Vous souvenez-vous de cette sensation, en 2019, quand on a vu le quinze de France tomber dans la même poule que l’Angleterre et l’Argentine ? Ou pire, en 2023, quand les Bleus ont hérité de la Nouvelle-Zélande dès les poules ? On parlait alors de « poule de la mort » comme d’une sentence. Et si, cette fois, tout ça appartenait au passé ?
Ce mercredi 3 décembre 2025, à 10 heures du matin heure française, le tirage au sort de la Coupe du monde 2027 va se dérouler en Australie. Et pour une fois, on a plutôt envie de se frotter les mains quand on supporte le rugby français. Parce que oui, les Bleus sont de nouveau têtes de série. Et oui, le nouveau format à 24 équipes change profondément la donne.
Une révolution qui sent bon le rugby spectacle
Finies les quatre poules de cinq qui pouvaient transformer la phase de groupes en guerre des tranchées. Place à six poules de quatre équipes. Cinquante-deux matchs au lieu de quarante-huit, six semaines de compétition, et surtout une promesse : réduire les chocs trop précoces entre mastodontes.
World Rugby l’a répété : on veut « la plus grande Coupe du monde de l’histoire ». Vingt-quatre équipes qualifiées d’office, toutes connues dès le tirage (une première), et des maîtres de cérémonie de luxe – Dan Carter et James Slipper – pour faire tourner les boules. L’idée est claire : plus de spectacle, moins de drames dès le mois d’octobre.
Pourquoi les Bleus peuvent dormir tranquilles
Grâce à leur victoire probante contre les Wallabies en novembre (48-33 si vous avez la mémoire courte), la France pointe à la cinquième place mondiale. C’est suffisant pour intégrer le chapeau 1, aux côtés des six meilleures nations. Un privilège qu’on n’avait plus connu depuis un moment.
Concrètement ? On évite d’office les autres têtes de série : Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Irlande, Argentine… Autant de matchs qu’on préférait garder pour plus tard, merci. Le seul « gros » qu’on peut croiser dans le chapeau 2, c’est l’Australie, pays hôte. Et franchement, après la démonstration de novembre, on se dit que ce ne serait pas la fin du monde.
On a rarement vu un tirage aussi « sécurisé » pour une équipe du top 6. Le risque de poule de la mort est quasi nul.
Les chapeaux en détail : qui craindre, qui espérer ?
Petit tour d’horizon des dangers et des cadeaux potentiels :
- Chapeau 2 : Australie (le seul vrai épouvantail), Écosse (solide mais prenable), Pays de Galles (en reconstruction), Italie (progression nette).
- Chapeau 3 : Fidji (toujours explosifs), Géorgie (pack monstrueux), Samoa, Tonga, Japon (le souvenir de 2019 plane encore…).
- Chapeau 4 : Uruguay, Portugal, Espagne, États-Unis, Namibie, Chili, Hong Kong, Zimbabwe… du très abordable au parfait inconnu.
Le pire scénario réaliste ? France – Australie – Géorgie – Samoa. Dur, mais largement gérable pour une équipe qui vise le titre. Le rêve ? France – Japon – Espagne – Hong Kong. On signe où ?
Le piège des groupes E et F (oui, il y en a encore un)
Attention, tout n’est pas rose. Le nouveau tableau de la phase finale introduit une petite injustice : les premiers des poules E et F affronteront directement des deuxièmes en huitièmes, alors que les premiers des poules A à D croiseront des meilleurs troisièmes (souvent plus faibles).
World Rugby a promis une compensation en quarts : pas de confrontation entre deux premiers de poule. Mais quand même, tomber dans le groupe E ou F, c’est se compliquer un peu la vie. À suivre donc avec attention pendant le tirage.
Et si on rêvait un peu ? Ma poule idéale
Allez, on se lâche. Ma combinaison préférée pour les Bleus :
- France (tête de série)
- Écosse (on aime bien se faire peur, mais on gagne presque toujours depuis 2020)
- Japon (revanche de 2019, ambiance garantie)
- Portugal ou Espagne (une équipe ibérique en pleine montée, parfait pour le spectacle)
Un groupe homogène, sexy pour le public, et qui laisse de la marge avant les matchs couperets. Après, on sait tous que dans le rugby, le tirage ne fait pas tout. Mais partir avec une poule respirable, ça aide quand même à rêver grand.
Pourquoi ce tirage tombe si tôt ?
Deux ans avant la compétition, c’est inédit. L’explication est simple : organisation, billetterie, préparation des villes-hôtes. L’Australie veut vendre des packs poules dès 2026. Et puis, ça laisse le temps aux petites nations de se structurer. C’est aussi ça, la nouvelle ambition de World Rugby : faire grandir le rugby partout.
En attendant, on croisera les doigts ce mercredi matin. Pas pour éviter la catastrophe – elle semble presque impossible cette fois – mais pour décrocher le petit bonus qui transforme une bonne Coupe du monde en aventure mémorable.
Parce qu’au fond, même sans poule de la mort, le chemin vers le titre reste long. Mais au moins, on part avec le sourire. Et ça, mine de rien, ça change beaucoup de choses.
