Vous est-il déjà arrivé de voir un club de foot se déchirer de l’intérieur en quelques jours à peine ? À Nice, on vit exactement ça en ce moment. Et franchement, on n’avait pas vu une fracture aussi brutale entre supporters et joueurs depuis très longtemps.
Tout a démarré dimanche dernier, lors d’une confrontation tendue au centre d’entraînement. Les joueurs ont parlé d’agressions physiques, certains ont même porté plainte. Les Ultras, eux, crient au mensonge et balancent un communiqué qui fait l’effet d’une bombe. Résultat : boycott annoncé et une ambiance qui sent le roussi sur la Côte d’Azur.
Une rupture consommée en quelques lignes
Le texte publié par la Populaire Sud est d’une violence rare. On sent la colère, mais aussi une immense déception. Ces mecs qui viennent au stade par tous les temps, qui mettent leur vie entre parenthèses pour suivre le Gym, se voient traités de voyous par ceux qu’ils considèrent comme leurs joueurs.
« Avec les joueurs, qui signent un communiqué aux allégations fausses (…) la confiance est rompue. »
Extrait du communiqué de la Populaire Sud
Et là, c’est le coup de grâce :
« Nous, maçons, étudiants, chômeurs, reprenons le chemin de nos familles. Vous n’en faites plus partie. »
Quand tu lis ça, tu sens que ce n’est pas du bluff. C’est une rupture familiale. Et dans le foot populaire, c’est probablement le pire qui puisse arriver.
Que s’est-il vraiment passé au centre d’entraînement ?
Reprenons depuis le début. Dimanche, après une énième contre-performance, plusieurs centaines de supporters se rendent au centre d’entraînement. L’ambiance est électrique, les chants sont virulents, ça crie dans tous les sens. Jusque-là, rien d’exceptionnel dans le foot français, malheureusement.
Mais très vite, les versions divergent. Les joueurs parlent d’agressions physiques sur plusieurs d’entre eux – certains noms reviennent souvent : Terem Moffi, Jérémie Boga, Jonathan Clauss et même le directeur sportif Florian Maurice. Deux plaintes auraient été déposées.
De leur côté, les Ultras reconnaissent une « ambiance hostile » et des « chants virulents », mais réfutent totalement tout contact physique. Ils rappellent que les forces de l’ordre présentes n’ont relevé aucune violence. Et ils ajoutent, un peu amer, que si c’était vrai, tout le monde serait déjà en garde à vue.
Difficile de savoir où se situe la vérité. Ce qui est sûr, c’est que le fossé est béant.
Franck Haise dans le viseur
L’entraîneur niçois n’est pas épargné non plus. Les Ultras lui reprochent d’avoir d’abord cherché le soutien des supporters quand ça allait mal, puis de s’être rangé du côté des joueurs dès que la situation s’est enflammée.
Ils parlent d’un « coach aux abois » qui « tourne sa veste ». C’est violent, mais ça traduit un sentiment partagé par beaucoup de supporters : l’impression qu’on les utilise quand on a besoin d’eux, puis qu’on les jette quand ils deviennent gênants.
Et là, je vais me permettre une petite opinion personnelle : dans ce genre de crise, l’entraîneur est souvent le fusible. Haise reste en poste pour l’instant, mais combien de temps tiendra-t-il avec une tribune populaire vide ?
Le boycott, une arme à double tranchant
Appeler au boycott, c’est fort. Très fort même. La Populaire Sud représente le cœur battant de l’Allianz Riviera. Sans eux, le stade perd son âme, l’ambiance devient mortelle, et les joueurs risquent de se sentir encore plus seuls.
Mais c’est aussi un pari risqué. Car si les résultats ne s’améliorent pas, qui prendra la faute ? Les supporters absents ? Ou toujours les mêmes ?
- Perte d’ambiance à domicile (énorme avantage compétitif en moins)
- Pression médiatique accrue sur le club
- Risque de sanction de la LFP si le boycott dégénère
- Mais aussi : message ultra clair envoyé à la direction et aux joueurs
Personnellement, je trouve que les Ultras jouent gros. Mais ils n’ont plus grand-chose à perdre.
Un précédent qui fait peur : le « Knysna niçois »
Les supporters parlent d’un « Knysna de pacotille ». La référence à la Coupe du monde 2010 est assumée et fait mal. À l’époque, les joueurs français avaient boycotté un entraînement. Là, ce sont les supporters qui boycottent les matchs.
Le parallèle est osé, mais il montre à quel point ils se sentent trahis. Pour eux, accuser les supporters de violence physique sans preuve irréfutable, c’est salir tout un peuple de passionnés.
Et maintenant ?
Le parquet de Nice a ouvert une enquête. On attend les conclusions. En attendant, le prochain match à domicile risque de ressembler à un match fantôme dans la tribune populaire.
La direction du club va-t-elle tendre la main ? Les joueurs vont-ils faire un pas ? Ou va-t-on vers une guerre froide qui peut durer des mois ?
Ce qui est certain, c’est que Nice traverse une des crises les plus graves de son histoire récente. Et dans le foot, quand les supporters tournent le dos, ça ne pardonne généralement pas.
À suivre, malheureusement, parce que cette histoire est loin d’être terminée.
Et vous, vous en pensez quoi ? Les Ultras ont-ils raison de boycotter ? Ou les joueurs ont-ils été réellement agressés ? Dites-le moi en commentaire, on en discute.
