Vous est-il déjà arrivé de vous demander jusqu’où peut aller la passion des supporters avant qu’elle ne devienne destructrice ? Moi oui, surtout ces dernières semaines en suivant l’affaire qui secoue l’OGC Nice. Ce qui devait être une simple fête d’anniversaire de la tribune Populaire Sud s’est transformé en véritable tempête, et le club paie aujourd’hui le prix fort.
Une sanction lourde qui tombe au pire moment
La nouvelle est officielle depuis mercredi soir : l’OGC Nice disputera son 32e de finale de Coupe de France contre Saint-Étienne à huis clos total. L’Allianz Riviera, d’ordinaire bouillante, sera muette le week-end du 20 décembre. Et comme si ça ne suffisait pas, la tribune Populaire Sud, fief historique des ultras, sera fermée lors de la réception de Strasbourg début janvier en Ligue1.
Franchement, quand on voit la série noire série de six défaites consécutives du Gym, on se dit que le club n’avait vraiment pas besoin de ça. Jouer sans public dans un contexte aussi tendu, c’est comme disputer un match avec un bras attaché dans le dos.
Pourquoi une sanction aussi sévère ?
Revenons au soir du 21 novembre. Nice reçoit Marseille pour un choc toujours électrique. La Populaire Sud célèbre ses 40 ans. Résultat : un tifo magnifique, mais surtout un usage massif d’engins pyrotechniques et des interruptions de match à répétition.
La commission de discipline a retenu trois motifs :
- Deux interruptions de match (jet d’objet sur un acteur du jeu + fumigènes)
- Usage abondant de matériel pyrotechnique interdit
- Expressions orales jugées insultantes par l’arbitre
Dans le règlement, ces faits sont clairement sanctionnés. On peut trouver ça sévère, mais la LFP applique simplement le barème. Et quand on sait que le club avait déjà écopé de sursis par le passé, on comprend mieux pourquoi la sanction est immédiate et lourde.
Le football français souffre depuis trop longtemps de ces comportements qui nuisent à l’image du championnat.
– Un habitué des stades qui préfère rester anonyme
La Populaire Sud, amour vache avec le club
Il faut comprendre une chose : la Pop Sud, ce n’est pas juste une tribune. C’est une institution à Nice. Depuis 1985, elle porte l’ambiance, les tifos, la voix du peuple rouge et noir. Mais ces dernières années, la relation avec la direction (et particulièrement avec le propriétaire INEOS) s’est considérablement dégradée.
Les supporters reprochent un manque de considération, des prix des abonnements jugés trop élevés, une communication froide. Le spectacle pyrotechnique contre Marseille, aussi beau soit-il, était aussi un message : « On existe, on est là, vous ne nous ferez pas taire ».
Malheureusement, le message est passé… mais à l’envers. La direction a vu un acte de défiance caractérisé. Et la LFP a vu une infraction grave au règlement sécurité.
Et puis il y a eu l’agression du bus
Le weekend dernier, après la défaite à Lorient, une trentaine de supporters (certains cagoulés) ont attendu le bus des joueurs près du centre d’entraînement. Crachats, insultes, et même – selon certaines sources – des boules de pétanque lancées en direction du véhicule.
Résultat : deux joueurs et un dirigeant ont porté plainte pour violences aggravées. Le club a annoncé qu’il porterait également plainte contre X. L’enquête est en cours, mais l’image est désastreuse.
Je vous avoue que ça m’a fait mal au cœur. Voir des joueurs – qui sont déjà dans le dur sportivement – se faire agresser par ceux censés les soutenir, il y a quelque chose qui cloche sérieusement.
Franck Haise au bord du gouffre
Pendant 48 heures, l’entraîneur niçois a sérieusement envisagé de démissionner. On parle d’arrêts maladie de joueurs, d’un vestiaire sous tension extrême, d’une pression insoutenable.
Finalement, il est resté. Mais ses mots lors de la dernière conférence de presse étaient lourds :
Il faut que certains joueurs se regardent dans la glace.
Traduction : tout le monde doit balayer devant sa porte. Joueurs, staff, supporters, direction. Personne n’est épargné dans cette crise.
Un précédent qui fait réfléchir
Ce n’est pas la première fois qu’un club écope d’un huis clos pour comportement supporters. On se souvient de Lyon, Marseille ou Lens ces dernières années. Mais à Nice, le contexte est particulier : le club appartient à un géant pétrochimique britannique, les attentes sont immenses, et la patience des supporters historiquement limitée.
Le risque ? Que cette sanction ne fasse qu’attiser le feu au lieu de l’éteindre. Certains ultras parlent déjà de boycott prolongé ou d’actions plus radicales. Espérons que la raison l’emporte.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
À court terme, le Gym va devoir se reconstruire dans le silence. Le match contre Saint-Étienne sera un test grandeur nature : les joueurs sauront-ils se transcender sans leur public ?
À moyen terme, il faudra une vraie médiation entre la direction et les groupes supporters. Des discussions existent déjà, mais elles patinent depuis des mois. Peut-être que cette crise sans précédent va enfin forcer tout le monde à s’asseoir autour de la même table.
Parce qu’au fond, Nice sans la Populaire Sud, c’est comme Paris sans le Parc des Princes en fusion ou Marseille sans le Vélodrome en ébullition. Le football a besoin de passion. Mais une passion canalisée, respectueuse des règles et des personnes.
Le Gym a une occasion unique de transformer cette sanction en électrochoc positif. Reste à savoir s’il saura la saisir.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le huis clos est-il une sanction juste ou excessive ? Les supporters ont-ils franchi la ligne rouge ou défendent-ils simplement leur identité ? Dites-le moi en commentaire, on en discute.
