Vous savez ce qui est magique aux courses ? C’est ce moment précis où tout bascule. Ce jeudi 4 décembre à Vincennes, j’étais comme vous, scotché devant la grande piste, persuadé que le favori allait encore écraser la concurrence. Et puis non. En quelques foulées, Eros Zola a tout simplement décidé que ce n’était pas écrit d’avance.
Franchement, quand on voit un cheval coté à plus de 20/1 repousser un monstre qui restait sur six victoires consécutives, on se dit que le trot réserve parfois des scénarios dignes d’un film. Et pourtant, c’est bien réel.
Une surprise majuscule signée Eros Zola
Le Prix Jean Boillereau, Quinté+ du jour sur les 2 100 mètres autostart de la grande piste, avait tout du piège parfait pour les parieurs. Un lot relevé, un rythme infernal annoncé, et surtout un grand favori : Cobra Killer Gar. Le protégé de Gabriele Gelormini arrivait avec une forme éclatante, presque insolente. Personne – ou presque – n’imaginait qu’il puisse perdre.
Et pourtant, dès le départ, le scénario a pris une tournure inattendue.
Le numéro 1 derrière l’autostart : la clé du succès
Quand on tire le 1 à l’autostart sur les 2 100 m de Vincennes, c’est déjà la moitié du boulot de fait. Eros Zola, drivé par Clément Duvaldestin, n’a pas eu à se découvrir tôt. Il a pu se caler tranquillement dans le sillage du leader, Jango Vici, qui a tenté de durcir outrageusement la course dès les premiers mètres.
Résultat ? Le rythme a été très sélectif, trop même pour certains. Jango Vici a logiquement craqué dans le dernier tournant, ouvrant la porte à ceux qui avaient su voyager économiquement. Et parmi eux, Eros Zola était idéalement placé.
« Le numéro a beaucoup aidé, bien sûr, mais mon cheval a été courageux. J’ai baissé les œillères très tard et à mi-ligne droite, j’ai senti que j’allais repousser l’attaque du favori. »
Clément Duvaldestin, juste après la course
Cobra Killer Gar, la machine qui a trouvé plus fort
De son côté, Cobra Killer Gar a dû faire les derniers 800 mètres en plein air, après avoir patienté en troisième épaisseur. Un effort énorme. Quand il a déboulé à l’entrée de la ligne droite, on s’est tous dit : « C’est plié. » Sauf que non. Eros Zola avait gardé assez de gaz pour repousser l’attaque avec une autorité impressionnante.
Une encolure, pas plus. Mais quelle encolure ! Cobra Killer Gar prend la deuxième place, honnête, mais clairement battu. On a rarement vu un favori aussi dominateur se faire ainsi dominer sur le fil.
L’arrivée officielle du Quinté+
- 1er – Eros Zola (C. Duvaldestin) – 21/1
- 2e – Cobra Killer Gar (G. Gelormini) – 1,5/1
- 3e – Greco Bello (A. Abrivard) – belle troisième place à la cote
- 4e – Global Dubhe (P. Ploquin) – superbe fin de course
- 5e – Ninepoints Lasse (B. Rochard)
Derrière les deux premiers, l’écart est déjà significatif. Greco Bello crée une petite surprise sur le podium, alors que Global Dubhe termine fort et aurait peut-être pu prétendre à mieux avec un parcours plus limpide.
Eros Zola, l’atout maître de Thierry Duvaldestin
Ce n’est pas un hasard si Eros Zola gagne son premier Quinté à 7 ans. L’élève de Thierry Duvaldestin alterne avec bonheur le monté et l’attelé depuis plusieurs mois. On l’avait vu brillant sous la selle cet automne, et son retour à l’attelé est une totale réussite.
Le cheval possède une pointe de vitesse finale rare, et quand il peut être drivé « à l’économie » comme ce jeudi, il devient très dangereux. D’ailleurs, Clément Duvaldestin ne s’y trompe pas : il a attendu, attendu… et déclenché au meilleur moment.
Pour l’anecdote, c’est la première fois que le fils de Ready Cash s’impose dans un événement de ce niveau. Un premier Quinté qui a dû faire plaisir à toute l’équipe Duvaldestin, déjà très en vue cet hiver.
Ce que cette course nous apprend sur le meeting d’hiver
Le meeting de Vincennes réserve chaque année son lot de surprises. Mais celle-ci est particulière. Elle rappelle que même les séries les plus impressionnantes peuvent s’arrêter net. Cobra Killer Gar n’a pas démérité, loin de là. Il a simplement croisé plus fort que lui, dans une course où le parcours et le déroulement ont joué un rôle énorme.
J’ai personnellement rarement vu un rythme aussi soutenu dès le départ. Jango Vici a mis la barre très haut, et seuls les chevaux très bien placés ou dotés d’une vraie classe ont pu suivre. Eros Zola coche les deux cases.
Les rapports PMU : la douche froide pour beaucoup
Avec Eros Zola gagnant à plus de 21 contre 1, les rapports ont logiquement explosé. Le Quinté dans l’ordre a rapporté une somme à cinq chiffres, et même le désordre a largement dépassé les 1 000 € pour 2 € placés. Une vraie razzia pour les quelques courageux qui avaient gardé le lauréat dans leurs jeux.
À l’inverse, ceux qui avaient joué le simple gagnant/placé sur le favori ont vécu une soirée compliquée. Le turf, dans toute sa cruauté et sa beauté.
Et maintenant ? Les suites possibles
Eros Zola va-t-il confirmer dès ses prochaines sorties ? Va-t-on le revoir dans les grandes courses de l’hiver ? Difficile à dire pour l’instant, mais une chose est sûre : il a marqué les esprits. Cobra Killer Gar, lui, devrait rapidement se rappeler au bon souvenir des parieurs. Un accès de fièvre passager, rien de plus.
Quant au meeting d’hiver, il est lancé sur des bases folles. Entre les performances XXL, les surprises et les rythmes d’enfer, on sent que la saison 2025-2026 va être passionnante. Et dire qu’on n’est qu’au début du mois de décembre…
Alors oui, les courses, c’est parfois rageant. Mais des journées comme celle-ci, avec une arrivée aussi intense et un outsider qui triomphe, ça rappelle pourquoi on adore ce sport. Parce qu’ici, rien n’est jamais écrit.
Et vous, vous l’aviez joué Eros Zola ? Ou vous faisiez partie des 99 % qui voyaient Cobra Killer Gar intouchable ? Dites-le moi en commentaire, j’adore lire vos retours après ce genre de sensation !
