Vous vous souvenez de ce Golovine-là ? Celui qui faisait mal aux défenses, qui enchaînait les matchs comme on respire, qui semblait pouvoir jouer jusqu’à 40 ans sans jamais faiblir ? Moi oui. C’était il y a deux saisons. Huit buts, huit passes décisives, 45 rencontres disputées. Un monstre de régularité. Et puis… plus rien. Ou presque. Les adducteurs, le pied, la cheville. Un calvaire qui a duré presque deux ans. Aujourd’hui, le Russe affirme qu’il est enfin sorti de l’enfer. Et franchement, on a tous envie d’y croire.
Parce que Monaco, en ce moment, a besoin d’un patron au milieu. Vraiment besoin.
Le retour d’un leader qu’on n’attendait presque plus
Jeudi matin, conférence de presse au centre d’entraînement de La Turbie. Événement rare : Alexandre Golovine s’est pointé devant les micros. En sept ans sur le Rocher, on peut compter sur les doigts d’une main les fois où il a accepté de parler longuement. Cette fois, c’est le nouvel entraîneur, Sébastien Pocognoli, qui l’a presque poussé devant les journalistes. « C’est un joueur important du club. S’il y en a un qui connaît l’ADN de l’ASM, c’est bien lui », a lâché le Belge. Traduction : j’ai besoin que tu montres l’exemple, Alex.
Et le message est passé. Golovine est arrivé souriant, détendu, presque léger. Physiquement, il assure qu’il est « enfin bien ». Plus de douleur à la cheville, plus de compensation, plus de crainte à chaque accélération. Il peut enchaîner. Il l’a d’ailleurs prouvé le week-end dernier en offrant une passe décisive magnifique à Minamino contre Paris. Un geste de pur numéro 10, du Golovine vintage.
« Je me sens bien maintenant. Je peux enchaîner les matchs sans problème. »
Alexandre Golovine, décembre 2025
Pocognoli, l’homme qui redonne confiance au Russe
Ce qui change tout, c’est clairement l’arrivée de Sébastien Pocognoli. L’ancien adjoint a pris les rênes dans l’urgence, et il a immédiatement identifié ce dont le groupe avait besoin : des cadres qui parlent, qui montrent la voie, qui tirent les plus jeunes vers le haut. Et dans ce vestiaire monégasque, il n’y a pas trente-six solutions. Il y a Golovine.
Le technicien belge ne s’en cache pas : il veut que son milieu russe prenne plus de responsabilités. Pas forcément le brassard (même si Zakaria et Kehrer sont suspendus ce vendredi à Brest, donc…), mais surtout le leadership technique et mental. Pocognoli pousse Golovine à s’exprimer, à ne pas trop réfléchir tactiquement, à jouer libre. Exactement ce dont l’intéressé avait besoin après les années Hütter, où il avoue lui-même que l’intensité à l’entraînement était parfois un peu juste.
« Le nouveau coach me pousse à être moi-même, à ne pas trop penser trop tactique, juste à être à la bonne place et à me sentir libre. »
Traduction cash : sous l’Autrichien, c’était trop rigide. Sous Pocognoli, c’est plus fluide, plus familial. Et ça, Golovine adore.
Deux ans dans l’enfer des blessures
Revenons-en au cœur du problème. Parce que oui, on peut parler tactique, confiance, leadership… mais le vrai sujet, c’était sa santé. Depuis la saison 2023-2024, Golovine traînait une cheville et un pied en vrac. Des douleurs chroniques qui l’empêchaient de s’entraîner normalement, qui le forçaient à gérer, à serrer les dents. À un moment, on a même entendu que le staff médical cherchait « une solution définitive ». Autant dire que l’idée d’une opération flottait dans l’air.
Il a tenu. Il a joué blessé. Parfois trop. Et ça s’est vu. Moins de percussion, moins de volume de jeu, moins de magie. On passait d’un joueur capable de porter l’équipe à un milieu qui faisait le boulot sans briller. Frustrant pour tout le monde, lui le premier.
- 2023-2024 : seulement 25 matchs de Ligue 1
- 2024-début 2025 : encore absent septembre/octobre (ischios)
- 2025 : retour progressif, puis explosion contre Paris
Aujourd’hui, il dit que c’est derrière lui. Et quand on voit sa passe décisive contre le PSG, son replacement défensif, sa capacité à répéter les efforts… on se dit que c’est peut-être vrai.
Un rôle de grand frère dans un vestiaire très jeune
À 29 ans, Golovine fait partie des anciens maintenant. Ça fait bizarre à écrire, mais c’est la réalité. À Monaco, la moyenne d’âge tourne autour de 24 ans. Il y a Vanderson, Singo, Embolo, Ben Seghir, Zakaria… des profils explosifs mais parfois irréguliers. Et puis il y a lui. Le mec qui a vu passer Niko Kovac, Philippe Clement, Adi Hütter et maintenant Pocognoli. Celui qui porte le brassard en sélection russe. Celui qui connaît chaque recoin du Louis-II.
Il le dit lui-même : il préfère mener par l’exemple sur le terrain que par la parole. Mais Pocognoli veut plus. Il veut qu’il parle, qu’il guide, qu’il montre la voie. Et visiblement, le message reçu.
Et l’avenir dans tout ça ? Retour en Russie ou prolongation de bail ?
Prolongé jusqu’en 2029 l’été dernier, Golovine a pourtant semé le doute il y a quelques mois dans une interview en Russie. Il parlait de finir sa carrière au pays, de ne plus être tout jeune… Des phrases qui ont fait jaser sur le Rocher. Aujourd’hui, il tempère. « Je ne sais pas quand ça se fera. » Sous-entendu : pas tout de suite.
Franchement ? Tant mieux. Parce qu’un Golovine à 100 %, dans un système qui lui laisse de la liberté, avec un coach qui croit en lui… ça peut faire très très mal en Ligue 1. Et en Europe, qui sait.
Rendez-vous à Brest : le vrai test
Ce vendredi soir à Francis-Le Blé, il y aura du vent, du froid, une ambiance hostile. Le genre de match piège que Monaco a souvent raté ces dernières années. Golovine le sait mieux que personne : « Ce n’est jamais facile là-bas, surtout l’hiver. » S’il passe ce test physiquement et mentalement, alors on pourra vraiment parler de renaissance.
Parce qu’au fond, Monaco n’a pas besoin d’un énième jeune talent brut. Il a besoin d’un leader. D’un mec capable de dire « suivez-moi » sans ouvrir la bouche, juste en jouant. Et ce mec-là, ça fait sept ans qu’il porte le numéro 17.
Alors oui, j’ai envie d’y croire. Envie de revoir le Golovine de 2022-2023. Celui qui faisait lever le Louis-II à chacun de ses dribbles. Celui qui rendait Fofana et Tchouaméni encore plus forts rien que par sa présence.
Ce soir à Brest, on aura un premier élément de réponse. Mais quelque chose me dit que ce n’est que le début.
Et vous, vous y croyez au grand retour d’Alexandre Golovine ? Dites-moi en commentaire si vous pensez qu’il peut redevenir le patron du milieu monégasque cette saison. Personnellement, j’ai rarement été aussi impatient de voir un joueur de l’ASM sur un terrain.
