Imaginez un peu la scène : un journaliste sportif français, connu pour ses analyses tranchées et son amour du beau jeu, se retrouve derrière les barreaux à des milliers de kilomètres de chez lui. Sept ans de prison. Le motif ? Apologie du terrorisme. Et là, tout le football français, d’habitude si prompt à se déchirer pour un point de classement, se met soudain à parler d’une seule voix. Franchement, ça donne des frissons.
Cette histoire, c’est celle de Christophe Gleizes. Et si elle secoue autant le milieu du foot, c’est parce qu’elle touche à quelque chose de plus grand que le simple résultat d’un match : la liberté de dire ce qu’on pense, même quand ça dérange.
Quand le foot français choisit la solidarité plutôt que le silence
Il y a des moments où le sport dépasse largement le terrain. Ce jeudi 5 décembre 2025 en fait partie. La Ligue de football professionnel a publié un communiqué clair, net, sans la moindre ambiguïté. On y lit noir sur blanc le soutien total à Christophe Gleizes et l’exigence de sa libération prochaine. Pas de demi-mesure, pas de langue de bois.
« Le football doit être un espace de solidarité, de liberté et d’humanité »
– Extrait du communiqué officiel de la Ligue
Cette phrase, elle résonne particulièrement quand on connaît l’historique parfois houleux entre la Ligue et certains journalistes. Mais là, c’est différent. On sent une vraie colère, une indignation partagée. Et surtout, une volonté de ne pas laisser un des leurs tomber dans l’oubli.
Les clubs emboîtent le pas, presque à l’unisson
Ce qui frappe, c’est la rapidité et l’ampleur de la réaction. À peine le communiqué diffusé que les comptes officiels des clubs se sont mis à relayer l’information. Paris, Lyon, Lille, Montpellier… même des rivalités historiques semblent mises entre parenthèses le temps d’un message.
Le PSG, souvent discret sur les sujets sensibles, a partagé le texte intégral. L’Olympique Lyonnais a ajouté sa touche personnelle en parlant de « libération rapide ». Lille a insisté sur la liberté de la presse. On a presque l’impression d’assister à une minute de silence, mais version digitale et massive.
- Paris Saint-Germain : soutien total et partage du communiqué
- Olympique Lyonnais : « demande de libération rapide »
- LOSC Lille : « réaffirme son soutien à la liberté de la presse »
- Montpellier HSC : relais immédiat et message de solidarité
Et ce n’est probablement que le début. D’autres clubs devraient suivre dans les heures qui viennent. On attend notamment la position de l’OM, de Monaco ou de Rennes. Mais déjà, le message est clair : le foot français ne lâche pas l’un des siens.
Retour sur l’affaire : comment en est-on arrivé là ?
Pour comprendre l’ampleur de la mobilisation, il faut remonter un peu. Christophe Gleizes, journaliste reconnu dans le milieu du foot, s’est retrouvé au cœur d’une tempête judiciaire lors d’un déplacement en Algérie. Ce qui devait être un simple reportage a viré au cauchemar.
Accusé d’apologie du terrorisme – un chef d’accusation particulièrement lourd –, il a d’abord été condamné en première instance avant de voir sa peine confirmée en appel : sept années de prison ferme. Sept ans. Pour un journaliste qui fait son métier. Difficile de ne pas y voir une disproportion qui choque.
Ses proches parlent d’un dossier vide, d’une procédure expéditive. Son frère, notamment, a exprimé publiquement sa révolte. Et maintenant, c’est tout un milieu professionnel qui monte au créneau. Parce que si demain n’importe quel journaliste peut être embastillé pour un article ou une phrase mal interprétée, alors personne n’est à l’abri.
Pourquoi cette affaire touche autant le monde du foot
Le football, c’est souvent critiqué pour son entre-soi, son argent, ses scandales. Mais il y a aussi cette capacité incroyable à se mobiliser quand l’un des siens est en danger. On l’a vu avec les campagnes contre le racisme, avec les hommages après des drames. Là, c’est pareil, mais en plus politique.
Christophe Gleizes, ce n’est pas juste « un » journaliste. C’est quelqu’un qui a couvert des centaines de matches, qui connaît les vestiaires, qui a défendu des causes. Beaucoup de joueurs, d’entraîneurs, de dirigeants l’ont croisé. Certains lui doivent même des interviews mémorables. Alors quand il disparaît derrière des barreaux, ça fait tilt.
« On ne touche pas à un journaliste qui fait son boulot. Point. »
– Un dirigeant de club, sous couvert d’anonymat
Et puis il y a cette idée, presque naïve mais tellement puissante : le foot comme espace de liberté. Sur un terrain, on peut être noir, blanc, arabe, asiatique, riche, pauvre… tant qu’on court et qu’on joue collectif. Alors voir un des observateurs de ce monde réduit au silence, ça passe mal.
Et maintenant ? Vers une mobilisation plus large ?
La question que tout le monde se pose : est-ce que ça va rester à des communiqués ? Ou va-t-on voir des actions concrètes ? Des banderoles dans les stades ? Des brassards ? Des minutes de silence avant les matches ce week-end ?
Déjà, des supporters commencent à s’organiser sur les réseaux. Des hashtags circulent. On parle même d’une possible pétition commune des groupes ultras – chose rarissime quand on connaît leurs divergences. Si ça se concrétise, l’impact pourrait être énorme.
Côté politique, on murmure que le gouvernement suit l’affaire de près. Un coordinateur interministériel aurait été saisi. Reste à voir si la diplomatie va bouger vraiment ou si on va rester dans les déclarations de principe.
Ce que cette affaire dit de notre époque
Au-delà du cas Gleizes, il y a quelque chose de plus profond. On vit une période où dire ce qu’on pense peut coûter cher. Très cher. Et le foot, avec sa visibilité démesurée, a une carte à jouer. Quand Mbappé, Deschamps ou Le Graët prennent la parole, le monde écoute.
Alors oui, on peut sourire en se disant que les clubs font ça aussi pour l’image. Mais franchement ? Même si c’est intéressé, tant mieux. L’important, c’est que le message passe. Et qu’un homme, père de famille, journaliste passionné, puisse rentrer chez lui.
Parce qu’au fond, c’est ça le football qu’on aime : un sport qui rassemble, qui transcende les frontières, qui défend des valeurs. Et aujourd’hui, ces valeurs ont un nom : Christophe Gleizes.
On suit ça de très près. Et quelque part, on se dit que si le foot français arrive à faire bouger les lignes sur ce dossier, alors peut-être qu’il reste encore un peu d’espoir dans ce monde-là.
(Article mis à jour au fur et à mesure des réactions des clubs et des nouvelles informations)
