Vous êtes déjà monté dans un bus et vous êtes dit, au fond de vous, « j’espère que ça ne va pas prendre feu aujourd’hui » ? Moi non plus. Et pourtant, ce mardi 2 décembre 2025, une poignée de voyageurs de la ligne 214 ont vécu exactement ce scénario cauchemardesque à la gare RER de Neuilly-Plaisance.
Imaginez la scène : il est un peu plus de 10 h 30, le bus est à l’arrêt au terminus, les portes sont ouvertes, certains descendent, d’autres attendent tranquillement. Et soudain, une fumée noire, épaisse, presque irréelle, qui jaillit du compartiment moteur arrière. Quelques secondes plus tard, des flammes. Le temps que tout le monde comprenne, le véhicule est déjà la proie du feu.
Un bus entièrement détruit, zéro blessé : le miracle du matin
Le plus fou dans cette histoire ? Personne n’a été blessé. Vraiment personne. Le conducteur a réagi au quart de tour, a ouvert toutes les portes et fait sortir tout le monde en quelques instants. Les pompiers sont arrivés rapidement et ont maîtrisé l’incendie avant qu’il ne se propage aux alentours. Mais le bus, lui, est bon pour la casse. Complètement calciné.
Quand on voit les images qui circulent sur les réseaux, on ahem, sur les réseaux sociaux, on se dit que ça aurait pu très mal tourner. Un bus en feu en plein centre-ville, à côté d’une gare RER bondée, ça sent la catastrophe à plein nez. Et pourtant, tout s’est bien terminé. On respire.
Deux incendies en un mois dans le même département : simple coïncidence ?
Mais voilà, il y a un détail qui me chiffonne. Ce n’est pas le premier incident de ce genre récemment en Seine-Saint-Denis. Le 4 novembre dernier, un autre bus avait déjà pris feu à Montreuil. Même scénario : feu au niveau du moteur, évacuation rapide, aucun blessé, véhicule détruit. Deux fois en un mois, même département, même opérateur. Vous trouvez ça normal, vous ?
Je ne suis pas complotiste, loin de là, mais quand même. Quand on sait que la flotte de bus francilienne est l’une des plus vieilles d’Europe – certains véhicules ont plus de quinze ans – on est en droit de se poser des questions sur l’état général du parc.
« Selon les premières constatations, le feu aurait pris au niveau du compartiment moteur »
– Communiqué officiel de l’opérateur
Traduction : on ne sait pas encore pourquoi, mais c’est probablement lié à un problème technique dans la partie la plus chaude et la plus sollicitée du bus. Classique, me direz-vous. Sauf que « classique » ne veut pas dire « acceptable ».
La transition énergétique en question
Ces derniers années, on nous a beaucoup parlé de la révolution verte dans les transports publics. Bus électriques, biogaz, hydrogène… Tout le monde veut sa part du gâteau écolo. Mais dans les faits, une grosse partie de la flotte reste diesel, souvent ancienne, et les nouveaux véhicules électriques posent parfois leurs propres problèmes (batteries, surchauffe, etc.).
Est-ce que ces incendies sont les symptômes d’une transition mal maîtrisée ? D’une maintenance sous pression ? D’un vieillissement accéléré du parc à cause des reports successifs de renouvellement ? Je n’ai pas la réponse, mais la question mérite d’être posée.
- Parc de bus vieillissant (âge moyen élevé)
- Contraintes budgétaires fortes sur la maintenance
- Transition énergétique progressive mais lente
- Augmentation des températures en été (stress supplémentaire sur les moteurs)
- Circulation intense en zone urbaine = usure accélérée
Quand on additionne tout ça, on obtient une équation qui peut, parfois, donner des étincelles. Littéralement.
Le conducteur, un département le plus concerné ?
Il y a aussi une dimension géographique qui intrigue. Pourquoi deux incendies en un mois en Seine-Saint-Denis et pas ailleurs ? Est-ce que les lignes qui desservent le 93 sont plus anciennes ? Plus chargées ? Roule-t-on plus longtemps à vide ? Les dépôts sont-ils saturés ?
Je ne dis pas que le département est maudit (ce serait un peu facile), mais il concentre un grand nombre de lignes à forte fréquentation avec des bus souvent parmi les plus vieux de la flotte. Simple question de probabilité, peut-être. Mais ça fait quand même réfléchir.
Et les passagers dans tout ça ?
On parle beaucoup du bus détruit, de l’enquête, de la maintenance. Mais on oublie parfois ceux qui étaient à l’intérieur. Imaginez-vous à leur place : vous allez au travail, vous écoutez votre playlist, et d’un coup on vous crie de sortir parce que le bus brûle. Adrénaline garantie.
Certains ont filmé la scène avec leur téléphone, d’autres ont juste couru. Un passager interviewé anonymement racontait : « J’ai senti une odeur bizarre, puis j’ai vu la fumée derrière. En deux minutes c’était l’enfer. Heureusement que le chauffeur a été hyper réactif. »
Parce que oui, derrière chaque incident évité de justesse, il y a des femmes et des hommes qui font le boulot. Les conducteurs, les régulateurs, les pompiers. Eux, au moins, ont été irréprochables.
Que va-t-il se passer maintenant ?
Une enquête interne a été ouverte pour déterminer la cause exacte. On parle déjà d’un possible court-circuit ou d’une surchauffe moteur. Mais au-delà de cet incident précis, espère qu’on va enfin se poser les bonnes questions sur le renouvellement de la flotte.
Parce que tant qu’on continuera à repousser les investissements massifs dans des bus neufs et sûrs, on jouera à la roulette russe tous les matins. Et un jour, la chance pourrait tourner.
En attendant, si vous prenez la 214 ou une autre ligne en Seine-Saint-Denis, gardez un œil sur l’arrière du bus. On ne sait jamais. Et priez pour que le prochain « pffff » que vous entendez soit juste un frein à air, pas le début d’un incendie.
Et vous, avez-vous déjà été témoin d’un incident dans les transports ? Racontez-nous en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
