Quand j’ai déposé ma fille à l’école ce matin, comme des milliers de parents, j’ai eu cette petite pointe au cœur. Pas une vraie angoisse, non, juste ce réflexe de vérifier une dernière fois qu’elle franchissait le portail en toute sécurité. Et puis l’actualité récente m’a rattrapé : encore des signalements, encore des affaires qui éclatent. On se dit que ça n’arrive qu’aux autres… jusqu’à ce que ça touche notre quartier, notre école, notre réalité.
Du coup, quand on entend parler d’un renforcement des contrôles d’honorabilité pour tous ceux qui gravitent autour de nos enfants, on tend l’oreille. C’est quoi exactement cette attestation dont tout le monde parle soudain ? Et surtout, est-ce que ça va vraiment changer quelque chose ? Allons voir ça de plus près, tranquillement, comme on discute entre parents à la sortie des classes.
Une mesure qui tombe sous le sens… mais qui arrive tard
Depuis quelques années déjà, tout professionnel ou bénévole en contact avec des mineurs doit présenter une attestation prouvant qu’il n’a rien à se reprocher. En clair : pas de condamnation grave au casier judiciaire, et surtout aucune inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes – le fameux FIJAISV que tout le monde abrège en « fichier des délinquants sexuels ».
Jusque-là, ce papier était surtout demandé à l’embauche. Une fois dans l’établissement, c’était bon, on faisait confiance. Sauf que la vie réserve parfois de mauvaises surprises : une condamnation peut arriver bien après le recrutement. Et là, personne ne pensait à revérifier. Résultat ? Des profils dangereux ont pu rester des années en poste. Glaçant, non ?
Aujourd’hui, l’idée est simple : renouveler ce contrôle régulièrement, tous les deux, trois ou quatre ans selon les profils. Un peu comme on fait le contrôle technique de la voiture, sauf qu’ici c’est la sécurité des enfants qui est en jeu. Et franchement, quand on y pense, on se demande pourquoi ça n’a pas été fait plus tôt.
Comment ça marche concrètement ?
Obtenir l’attestation prend quelques minutes en ligne. Il suffit de se connecter au service dédié, de saisir son état civil, et hop, le document sort. Si tout est clean, c’est vert. Si quelque chose cloche, c’est rouge direct. L’employeur reçoit la version officielle, et l’affaire est pliée.
Ce qui change maintenant, c’est la périodicité. Imaginez : un enseignant recruté en 2018, jamais re-contrôlé depuis. S’il a été condamné entre-temps pour des faits graves, il pouvait continuer à enseigner tranquillement. Avec le nouveau rythme, ce genre de situation deviendra beaucoup plus rare.
- À l’embauche → contrôle obligatoire (déjà le cas)
- Puis tous les 2 à 4 ans → nouveauté majeure
- En cas de signalement ou de doute → contrôle immédiat possible
- Pour tous : enseignants, ATSEM, animateurs périscolaires, bénévoles, intervenants extérieurs
Un dispositif déjà testé ailleurs… avec des résultats choc
Avant même d’arriver dans l’Éducation nationale, ce contrôle systématique a été déployé dans le sport et la protection de l’enfance. Et là, les chiffres font froid dans le dos. En à peine 24 heures après la généralisation, plus de 1 700 personnes ont été écartées. Oui, vous avez bien lu : mille sept cents adultes qui travaillaient déjà auprès d’enfants et qui n’auraient jamais dû y être.
Ces lieux attirent malheureusement certains prédateurs. Un contrôle régulier, c’est le minimum pour protéger nos enfants.
– Une juriste spécialisée dans la défense des mineurs
Dans le milieu sportif, c’était pareil. Des éducateurs, des entraîneurs, parfois en poste depuis des années, se sont retrouvés exclus du jour au lendemain. Preuve que le système fonctionne… mais aussi qu’il y avait urgence.
Les limites qu’on ne peut pas ignorer
Mais attention, soyons honnêtes : cette attestation, aussi utile soit-elle, n’est pas une baguette magique. D’abord parce qu’elle ne recense que les personnes déjà condamnées définitivement. Or, entre le moment des faits, l’enquête, le procès et la condamnation, il peut se passer des années. Pendant ce temps, l’individu peut très bien continuer à travailler tranquillement.
Ensuite, il y a tous ceux qui n’ont jamais été inquiétés mais qui représentent quand même un risque. Des profils toxiques, manipulateurs, qui passent sous les radars parce qu’ils n’ont jamais franchi la ligne… ou pas encore. L’attestation ne voit rien de tout ça.
Et puis il y a la question des faux négatifs : certains délits anciens ont été effacés du casier B2, ou la personne a bénéficié d’un non-lieu. Bref, le fichier n’est pas infaillible. Loin de là.
Vers une extension encore plus large ?
Certains responsables poussent déjà pour aller plus loin. On parle des baby-sitters déclarées, des parents accompagnateurs lors des sorties scolaires, voire des chauffeurs de bus scolaire. L’idée fait sens : pourquoi protéger les enfants seulement entre 8h30 et 16h30 ? Le danger ne prend pas de pause déjeuner.
Moi je trouve ça logique. Quand on confie son gamin pour une sortie de trois jours, on aimerait bien savoir que l’accompagnateur n’a rien à cacher. Après, il y aura toujours le débat de la vie privée et de la suspicion généralisée. Mais franchement, quand il s’agit de nos enfants, je préfère pécher par excès de prudence.
Et les enfants, dans tout ça ?
Le plus important, c’est peut-être ce qu’on ne dit pas assez : apprendre aux enfants à parler, à dire non, à reconnaître les situations anormales. Parce qu’aucun fichier, aucun contrôle, aussi perfectionné soit-il, ne remplacera jamais la parole libérée d’un enfant qui se sent en confiance.
Dans les écoles, on commence à mettre en place des temps d’éducation à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge, de façon adaptée bien sûr. On forme aussi les personnels à repérer les signaux faibles. C’est tout un écosystème qui doit se mettre en mouvement.
Un enfant qui parle, c’est déjà un enfant protégé à moitié.
Ce que ça change pour les parents
Concrètement, demain, quand vous déposerez votre enfant, vous saurez qu’un filet de sécurité supplémentaire a été tendu. Ce n’est pas la solution miracle, mais c’est déjà ça. Et surtout, ça envoie un message clair : l’école n’est pas une zone de non-droit, et la protection des enfants est prise au sérieux.
Personnellement, je trouve que c’est le genre de mesure qui redonne un peu confiance. Parce qu’on en a besoin. Parce qu’on ne veut plus entendre « on ne savait pas » ou « on n’avait aucun moyen de savoir ». Maintenant, on a les moyens. Reste à les utiliser à fond.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que ces contrôles réguliers vous rassurent ? Ou est-ce qu’on en fait trop ? Dites-le moi en commentaire, j’ai vraiment envie de connaître votre avis de parent, de grand-parent, d’enseignant ou simplement de citoyen concerné.
Parce qu’au fond, protéger nos enfants, c’est l’affaire de tout le monde.
