Quand on parle d’influenceurs, on pense souvent à des adolescents qui dansent sur des trends ou à des stars qui exhibent leur dernière voiture de luxe. Et si je vous disais que la réalité est bien plus ordinaire, presque touchante ? Une grande enquête sortie il y a quelques jours vient tout bousculer dans nos idées reçues. Et franchement, en la lisant, je me suis surpris à revoir complètement mon jugement.
Le vrai visage de l’influenceur français en 2025
Derrière les paillettes et les stories sponsorisées, il y a surtout des femmes – oui, 70 % exactement – entre 25 et 42 ans qui passent des heures à créer du contenu par passion avant tout. Ce n’est pas une anecdote, c’est le portrait-robot qui ressort d’une étude massive menée auprès de centaines de créateurs et de milliers d’utilisateurs des réseaux.
Ce qui m’a le plus marqué ? Le fait que ce métier, longtemps moqué ou vu comme un hobby de feignants, ressemble de plus en plus à un vrai boulot. Avec ses galères, ses horaires chargés et surtout une envie farouche de durer.
Une majorité féminine et mature
Oubliez l’image de la gamine de 18 ans qui fait des grimaces. L’influenceuse française type a plutôt la trentaine bien entamée. Elle a souvent déjà un parcours, parfois un diplôme solide, et elle a choisi (ou laissé grandir) cette activité parce qu’elle lui permet d’exprimer quelque chose de profond.
Pourquoi autant de femmes ? La question mérite d’être posée. Est-ce que les réseaux offrent un espace d’expression plus libre quand on est mère, salariée à mi-temps ou en reconversion ? En tout cas, le chiffre parle de lui-même et il est stable depuis plusieurs années.
Un métier qui s’installe dans la durée
59 % des créateurs sont dans le game depuis plus de cinq ans. Et 86 % se voient encore là dans cinq ans minimum. Ça veut dire quoi ? Que ce n’est plus une mode passagère. On parle d’une vraie carrière qui se structure, même si elle reste fragile.
Preuve supplémentaire : un tiers d’entre eux y consacre plus de 30 heures par semaine. Autant qu’un temps plein classique. Et pourtant, on continue à les regarder de travers quand ils disent « je suis créateur de contenu » à une soirée.
« Ce n’est pas un hobby, c’est mon métier. Et comme tout métier, il y a des jours avec et des jours sans. »
– Une créatrice lifestyle interrogée dans l’étude
Instagram reste le roi, mais la diversification est obligatoire
90 % des créateurs publient encore sur Instagram. C’est la plateforme historique, celle où l’esthétique compte et où les marques aiment poser leurs produits. Mais derrière, TikTok (63 %) et YouTube (48 %) ont clairement pris le pouvoir chez les plus jeunes ou ceux qui veulent toucher plus large.
La plupart jonglent entre deux ou trois réseaux. Parce qu’aujourd’hui, mettre tous ses œufs dans le même panier algorithmique, c’est prendre le risque de tout perdre du jour au lendemain.
- Instagram → esthétique, stories, lifestyle
- TikTok → viralité, créativité brute
- YouTube → profondeur, fidélisation longue durée
Et la fréquence ? Au moins deux publications par semaine pour la majorité. Pas parce qu’ils adorent poster, mais parce que l’algorithme punit ceux qui se reposent trop longtemps.
Ce qui les motive vraiment (et ce que le public croit)
Là où ça devient intéressant, c’est le décalage entre ce que pensent les abonnés et la réalité vécue par les créateurs.
Pour le grand public, l’influenceur court surtout après l’argent et la gloire. Point. Pourtant, quand on demande aux principaux concernés, l’argent n’arrive qu’en troisième position.
- Partager une passion (67 %)
- Avoir un espace d’expression créative (51 %)
- Fédérer une communauté autour d’intérêts communs (43 %)
L’argent ? Il est là, bien sûr. Mais il reste accessoire pour la majorité. Et c’est peut-être ça le plus surprenant.
