Vous souvenez-vous de ce cri de douleur à Lorient fin octobre ? Ce moment où tout le monde a retenu son souffle en voyant Désiré Doué se tenir la cuisse et quitter le terrain, tête basse. Un mois plus tard, l’image est radicalement différente. Jeudi matin, sous un soleil presque printanier au Camp des Loges, le gamin de 20 ans a littéralement dansé avec le ballon. Et franchement, ça fait plaisir à voir.
Le retour d’un Golden Boy qui n’a pas perdu de temps
Quand on parle de Désiré Doué aujourd’hui, on ne parle plus seulement d’un espoir. On parle du Golden Boy 2025, tout simplement du meilleur joueur de moins de 21 ans au monde selon le jury. Ce titre, il l’a décroché alors qu’il était à l’infirmerie. Ironique, non ? Mais c’est peut-être ce qui rend son retour encore plus savoureux.
Ce jeudi, l’entraînement était ouvert aux médias dans son intégralité – chose assez rare pour être soulignée. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le numéro 14 n’a pas fait de la figuration. Accélérations sèches, appuis foudroyants, frappes précises : tout y était. On a presque eu l’impression qu’il n’était jamais parti.
« Je n’ai plus de douleurs donc c’est top. Je me tiens prêt. »
Désiré Doué, sourire jusqu’aux oreilles devant les journalistes
Une récupération express mais maîtrisée
Attention, le staff parisien ne va pas griller les étapes. On se souvient tous de la première blessure au mollet avec les Espoirs en septembre, puis celle à la cuisse droite à Lorient. Deux absences longues, deux coups durs pour un joueur qui commençait enfin à s’installer. Mais cette fois, tout semble sous contrôle.
Le club a pris zéro risque. Le plan de reprise était clair : retour progressif sur le terrain en début de semaine, intégration totale au groupe en fin de semaine. Et c’est exactement ce qui s’est passé. Doué était même le plus frais du groupe ce jeudi, alors que certains cadres traînaient un peu la patte après la trêve internationale.
- Fin octobre : lésion musculaire à la cuisse droite
- 6 semaines prévues initialement
- Début décembre : déjà à 100 % à l’entraînement
- Objectif réaliste : banc contre Rennes, titulaire possible à Bilbao
Ce que cette blessure lui a vraiment appris
Parlons franchement : être blessé à 20 ans quand on vient de signer au PSG pour 50 millions et qu’on reçoit le Golden Boy, c’est rageant. Mais Doué a transformé cette période en quelque chose de positif. Il le dit lui-même, il a appris la patience. Et dans le football moderne, ça n’a pas de prix.
Il a bossé son corps comme jamais. On parle d’un garçon qui est déjà un monstre physique – les photos de ses séances en salle ont fait le tour des réseaux – mais qui a gagné encore en explosivité. Le staff médical parisien, souvent critiqué par le passé, semble avoir fait un travail remarquable.
« J’ai pu me reconcentrer sur moi-même, bien récupérer mentalement. Je vais revenir très, très bien. »
Ce n’est pas que des mots. Quand tu vois la façon dont il a enchaîné les exercices ce jeudi, tu comprends qu’il ne rigole pas. Il y a une détermination nouvelle dans son regard. Comme s’il avait compris que cette saison, c’était maintenant ou jamais pour s’imposer durablement.
L’impact qu’il peut avoir dès son retour
Regardons les chiffres froids : en seulement 8 matchs joués cette saison, Doué c’est déjà 3 buts et 2 passes décisives. Extrapolé sur une saison complète, ça donne des stats de crack absolu. Et on parle d’un joueur qui n’a jamais eu une série de 10 matchs consécutifs sous le maillot parisien.
Maintenant, le calendrier qui arrive est infernal :
- Rennes ce week-end (Ligue 1)
- Voyage à Bilbao en Ligue des Champions
- Coupe Intercontinentale à Doha le 17 décembre
- Et encore 3 matchs avant la trêve hivernale
Luis Enrique va avoir besoin de tout le monde. Et surtout de créateurs. Parce que oui, Dembélé est génial, Barcola explose, Lee Kang-in apporte sa touche technique, mais Doué, c’est autre chose. C’est cette capacité à casser les lignes en un contre un, cette explosivité dans les 20 derniers mètres qui fait tant défaut parfois au PSG.
Personnellement, je le vois bien reprendre doucement contre Rennes (15-20 minutes), prendre ses marques, puis exploser à Bilbao. Ce match en Espagne, en semaine européenne, avec des espaces, ça peut être le terrain de jeu parfait pour lui.
Un mental de champion en construction
Ce qui m’impressionne le plus, c’est sa maturité. À 20 ans, recevoir le Golden Boy alors qu’on est blessé, beaucoup auraient pris la grosse tête ou se seraient mis une pression folle. Lui, non. Il reste humble, concentré sur son corps, sur ses sensations.
Il répète sans cesse qu’il veut « durer toute la saison ». Pas faire un feu de paille de 4-5 matchs et replonger. Ça, c’est le discours d’un garçon qui a compris que le très haut niveau, c’est avant tout de la régularité. Et pour ça, il faut écouter son corps.
Le PSG a peut-être trouvé plus qu’un joueur talentueux. Il a trouvé un futur leader technique. Quelqu’un capable de prendre le relais quand les Dembélé, Mbappé (avant) ou autres stars seront moins bien. Et ça, croyez-moi, ça n’a pas de prix.
Et maintenant ?
La grande question, c’est : va-t-il jouer samedi ? Franchement, je serais surpris qu’il soit titulaire. Luis Enrique est un adepte de la gestion douce avec les jeunes qui reviennent de blessure. Par contre, un quart d’heure en fin de match contre Rennes, dans un Parc qui l’adore déjà, ça serait magnifique.
Et puis il y a ce sourire. Ce sourire qu’il avait jeudi en parlant aux journalistes. Ce sourire d’un gamin qui sait qu’il va bientôt remettre le feu. Parce que oui, Désiré Doué n’est pas revenu pour faire de la figuration.
Il est revenu pour marquer cette saison de son empreinte. Et quelque chose me dit que ça va commencer très vite.
Alors oui, le PSG a des stars partout. Mais il y a des moments où un jeune talent, affamé, en pleine possession de ses moyens, peut changer la donne. Désiré Doué est à deux doigts de vivre ce moment. Et franchement, j’ai hâte.
