Imaginez-vous un dimanche matin de décembre, l’air est vif, presque piquant, et pourtant des milliers de baskets claquent déjà sur le bitume parisien. Devant vous, la Tour Eiffel se dresse, imperturbable, comme si elle savait qu’elle va être le théâtre d’une grande fête populaire. C’est exactement ce qui va se passer ce week-end avec la troisième édition des 10 km de la Tour Eiffel. Franchement, peu de courses arrivent à combiner autant de magie et de performance pure.
20 000 dossards écoulés en quelques semaines seulement. À ce rythme-là, l’épreuve s’impose déjà comme l’un des derniers gros rendez-vous running de l’année dans la capitale. Et quand on voit le parcours proposé, on comprend vite pourquoi tout le monde se bouscule.
Un parcours taillé pour la performance
Cette année, les organisateurs ont encore affiné la recette. Exit les petits détours inutiles, bonjour le tracé hyper-plat et ultra-roulant qui fait saliver les chasseurs de RP (record personnel, pour les non-initiés). « C’est l’un des 10 km les plus rapides de France », m’a glissé un habitué des podiums parisiens. Et il n’a pas tort.
Le grand changement ? Le départ déménage avenue de Suffren, juste de l’autre côté de l’Unesco. Fini les bouchons du premier kilomètre, place à un lancement large et fluide. Dès le coup de pistolet, direction le bord de Seine, puis un long ruban presque rectiligne qui longe les plus beaux monuments sans jamais vous faire grimper.
Concrètement, vous allez courir avec la Tour Eiffel dans le dos, longer le Champ-de-Mars, filer vers l’École Militaire, revenir par les quais… Un cocktail de cartes postales et de lignes droites qui donnent envie d’envoyer du watt dès le départ.
Le profil exact du parcours (et pourquoi il est si rapide)
- Départ avenue de Suffren (large, parfait pour s’élancer)
- Passage immédiat sur les quais de Seine (revêtement impeccable)
- Dénivelé cumulé : moins de 30 mètres (oui, vous avez bien lu)
- 90 % du tracé sur bitume lisse, zéro pavé vicieux
- Virages larges, jamais à 90° comme sur certaines courses parisiennes
- Arrivée face à la Dame de Fer : émotion garantie
En clair ? Si vous cherchez un 10 km pour enfin passer sous les 35, 40 ou 45 minutes, c’est probablement LE jour à cocher en rouge sur votre calendrier.
Six sas, des meneurs d’allure et une organisation au millimètre
Les départs s’échelonnent de 9h00 à 10h00. Six sas selon votre objectif chrono : de « sous 35 minutes » jusqu’à « je viens pour le plaisir ». Et comme toujours sur les grosses courses parisiennes, des lièvres expérimentés porteront les fameuses pancartes d’allure. 40 minutes, 45, 50, 55… Il y en a pour tout le monde.
« L’an dernier, j’ai suivi le meneur 45’ et j’ai terminé en 44’30 sans me cramer. Franchement, c’est un luxe qu’on n’a pas partout. »
– Julien, coureur amateur qui a amélioré son record de plus de 4 minutes
Les favoris : une bagarre sous les 29 minutes chez les hommes ?
Chez les élites, ça va cogner fort. Le tenant du titre, Soufiyan Bouqantar, remet son dossard numéro 1. L’an dernier, il avait lâché un impressionnant 29’03 qui avait scotché tout le monde. Cette année, il revient avec l’envie de faire encore mieux… mais la concurrence s’est drôlement renforcée.
On parle d’une petite dizaine de coureurs capables de descendre sous les 29 minutes. Des athlètes maghrébins affûtés, quelques Kényans discrets mais redoutables, et des Français qui n’ont plus envie de faire de la figuration sur leurs terres. Ça promet une vraie course tactique, avec probablement un groupe qui va se détacher dès le kilomètre 3.
Chez les femmes, le suspense est total. Mélanie Allier, victorieuse l’an passé en 32’59, ne sera pas là pour défendre son titre. Du coup, la porte est grande ouverte. Plusieurs athlètes autour de 33-34 minutes se tiennent dans un mouchoir de poche. La première qui prendra les commandes risque de ne plus jamais être revue.
Pourquoi cette course fait partie des incontournables parisiens
Il y a les chiffres, bien sûr : 20 000 coureurs, c’est énorme. Mais il y a surtout l’ambiance. Courir à Paris en décembre avec la Tour Eiffel qui vous regarde, c’est un truc qui reste gravé. Et puis cette épreuve s’inscrit dans deux challenges très courus :
- Le Paris Masters Circuit (avec les 10 km des Champs-Élysées, du Panthéon et du Trocadéro)
- Le Challenge des 10K Parisiens qui regroupe une quinzaine d’épreuves dans l’année
Finir les quatre courses du Masters Circuit ? C’est un peu le Graal pour beaucoup de coureurs franciliens. Et celui de la Tour Eiffel, avec son parcours rapide et son ambiance électrique, est souvent celui où l’on réalise le meilleur chrono de l’année.
Mes conseils perso pour exploser votre chrono
J’ai couru les deux premières éditions, et croyez-moi, quelques astuces font toute la différence :
- Arrivez tôt (8h max) : l’accès au sas élite ou sub-40 est parfois saturé
- Échauffez-vous sur l’avenue de Suffren : c’est large et ça permet de repérer le sol
- Partez sur les bases de votre 5 km récent x2 + 2 à 3 minutes (ça passe crème ici)
- N’ayez pas peur d’envoyer dès le km 2 : le parcours est si roulant que ça paye
- Gardez 200 mètres de gaz pour l’arrivée face à la Tour Eiffel – l’émotion vous porte
Et surtout : profitez. Parce que oui, on court pour la performance, mais courir avec 20 000 personnes sous la Tour Eiffel, ça n’arrive pas tous les week-ends.
Infos pratiques à ne pas louper
- Date : dimanche 7 décembre 2025
- Premier départ : 9h00
- Retrait des dossards : obligatoire la veille ou vendredi (pensez-y !)
- Métro : École Militaire (ligne 8) ou La Motte-Picquet Grenelle
- Village partenaire sur le Champ-de-Mars avec animations et pasta party
Alors oui, il fera probablement frisquet dimanche matin. Mais quand vous franchirez la ligne après avoir tout donné sur ce tracé magique, avec la Tour Eiffel qui vous applaudit en silence, vous oublierez instantanément le froid.
Perso, j’y serai. Dossard dans la poche, baskets bien lacées, et l’envie furieuse de descendre enfin sous les 38 minutes. Et vous ? On se retrouve au départ ?
Peu importe votre niveau, les 10 km de la Tour Eiffel restent une course à part. Un mélange rare de performance, de beauté et de fête populaire. Si vous hésitez encore à vous inscrire l’année prochaine… arrêtez d’hésiter. Cette course mérite largement sa place parmi les classiques parisiens. Et quelque chose me dit que l’édition 2026 affichera complet encore plus vite.
