Vous est-il déjà arrivé de vivre un match où tout semble perdu à la pause, puis de vous dire « allez, on peut encore le faire », pour finalement retomber de haut ? Hier soir, au Palau Blaugrana, c’est exactement ce qu’ont vécu les supporters du PSG Handball.
Dix buts de retard à la mi-temps. Dix. C’est énorme, presque insurmontable à ce niveau. Et pourtant, pendant trente minutes, on a cru au miracle.
Une première période cauchemardesque
Franchement, je ne sais même pas par où commencer. Le PSG a pris l’eau dès les premières minutes. Barcelone jouait à mille à l’heure, avec une défense 0-6 agressive et des transitions éclair. Les Parisiens, eux, semblaient encore dans le bus.
Les pertes de balle s’enchaînaient, les tirs rataient la cible ou trouvaient un Nielsen en état de grâce dans les cages catalanes. À la 20ᵉ minute, l’écart était déjà de +7. À la pause, +10 (21-11). Autant vous dire que même les plus optimistes avaient rangé leurs illusions au vestiaire.
Quand tu es mené de dix buts à la pause chez le Barça, tu te dis que c’est plié. Sauf que ce soir-là, on avait Prandi.
Elohim Prandi, l’homme seul
Parlons-en, de Prandi. Parce que oui, il mérite qu’on lui consacre un chapitre entier. 14 buts. Vous avez bien lu. Quatorze. Sur 19 tirs. À 73 % de réussite. En Ligue des Champions. Contre Barcelone. Chez eux.
Le gaucher a tout tenté : tirs en appui, kung-fu avec Kamil Syprzak, tirs de loin, penalties. Il a même marqué en infériorité numérique. À un moment, on avait l’impression que le match se résumait à « Prandi contre le Barça entier ».
Et le pire ? Il n’a pas seulement scoré. Il a porté l’équipe à bout de bras, harangué ses coéquipiers, montré l’exemple. Quand il a réduit l’écart à -4 à la 50ᵉ minute, le Palau s’est mis à trembler. Pas pour les Catalans. Pour le PSG.
Les Français du Barça ont répondu présent
Mais voilà, en face, il y avait aussi des Bleus. Et pas n’importe lesquels. Dika Mem, Timothey N’Guessan et Ludovic Fabregas ont été impériaux.
Dika Mem, meilleur joueur du monde en titre, a fini avec 8 buts et une défense de fer. N’Guessan a été monstrueux en défense et précieux en attaque (4 buts). Fabregas, lui, a posé des écrans, gagné ses duels et marqué quand il le fallait.
À eux trois, ils ont incarné cette fameuse « culture Barça » : intensité, intelligence collective, aucune baisse de régime. Quand le PSG revenait, il y avait toujours un des trois pour couper l’élan parisien.
- Dika Mem : 8 buts, meilleur marqueur catalan
- N’Guessan : 4 buts + chantier défensif
- Fabregas : 4 buts + leader en défense
- Prandi (PSG) : 14 buts, meilleur marqueur du match
- Omar (PSG) : 8 buts, seul autre Parisien à surnager
La remontada avortée
La seconde période a été complètement folle. Le PSG est revenu à -3, puis -2, puis -4. Chaque fois que Barcelone semblait reprendre le large, Prandi ou Omar trouvait la solution.
À dix minutes de la fin, on y croyait vraiment. Le public catalan commençait à gronder. Les joueurs parisiens couraient partout. Et puis… il y a eu ces petites erreurs. Un ballon perdu par-ci, un tir sur le poteau par-là, une exclusion mal gérée.
Barcelone a remis un coup d’accélérateur au meilleur moment. Deux contres rapides, un but en supériorité, et hop, +7 à nouveau. Le coup de massue. Le PSG n’a jamais vraiment réussi à revenir après ça.
Ce que ça dit du PSG version 2025-2026
Soyons honnêtes : trois victoires en dix matchs de Ligue des Champions, c’est peu. Très peu pour un club comme Paris. On sent une équipe en reconstruction, avec des joueurs talentueux mais qui peinent à trouver la bonne alchimie.
Il y a du potentiel, c’est évident. Prandi est en train de devenir un leader offensif majeur. Yahia Omar confirme match après match. Mais il manque encore cette solidité collective qui faisait la force des grandes équipes parisiennes d’avant.
La défense reste trop permissive, les gardiens alternent le chaud et le froid, et l’attaque dépend beaucoup trop d’exploits individuels. Hier, sans Prandi, c’aurait été 45-25.
Les quatre matchs qui peuvent tout changer
Il reste quatre rencontres dans cette phase de groupes :
- Zagreb (dehors) → doit être une victoire
- Szeged (maison) → match piège mais jouable
- Pelister (dehors) → normalement trois points
- Magdeburg (maison) → gros test final
Si le PSG prend 6 ou 8 points sur ces quatre matchs, il peut encore viser la 6ᵉ place directe ou les barrages. Mais il faudra montrer autre chose que ce qu’on a vu en première période hier.
Parce que oui, la seconde période prouve que cette équipe a du caractère. Reste à le montrer pendant 60 minutes, pas 30.
En conclusion : du talent, mais pas encore une équipe
Ce match résume assez bien la saison du PSG Handball jusqu’à présent : des éclairs de génie, des individualités brillantes, mais une incapacité chronique à tenir le rythme face aux tout meilleurs.
Elohim Prandi a été énorme. Vraiment. Peut-être même le meilleur Parisien sur un match de C1 depuis bien longtemps. Mais le handball reste un sport collectif, et hier, Barcelone a montré pourquoi ils dominent l’Europe depuis des années.
Il n’y a pas de honte à perdre chez le Barça. Il y en aurait une à ne pas apprendre de cette défaite.
Prochain rendez-vous : Zagreb. Avec, on l’espère, 60 minutes de Prandi… et surtout 60 minutes de PSG.
