Vous est-il déjà arrivé de vivre un moment si fort que vous aviez envie de hurler votre joie au monde entier ? Dimanche dernier, dans un vestiaire quelque part en Seine-Saint-Denis, c’est exactement ce qui s’est passé. Un petit club de Régional 1 vient d’éliminer une équipe de National 2 aux tirs au but. Et là, au milieu de l’euphorie, un dirigeant prend la parole… et se lance dans une imitation complètement dingue de deux consultants radio culte. Résultat ? Une vidéo qui explose tous les compteurs.
Quand le foot amateur nous offre les plus belles émotions
Le football, le vrai, celui qui sent la sueur et la bière tiède, celui qui se joue sous la pluie battante devant 300 spectateurs, nous réserve parfois des pépites absolument délicieuses. Et cette fois, c’est Montreuil qui a frappé un grand coup. Un club de R1 qui va en 32es de finale de la Coupe de France, déjà, c’est beau. Mais la manière dont ils ont fêté ça… c’est juste magique.
Imaginez la scène : les joueurs sont encore trempés, les cœurs battent à 200 à l’heure après une séance de tirs au but interminable. Tout le monde chante, tape dans les mains, certains pleurent presque. Et soudain, un homme s’avance. Costume-cravate sous le survêtement du club, regard malicieux. Il attrape un téléphone comme s’il s’agissait d’un micro et lâche, avec une voix grave à faire rougir un ours des Pyrénées :
« Demain matin, vous allez mettre l’After, et Rolland Courbis, il va dire : “Y a une équipe de Montreuil qui est en train de faire l’exploit…” »
Le vestiaire éclate déjà de rire. Mais il continue, impeccable accent marseillais pour la seconde partie :
« Et Éric Di Meco, il va rajouter : “Cette équipe de Montreuil, elle peut aller en seizièmes, attention !” »
Ovation générale, « Merci Ali ! » qui fusent de partout, embrassades. La séquence dure trente secondes à peine et pourtant elle résume tout ce qu’on aime dans le foot populaire : la passion, l’humour, la dérision, la fraternité.
Ali Sidhoum, l’homme qui a fait basculer les réseaux
Le héros du jour s’appelle Ali Sidhoum. Chef d’entreprise le jour, dirigeant passionné le soir et le week-end. Le genre d’homme qui vit le club à 200 %. D’après ceux qui le connaissent, il a toujours le mot pour rire et la vanne qui détend l’atmosphère. Mais là, il a tapé dans le mille.
En moins de 48 heures, la vidéo postée sur les réseaux du club a dépassé les 300 000 vues, reprise partout, même par les comptes des consultants imités. On a vu pire comme retour sur investissement pour une imitation improvisée dans un vestiaire qui sent le liniment.
Franchement, j’ai regardé la vidéo cinq fois d’affilée. Et à chaque fois, le sourire jusqu’aux oreilles. Parce que c’est ça, le foot. Pas que les millions et les stars. C’est aussi ces moments où un dirigeant d’un club de quartier devient, le temps d’une soirée, la star nationale.
Un exploit sportif d’abord, un exploit humain ensuite
Remettons un peu de contexte, parce que derrière la fête, il y a quand même un sacré parcours. Montreuil évolue en Régional 1, l’équivalent du sixième échelon national. Face à eux, Granville, pensionnaire de National 2, deux divisions au-dessus. Sur le papier, ça sent le corrigé.
Et pourtant. Les Seine-et-Marnais (non, pardon, Seine-Saint-Denis !) ont tenu, résisté, égalisé quand il le fallait, et gagné aux tirs au but. 4-3. Le genre de scénario qui fait que la Coupe de France reste la plus belle compétition du monde.
- Un gardien qui arrête le tir décisif
- Un stade en fusion
- Des supporters qui n’y croient plus et qui explosent soudain
- Et ce vestiaire, donc
C’est toute la magie de cette épreuve : David peut battre Goliath, et quand ça arrive, tout le monde a envie de faire la fête avec lui.
Le tirage au sort : Chauvigny, un rêve… en sursis ?
Lundi soir, lors du tirage des 32es, Montreuil hérite de l’US Chauvigny, club de National 3. Sur le papier, c’est jouable. Très jouable même. On commence déjà à rêver à un 16e contre un gros, pourquoi pas le PSG ou l’OM, comme Fontenay qui a décroché le jackpot.
Mais voilà, petite ombre au tableau : l’adversaire éliminé a déposé un recours. Ils estiment que trois joueurs de Montreuil étaient suspendus. Affaire à suivre, donc. Rien n’est encore gagné. Le genre de détail administratif qui peut tout gâcher… ou au contraire renforcer la légende si le club passe entre les gouttes.
En attendant, les joueurs et le staff savourent. Et nous, on savoure avec eux.
Pourquoi cette vidéo nous touche autant
Je me suis posé la question. Pourquoi cette séquence, parmi des milliers d’autres, a-t-elle autant cartonné ? Parce qu’elle est authentique, tout simplement. Pas de mise en scène, pas de filtre, pas de sponsor en arrière-plan. Juste des gens heureux qui partagent leur bonheur.
Dans un monde où le foot pro est parfois devenu aseptisé, où les célébrations sont codifiées et les interviews formatées, ce genre de moment fait un bien fou. On retrouve ses lettres de noblesse : celle d’un sport populaire, festif, humain.
Et puis il y a cette imitation. Parfaite. Le timbre, les expressions, les tics de langage… Tout y est. C’est presque de l’art. Du grand art de vestiaire, en tout cas.
Le foot amateur, réservoir d’histoires incroyables
Chaque année, la Coupe de France nous offre son lot d’exploits et de séquences cultes. On se souvient des larmes de l’entraîneur des Herbiers en 2018, du penaltygate de Quevilly, des joueurs de Calais qui pleuraient dans les bras de Barthez en 2000…
Aujourd’hui, on ajoutera peut-être le « Ali Show » à cette liste. Parce que oui, trente secondes d’imitation dans un vestiaire peuvent marquer les esprits autant qu’un but en finale.
Et quelque part, c’est rassurant. Ça veut dire que malgré tout, malgré l’argent, malgré la professionnalisation à outrance, le foot reste capable de nous faire rire, vibrer, rêver. Grâce à des gars comme Ali, qui, l’espace d’un instant, sont devenus les héros dont on avait besoin.
Alors merci Montreuil. Merci pour l’exploit, merci pour la vidéo, merci pour le sourire. Et si jamais le recours passe et que tout s’arrête là… eh bien on aura quand même vécu un sacré moment. Celui où un dirigeant de R1 a fait marrer la France entière.
Le foot, c’est ça aussi. Et tant qu’il y aura des vestiaires comme celui-là, on continuera à l’aimer.
