Vous vous souvenez de cette sensation bizarre quand votre équipe préférée change tout juste avant un grand tournoi ? Ce mélange d’excitation et d’angoisse ? C’est exactement ce que vit le Cameroun en ce moment, à quelques semaines seulement du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc. Franchement, je n’ai pas souvenir d’une telle révolution dans une sélection africaine aussi proche de la compétition.
Un véritable séisme dans la tanière des Lions
Imaginez : on vire le sélectionneur Marc Brys après des mois de tension, on nomine David Pagou en catastrophe, et vingt jours avant le début de la CAN, on annonce une liste où manquent trois monuments du football camerounais. Éric-Maxim Choupo-Moting, André Onana, Vincent Aboubakar… trois noms qui ont porté ce maillot pendant des années, trois leaders, trois champions. Et paf, plus là.
Autant vous dire que les réseaux sociaux camerounais sont en feu. Entre ceux qui parlent de « nettoyage nécessaire » et ceux qui crient au suicide sportif, on a rarement vu une telle fracture avant un tournoi majeur. Moi, ce qui me frappe, c’est la radicalité du choix. Ce n’est pas juste une ou deux absences pour blessure ou forme. Non, c’est une vraie rupture générationnelle imposée.
Pourquoi un tel coup de balai ?
Officiellement, on parle de « choix sportifs ». David Pagou aurait voulu construire une équipe autour de la jeunesse et de la discipline collective. Mais entre nous, tout le monde sait que les relations étaient très tendues entre certains cadres et la fédération dirigée par Samuel Eto’o. Les histoires de primes, de leadership parallèle, d’influence dans le vestiaire… tout ça a fini par exploser.
Le plus surprenant ? André Onana, meilleur gardien africain ces dernières saisons à Manchester United, n’est même pas dans les 28. Pareil pour Aboubakar, capitaine historique et meilleur buteur en activité de la sélection. Quant à Choupo-Moting, même s’il joue moins cette saison, son expérience en phases finales est irremplaçable. C’est un pari fou.
« On tourne une page. L’équipe nationale appartient au peuple camerounais, pas à quelques individus, aussi talentueux soient-ils. »
– Un proche de la fédération, sous couvert d’anonymat
Les nouveaux patrons : Baleba et Mbeumo en têtes d’affiche
Alors, qui va porter ce Cameroun new look ? Deux noms sautent immédiatement aux yeux : Carlos Baleba et Bryan Mbeumo.
Le premier, milieu de Brighton, n’a que 21 ans mais déjà considéré comme l’un des plus grands espoirs mondiaux à son poste. Technique, vision, puissance physique : il a tout. On dit dans les couloirs que David Pagou veut faire de lui le patron du milieu, le nouveau Song version 2025. Rien que ça.
Devant, c’est Bryan Mbeumo qui hérite des clés de l’attaque. L’ailier de Manchester United (oui, il a signé là-bas cet été, vous suivez ?) est en feu cette saison. Vitesse, dribble, frappe de balle : il incarne parfaitement cette nouvelle génération qui joue dans les plus grands championnats.
La liste complète des 28 Lions Indomptables
Voici, poste par poste, ceux qui vont défendre les couleurs camerounaises au Maroc :
Gardiens (4)
- Dévis Epassy (Dinamo Bucarest)
- Simon Omossola (Saint-Éloi Lupopo)
- Simon Ngapandouetnbu (Montpellier)
- Edouard Sombang (Colombe Sport)
Défenseurs (9)
- Samuel Kotto (La Gantoise)
- Gerzino Nyamsi (Lokomotiv Moscou)
- Jean-Charles Castelletto (Al-Duhail)
- Nouhou Tolo (Seattle Sounders)
- Flavien Enzo Boyomo (Osasuna)
- Mahamadou Nagida (Rennes)
- Christopher Wooh (Spartak Moscou)
- Junior Tchamadeu (Stoke City)
- Darlin Yongwa (Lorient)
Milieux (7)
- Martin Ndzie (Rapid Vienne)
- Carlos Baleba (Brighton)
- Arthur Avom (Lorient)
- Éric-Junior Dina Ebimbe (Brest)
- Brice Ambina (Valerenga)
- Jean Junior Onana (Genoa)
- Olivier Kemen (Istanbul Basaksehir)
Attaquants (8)
- Bryan Mbeumo (Manchester United)
- Christian Bassogog (Al-Okhdood)
- Georges-Kévin N’Koudou (Al-Diraiyah)
- Danny Namaso (Auxerre)
- Frank Magri (Toulouse)
- Karl Etta Eyong (Levante)
- Christian Kofane (Bayer Leverkusen)
- Patrick Soko (Almeria)
Ce qui frappe dans cette liste ? Une moyenne d’âge incroyablement basse et une dispersion dans toute l’Europe et au-delà. On sent la volonté de construire quelque chose sur le long terme.
Les pépites à suivre absolument
Au-delà des têtes d’affiche, il y a quelques joueurs qui pourraient créer la surprise.
Karl Etta Eyong, par exemple. L’attaquant de Levante n’a que 21 ans mais déjà comparé à un certain Samuel Eto’o dans sa jeunesse pour sa finition et son sens du but. Christian Kofane, lui, évolue au Bayer Leverkusen et commence à gratter du temps de jeu en Bundesliga. Et que dire de Mahamadou Nagida, latéral gauche de Rennes, qui explose cette saison en Ligue 1 ?
J’ai un faible aussi pour Flavien Enzo Boyomo. Le défenseur central d’Osasuna a une maturité impressionnante pour ses 23 ans. Avec Castelletto et Wooh, ça pourrait former une charnière très solide.
Un pari risqué, mais excitant
Soyons honnêtes : sur le papier, cette équipe est moins forte que celle de 2017 ou 2019. Moins d’expérience, moins de noms ronflants. Mais parfois, le football récompense l’audace. Souvenez-vous du Sénégal 2022 ou de la Côte d’Ivoire 2024 : des équipes jeunes, soudées, qui ont surpris tout le monde.
Le Cameroun a les individualités pour faire mal. Mbeumo et Baleba peuvent porter cette équipe très loin s’ils sont bien entourés. Reste à savoir si le groupe va se souder rapidement, si l’alchimie va prendre. Parce que face à des mastodontes comme le Maroc, le Sénégal ou l’Égypte, il faudra être prêt dès le premier match.
Ce qui est sûr, c’est que cette CAN 2025 s’annonce explosive pour les Lions. Soit ils rentrent prématurément à la maison et on parlera d’erreur historique, soit ils créent l’exploit et entrent dans la légende comme cette équipe courageuse qui a osé tout changer.
Personnellement ? Je mise sur la deuxième option. Ce genre de révolutions, quand elles sont portées par des jeunes affamés, ça donne souvent de belles histoires. Et le football africain en a bien besoin.
Alors, vous en pensez quoi ? Ce Cameroun rajeuni a-t-il une chance de ramener la coupe à Yaoundé ? Ou est-ce le début d’une nouvelle ère dorée ou une erreur qui coûtera cher ? Dites-moi tout en commentaire, j’ai hâte de lire vos avis !
