Vous savez cette petite voix intérieure qui vous dit parfois « laisse tomber, c’est trop risqué » ? Hier soir, au Brésil, Neymar a simplement décidé de l’ignorer. Et franchement, on a tous eu le souffle coupé.
Imaginez la scène : 37e journée du Brasileirão, Santos joue sa survie, le stade est une cocotte-minute et la star de 33 ans débarque avec une cuisse encore fragile. Les médecins secouent la tête, les supporters retiennent leur respiration. Et puis… bam. Trois buts en moins de vingt minutes. Comme au bon vieux temps.
Un triplé qui sent la légende
56e minute. Premier but. Le ballon caresse la lucarne, le gardien reste figé. Le stade explose déjà. Neuf minutes plus tard, le deuxième : une frappe enroulée dont lui seul a le secret. Et à la 73e, penalty transformé avec une assurance insolente. Trois gestes, trois chefs-d’œuvre, un message clair : Neymar est toujours là.
Ce n’est pas qu’un triplé. C’est le premier depuis avril 2022 – souvenez-vous, ce soir-là il jouait encore sous un autre maillot parisien. C’est aussi le 150e but de sa carrière avec le club qui l’a révélé. Un chiffre rond, presque trop beau pour être vrai.
« Je suis très heureux d’atteindre ce chiffre. Je remercie tous mes coéquipiers qui ont fait partie de l’équipe au fil des années. »
– Neymar, juste après le match
Santos : de la peur à l’espoir en une soirée
Avant ce match, le spectre de la descente planait sur Vila Belmiro. Quatorze équipes derrière, seulement deux points d’avance sur la zone rouge. Une pression énorme sur un club historique qui n’a plus connu la Serie B depuis… jamais, en fait. Santos n’est jamais descendu. Et grâce à ce 3-0 net et sans bavure, l’équipe se donne de l’air.
Aujourd’hui, Santos pointe à la 14e place avec 44 points. Deux unités de marge sur le premier relégable. Il reste une journée, un déplacement compliqué chez Cruzeiro, troisième du championnat. Mais l’état d’esprit n’est plus le même. Quand votre meilleur joueur répond présent dans les moments où tout peut basculer, ça change une saison.
- 5 buts en seulement 3 matchs depuis son retour de blessure
- 150 réalisations sous le maillot de Santos
- Premier triplé depuis plus de trois ans
- Santos invaincu lors des 4 derniers matchs avec Neymar titulaire
Le corps dit stop, le cœur dit go
On va être honnête : voir Neymar prendre tous ces risques à 33 ans, ça fait peur. Mi-septembre, déchirure à la cuisse droite. Retour prématuré début novembre. Et maintenant, il force encore alors que l’avis médical était clair : repos. C’est le genre de décision qui peut coûter cher à long terme.
Mais c’est aussi ce qui fait de lui Neymar. Ce mélange de talent brut et de mental de compétiteur absolu. Il sait que le Mondial 2026 arrive vite. Il sait que la Seleção, désormais entraînée par un certain Carlo Ancelotti, observe. Et quand on a porté le maillot auriverde 128 fois, on ne veut pas finir sur le banc à cause d’une énième blessure mal gérée.
Alors oui, on peut critiquer le risque. Moi le premier, j’ai grimacé quand j’ai appris qu’il avait ignoré les médecins. Mais quand on voit le résultat… difficile de lui en vouloir. Parfois, les grands joueurs écrivent leur propre scénario.
Le retour du fils prodigue : plus qu’un joueur, un symbole
Revenir à Santos à 31 ans, après Barcelone, Paris et l’Arabie Saoudite, ce n’était pas un choix anodin. Beaucoup y voyaient une fin de carrière tranquille, presque une pré-retraite dorée au bord de la plage. Raté. Neymar est revenu pour jouer, pour marquer, pour porter ce maillot comme il le faisait ado.
Et il porte plus que onze joueurs sur le terrain. Il porte l’histoire d’un club. Celle de Pelé, évidemment. Celle des années fastes. Celle d’un peuple qui a besoin de héros en ces temps compliqués pour le futebol brésilien. Quand il marque, c’est tout un État de São Paulo qui respire.
Il y a quelque chose de profondément émouvant à voir ce gamin de Mogi das Cruzes, devenu star planétaire, revenir là où tout a commencé et se battre comme un mort de faim pour éviter la relégation à son club formateur. C’est du football pur, sans filtre.
Et maintenant ? Le dernier obstacle et le rêve du Mondial
Dimanche, Cruzeiro. Troisième du championnat, en pleine bourre. Un déplacement qui sent le piège XXL. Mais Santos n’a plus besoin de gagner forcément : un match nul peut suffire. Avec Neymar dans cet état de forme et cette confiance retrouvée, tout semble possible.
Et puis il y a 2026. Le Mondial aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Neymar aura 34 ans. L’âge où certains disent stop. Lui veut écrire un dernier chapitre en sélection. Ancelotti, qui connaît bien la maison brésilienne pour y avoir gagné des titres, saura-t-il lui faire une place ? Tout porte à croire que oui, surtout si le Ney continue sur ce rythme.
« À quelques mois du Mondial 2026, Neymar joue aussi une partie importante pour décrocher sa place. »
Parce qu’au-delà des stats, il y a cette capacité unique à faire basculer un match. Hier soir, il l’a encore prouvé. Et tant qu’il aura cette flamme, personne n’osera parier contre lui.
Pourquoi cette soirée nous touche autant
Parce qu’on a tous un peu de Neymar en nous, non ? Cette envie de prouver qu’on n’est pas fini, qu’on peut encore surprendre, même quand tout le monde doute. Même quand le corps dit non. Même quand les réseaux sociaux vous enterrent un peu plus chaque semaine.
Hier, il n’a pas juste marqué trois buts. Il a rappelé au monde entier pourquoi on l’a aimé si fort. Pourquoi on l’aime encore, malgré tout. Parce que le football, quand c’est joué comme ça, ça reste le plus beau sport du monde.
Alors merci Ney. Merci d’avoir forcé. Merci d’avoir ignoré les médecins, juste cette fois. Et rendez-vous dimanche pour, on l’espère, fêter le maintien. Et rêver encore un peu plus grand.
Le football brésilien a encore de beaux jours devant lui tant que des joueurs comme lui refuseront de raccrocher les crampons sans combattre. Et nous, on continuera de regarder, les yeux écarquillés, en se disant que parfois, les légendes écrivent elles-mêmes la fin de leur histoire.
