndical d’une grande boîte du CAC 40 : « On soutient les revendications, mais on sait que sans unité syndicale, ça ne prendra pas. Donc on garde nos jours de grève pour un vrai rapport de force plus tard. » Traduction : beaucoup de bruit pour pas grand-chose demain.
Pourquoi cette grève passe un peu sous les radars
Plusieurs éléments expliquent ce relatif calme :
- Pas d’unité syndicale : les deux plus gros syndicats du pays restent à quai.
- Fatigue sociale après des années de mobilisations à répétition (retraites, Covid, inflation…).
- Un calendrier chargé avec les fêtes qui approchent : beaucoup préfèrent garder leurs jours de congé.
- Des revendications perçues comme légitimes… mais sans proposition alternative crédible face à la situation budgétaire.
Résultat ? Une journée qui fera parler dans les milieux militants, mais qui risque de laisser la majorité des Français plutôt indifférents. Ce qui, soit dit en passant, pose question sur la capacité des syndicats à remobiliser largement dans les mois qui viennent.
Parce que soyons clairs : les salaires qui stagnent, l’inflation est toujours là, et le sentiment que « les fins de mois commencent de plus en plus tôt » est partagé par des millions de gens. Mais pour transformer cette colère sourde en mouvement massif, il faudra sans doute plus qu’une journée symbolique en plein mois de décembre.
En attendant, retenez simplement ceci pour demain :
- Transports : 95 % de chances que tout roule normalement
- Écoles : accueil quasi assuré, quelques classes possibles perturbées
- Administrations : prudence pour les démarches en présentiel
- Manifestations : locales et maîtrisées, pas de gros débordements attendus
Bref, vous pouvez dormir tranquille. Et si jamais vous croisiez un cortège dans votre ville, peut-être que ça vous donnera envie de vous arrêter deux minutes pour discuter avec les manifestants. Parce que derrière les banderoles, il y a souvent des gens qui galèrent vraiment. Et ça, ça mérite toujours qu’on s’y intéresse un peu.
Bon courage pour cette journée, et surtout… bonne route !