Les revenus : la grande désillusion
On rêve tous du millionnaire en jogging qui gagne 20 000 € par post. La vérité est bien plus terre à terre.
Seuls 40 % vivent exclusivement de leur activité. Les autres complètent avec un job alimentaire, du freelancing ou des économies. Et parmi ceux qui en vivent, très peu dépassent le SMIC confortable.
À peine 2 % tirent plus de 75 % de leurs revenus de l’influence. Le reste galère ou vivote. Et 84 % ont moins de 250 000 abonnés – on est loin des méga-stars qu’on voit partout.
| Taille communauté | Pourcentage |
| Moins de 10 000 abonnés (nano) | Environ 45 % |
| 10 000 – 100 000 (micro) | Environ 30 % |
| 100 000 – 250 000 (moyen) | Environ 9 % |
| Plus de 250 000 (macro/méga) | 16 % |
En clair : la très grande majorité appartient à la catégorie micro ou nano-influenceurs. Ceux qu’on ne voit jamais dans les magazines people mais qui font tourner l’économie de l’influence au quotidien.
Les galères qu’on ne voit pas à l’écran
43 % parlent d’instabilité financière chronique. 81 % estiment que leur métier n’est pas reconnu à sa juste valeur. Et 87 % affirment qu’il demande des compétences bien précises – montage vidéo, SEO réseaux sociaux, négociation de contrats, gestion de communauté, photographie, storytelling…
Pourtant, du côté des abonnés, on continue à penser que tout repose sur la chance ou le charisme. Comme si poster une story parfaite relevait du miracle divin plutôt que de trois heures de travail.
« On voit le résultat final, pas les 15 prises ratées, les heures de montage ou la crise d’angoisse quand l’algorithme nous enterre. »
L’impact réel sur les comportements d’achat
48 % des abonnés avouent avoir déjà acheté quelque chose sur recommandation d’un créateur. Presque une personne sur deux. Ça donne le vertige quand on y pense.
Mais il y a un paradoxe : on fait confiance… jusqu’à un certain point. Dès que ça sent trop le placement de produit forcé, la méfiance revient au galop. Les créateurs les plus pérennes sont ceux qui arrivent à garder une forme d’authenticité, même en étant rémunérés.
La pression des algorithmes et le syndrome de l’imposteur
53 % citent l’imprévisibilité des algorithmes comme leur plus gros stress. 46 % avouent être angoissés en permanence par les statistiques. Likes, vues, taux d’engagement… Tout peut basculer en 24 heures.
Résultat ? Burn-out, crises d’angoisse, comparaison permanente. Des mots qu’on entend de plus en plus dans la bouche de créateurs qui, vus de l’extérieur, ont « réussi ».
Et demain ? Vers une vraie professionnalisation ?
L’étude montre une chose clairement : le métier mûrit. Les créateurs se forment, se syndiquent, demandent des contrats en bonne et due forme, parlent de droits d’auteur et de protection sociale.
On est loin du Far West des années 2015-2018. Aujourd’hui, il existe des agents, des avocats spécialisés, des formations diplômantes. Le chemin est encore long, mais il est tracé.
Personnellement, je trouve ça plutôt rassurant. Parce que derrière chaque compte qu’on suit, il y a une vraie personne avec ses doutes, ses factures et ses rêves. Et si on arrêtait de les mettre tous dans le même panier ? Certains vendent du rêve en tongs à Dubaï, d’autres partagent leurs astuces zéro déchet ou leur combat contre l’endométriose. Les deux existent. Les deux sont réels.
La prochaine fois que vous scrollerez, posez-vous la question : combien d’heures de travail, de réflexion et parfois de vulnérabilité se cachent derrière cette story de 15 secondes ? La réponse pourrait bien vous surprendre.
Et vous, quel regard portez-vous sur ces nouveaux métiers du digital ? Avez-vous déjà été influencé dans un achat ? Ou connaissez-vous quelqu’un qui vit de ça ? Dites-moi tout en commentaire, j’ai vraiment envie de connaître votre avis.
