Vous souvenez-vous de l’été 2024, quand tout le monde voyait Nice jouer les trouble-fêtes en Ligue 1 et rêver d’une qualification directe en Ligue des Champions ? Moi oui. Et franchement, revoir le club azuréen dans cet état aujourd’hui, ça fait mal au cœur, même pour quelqu’un qui n’est pas supporter du Gym.
Parce que là, on ne parle plus simplement d’une mauvaise passe. On parle d’un club qui sombre, d’une relation supporters-joueurs complètement brisée et d’un entraîneur, Franck Haise, qui, selon toutes les informations qui circulent ce mardi soir, s’apprête à quitter le navire dès demain mercredi.
Un divorce consommé en quelques semaines seulement
Quand Haise arrive sur la Côte d’Azur en juin 2024, l’enthousiasme est réel. L’homme qui a fait vibrer Lens, qui a ramené le Racing dans le haut du tableau avec un jeu séduisant et une identité forte, c’est le profil parfait pour succéder à Francesco Farioli. Les dirigeants d’INEOS croient dur comme fer qu’il est l’homme de la situation pour faire franchir un cap à un effectif jeune et talentueux.
Six mois plus tard, le rêve a viré au cauchemar. Et le pire, c’est que la fin de l’histoire semble s’écrire dans la précipitation la plus totale.
Sept défaites de suite : le chiffre qui fait peur
Allons droit au but : sept défaites toutes compétitions confondues, c’est énorme. En championnat, Nice reste sur quatre revers consécutifs. En Ligue Europa ? Zéro point en cinq matchs, bon dernier de sa phase de poules. C’est simple, même les clubs historiquement en difficulté arrivent rarement à faire pire sur une aussi courte période.
Et pourtant, l’effectif n’est pas catastrophique sur le papier. Moffi, Boga, Guessand, Clauss, Ndayishimiye, Bard, Boudaoui… Il y a de la qualité. Beaucoup de qualité même. Alors pourquoi ça ne marche pas ?
« On a l’impression que l’équipe joue avec le frein à main. Il manque de la folie, de la prise de risque. »
Un observateur régulier du championnat
Et cette phrase résume assez bien le sentiment général. Le jeu proposé est souvent stéréotypé, prévisible, sans liant entre les lignes. Haise, connu pour son 3-4-3 ultra-offensif à Lens, semble avoir perdu sa patte. Est-ce l’adaptation à un effectif différent ? La pression du projet INEOS ? Un peu des deux sûrement.
Le clash avec les supporters : le point de non-retour
Mais si le sportif est déjà alarmant, ce qui s’est passé dimanche soir après la défaite à Lorient a tout fait basculer.
Des joueurs pris à partie à leur retour, des insultes, des bousculades, et surtout deux d’entre eux – Terem Moffi et Jérémie Boga – qui ont été physiquement agressés au point de porter plainte et d’être arrêtés plusieurs jours. Le club a suivi en déposant plainte contre X. Le parquet a ouvert une enquête pour violences aggravées.
Ce genre d’incident, on l’avait déjà vu par le passé dans d’autres clubs. Mais à Nice, ville souvent présentée comme paisible, avec un public réputé chaleureux… ça choque. Vraiment.
- Des joueurs qui n’osent plus porter le maillot avec fierté
- Des supporters qui se sentent trahis par les résultats
- Une direction qui semble dépassée par les événements
Le cercle vicieux est total. Et dans ce contexte, garder Franck Haise devenait tout simplement impossible.
Julien Sablé, pompier de service ou début d’une nouvelle ère ?
En attendant l’officialisation du départ de Haise – qui devrait intervenir ce mercredi – c’est Julien Sablé qui va prendre l’intérim. L’ancien milieu niçois (2009-2012) connaît la maison. Il possède le BEPF, indispensable pour coacher en Ligue 1, et a déjà dépanné Saint-Étienne à deux reprises.
Mais soyons honnêtes : personne n’imagine Sablé rester sur le banc au-delà de quelques matchs. Son rôle ? Éteindre l’incendie le temps de trouver la perle rare.
Et là, les spéculations vont bon train. On parle de profils expérimentés, de noms ronflants, parfois même de retours improbables. Ce qui est sûr, c’est que le prochain entraîneur arrivera dans un contexte ultra-délicat.
Un projet INEOS déjà remis en question
Quand le groupe anglais a racheté le club en 2019, l’ambition était claire : faire de Nice un grand d’Europe. Budget conséquent, centre de formation modernisé, recrutement malin… Tout était mis en place.
Six ans plus tard, le constat est mitigé. Oui, il y a eu une finale de Coupe de France, des qualifications européennes régulières. Mais jamais le club n’a vraiment franchi le cap attendu. Et cette saison pourrait bien être le révélateur d’un malaise plus profond.
J’ai l’impression – et je ne suis pas le seul – qu’on assiste à une forme de désillusion collective. Les supporters ne croient plus au projet. Les joueurs semblent perdus. Et la direction, après avoir changé d’entraîneur presque chaque année, donne l’image d’un bateau sans capitaine.
Et maintenant ? Les scénarios possibles
- Le rebond immédiat : un nouvel entraîneur charismatique arrive, remotiver les troupes, et Nice termine dans le top 6. Scénario optimiste, mais plus vraiment crédible aujourd’hui.
- La saison de transition : on sauve les meubles, on termine entre la 8e et la 12e place, on repart sur de nouvelles bases l’été prochain. Le plus probable.
- Le crash total : la spirale négative continue, le vestiaire explose, et Nice se retrouve à lutter pour le maintien en fin de saison. Impensable il y a encore deux mois, mais plus vraiment exclu.
Personnellement, je penche pour le scénario numéro 2. Il y a encore trop de talent dans cet effectif pour sombrer complètement. Mais il va falloir un électrochoc. Et vite.
Ce que cette crise dit du football français
Au-delà de Nice, cette affaire pose des questions plus larges. La pression sur les entraîneurs est-elle devenue insoutenable ? La relation supporters-joueurs est-elle en train de se déliter partout en France ? Et surtout : jusqu’où peut-on tolérer que des joueurs soient agressés physiquement sous prétexte de mauvais résultats ?
Ce qui s’est passé dimanche soir n’est pas acceptable. Point. Peu importe les résultats, peu importe la frustration. Il y a des limites à ne jamais franchir.
« Le football est une passion. Pas une guerre. »
Cette phrase, on l’entend souvent. Mais elle n’a jamais semblé aussi pertinente qu’aujourd’hui.
Franck Haise, malgré les résultats catastrophiques, mérite le respect pour le travail accompli à Lens et pour avoir essayé, à Nice, de poser ses idées. Il paie probablement pour des dysfonctionnements qui le dépassent. C’est la loi cruelle du haut niveau, mais ça reste humainement difficile à regarder.
Quant au Gym… espérons que ce soit le début de la fin du tunnel. Parce que là, franchement, on a touché le fond.
Et vous, vous en pensez quoi ? Nice peut-il se relever rapidement ? Qui voyez-vous sur le banc ? Les commentaires sont ouverts, comme toujours.
