Vous souvenez-vous de ces vendredis soir où l’autoroute A13 se transformait en parking géant dès la sortie de l’Île-de-France ? Des files interminables, des klaxons, des nerfs à vif… Et puis, d’un coup, plus rien. Plus de barrières, plus de files d’attente. Juste un panneau discret et l’impression étrange de rouler « gratuitement ». Un an déjà que le péage de Buchelay a vécu. Et franchement, qui s’en plaindrait aujourd’hui ?
Un an après, le constat est simple : ça roule beaucoup mieux
L’expérience est devenue tellement naturelle qu’on en oublierait presque qu’il a fallu des années de débats, d’études et de travaux pour en arriver là. Le principe du flux libre – ou free-flow en version anglaise – a remplacé les traditionnelles barrières par des portiques équipés de caméras et de capteurs. Vous passez dessous, votre plaque est lue ou votre badge détecté, et hop, facturation automatique. Finis les arrêts brutaux, finies les queues infernales.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où il fallait parfois plus de trente minutes pour francher le péage aux heures de pointe, le temps de parcours a été divisé par dix, voire plus. Des études récentes montrent une réduction moyenne de 80 % du temps perdu dans les bouchons à cet endroit précis. Quand on sait que l’A13 est l’une des artères les plus fréquentées vers la Normandie, surtout l’été et les week-ends prolongés, on mesure l’impact.
Des embouteillages qui appartiennent (presque) au passé
Avant, le péage de Buchelay était le goulot d’étranglement numéro un entre Paris et la côte normande. Un vrai cauchemar collectif. Aujourd’hui, même un samedi de grand départ, la fluidité est impressionnante. Les habitués le confirment : on gagne facilement une demi-heure, parfois beaucoup plus.
Ce gain de temps n’est pas anodin. Il change carrément la façon dont on envisage le trajet. Fini le stress de partir à 14 h pour éviter les bouchons de 16 h. Désormais, on part quand on veut, presque. Et ça, croyez-moi, ça change la vie.
« Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais je prends presque du plaisir à rouler sur l’A13 maintenant », confiait récemment un routier habitué de l’axe.
L’impact écologique : moins de CO2, vraiment ?
On nous avait promis une autoroute plus verte. Et là encore, les résultats sont là. Quand des milliers de voitures restent immobilisées pendant des dizaines de minutes, ça pollue. Beaucoup. En roulant au ralenti ou à l’arrêt, un moteur consomme plus et émet davantage de gaz à effet de serre.
Avec la suppression des arrêts, les estimations parlent d’une baisse significative des émissions de CO2. Certaines évaluations avancent plusieurs milliers de tonnes évitées chaque année rien que sur ce tronçon. C’est énorme quand on y pense. Et c’est sans compter les autres polluants comme les particules fines ou les oxydes d’azote.
- Moins d’arrêts = moins de reprises = consommation réduite
- Circulation à vitesse constante = rendement moteur optimal
- Moins de stress au volant = conduite plus apaisée et plus économique
Évidemment, tout n’est pas parfait. Il y a encore des pointes de saturation plus loin sur le réseau, notamment aux abords de Rouen ou Caen. Mais le principal point noir a bel et bien disparu.
83 % d’usagers satisfaits : le chiffre qui fait plaisir
Un grand sondage réalisé à l’automne dernier est formel : plus de huit conducteurs sur dix se disent contents du nouveau système. C’est rare, une réforme qui met presque tout le monde d’accord. Même ceux qui râlaient au début – « et si on me facture deux fois ? », « et ma plaque mal lue ? » – ont fini par se faire une raison.
Le taux de satisfaction grimpe même à près de 90 % chez les détenteurs de badge télépéage. Logique : pour eux, rien n’a changé, si ce n’est qu’ils roulent plus vite. Les autres, ceux qui payent par facture ou via l’application, ont mis quelques semaines à prendre le pli, mais aujourd’hui ça roule tout seul.
Et les petits oublis, alors ?
Évidemment, tout n’est pas rose non plus. Il y a toujours des distraits. Voiture de location, plaque sale, badge mal placé… Et là, c’est la facture majorée qui arrive dans la boîte aux lettres. Mais les gestionnaires ont prévu le coup : un site internet simple permet de régulariser en quelques clics, souvent sans pénalité les premières fois.
Quant aux fraudeurs potentiels, les portiques sont impitoyables. Les plaques sont photographiées des deux côtés, et les contrôles croisés avec les forces de l’ordre sont fréquents. Résultat : le taux de non-paiement reste très bas, bien en dessous des craintes initiales.
Un modèle appelé à se généraliser ?
Ce qui s’est passé sur l’A13 et l’A14 n’est qu’un début. D’autres tronçons suivent déjà le mouvement, et le flux libre pourrait bien devenir la norme sur les grands axes dans les années à venir. En Europe, la France fait figure de pionnière sur ce coup-là.
Et quand on voit le succès de l’opération Buchelay, on se dit que oui, parfois, supprimer quelque chose peut être la meilleure des innovations. Moins de béton, moins de barrières, moins de pollution, moins de stress. Plus de fluidité, plus de temps, plus de plaisir à prendre la route.
Alors oui, un an après, personne – ou presque – ne regrette le vieux péage de Buchelay. Et quelque part, c’est une petite victoire du bon sens sur l’habitude.
Et vous, avez-vous déjà testé cette autoroute sans barrière ? Dites-moi en commentaire si vous aussi vous avez senti la différence. Parce que parfois, le progrès, c’est tout simplement de pouvoir rouler sans s’arrêter bêtement.
