Franchement, quand on pense à une visite d’État en Chine, on s’attend à des discussions sérieuses sur le commerce, l’Ukraine ou le climat. Et puis d’un coup, on voit le président français attraper une raquette et se mettre à taper la petite balle avec l’un des prodiges du tennis de table hexagonal. Cette image-là, personne ne l’avait vue venir, et pourtant elle résume parfaitement l’art de la diplomatie à la française : un mélange de gravité et de légèreté maîtrisée.
Un président qui sait lâcher prise (et c’est rafraîchissant)
Après trois jours de négociations intenses, le dernier jour à Chengdu a pris une tournure complètement inattendue. L’équipe de France de tennis de table, présente pour une compétition internationale, a été invitée à rejoindre le chef de l’État. Et là, au lieu de poser simplement pour les photographes, il a enfilé le survêtement et s’est lancé. Pas juste deux trois balles pour la forme : un vrai double, avec Félix Lebrun comme partenaire, face à deux monstres sacrés du circuit mondial.
Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait sourire. Dans un monde où chaque geste présidentiel est calculé au millimètre, voir un dirigeant accepter de se retrouver en situation d’infériorité technique flagrante, c’est presque touchant. Parce que soyons honnêtes : face aux Chinois, même un amateur éclairé n’a aucune chance. Et pourtant, il y est allé.
Félix Lebrun, le jeune prodige qui porte les espoirs français
À tout juste 19 ans, Félix Lebrun est déjà une star dans le milieu du ping-pong. Médaillé de bronze aux derniers Jeux olympiques, il forme avec son frère Alexis le duo le plus prometteur que la France ait connu depuis des décennies. Ce gamin de Montpellier a un coup droit explosif et une maturité tactique qui impressionne même les meilleurs Asiatiques.
Le voir partager la table avec le président, c’était un peu comme regarder un adolescent jouer avec son oncle cool… sauf que l’oncle en question dirige le pays et que les adversaires sont classés numéro 1 et 2 mondiaux. La complicité entre les deux était évidente : sourires, encouragements, et même une petite célébration quand ils ont réussi à prendre un point sur une attaque fulgurante du Français.
Le président n’arrêtait pas de rire, il était complètement dans le moment. C’était génial de voir quelqu’un d’aussi occupé se laisser aller comme ça.
– Un témoin présent sur place
Wang Chuqin et Lin Shidong : la muraille chinoise version ping-pong
De l’autre côté de la table, deux garçons qui représentent tout simplement l’élite absolue. Wang Chuqin, gaucher au revers dévastateur, et Lin Shidong, la nouvelle sensation qui monte en flèche. Ces deux-là s’entraînent depuis l’âge de cinq ans, six heures par jour minimum. Pour eux, jouer contre des amateurs, même présidentiels, c’est presque une récréation.
Mais ils ont joué le jeu à fond. Pas de smash dans les coins pour humilier, juste des échanges longs, des balles liftées pour faire durer le plaisir. À un moment, ils ont même laissé passer un point après une défense un peu molle, histoire de garder l’ambiance légère. Classe.
- Ils ont accepté de ralentir le rythme pour que l’échange dure
- Ils ont félicité Félix après chaque beau coup
- Ils ont posé avec le président sans la moindre retenue
- Ils ont même plaisanté sur la puissance (relative) du coup droit présidentiel
La diplomatie par la petite balle orange
Le tennis de table, en Chine, c’est plus qu’un sport : c’est une religion nationale. Depuis les années 1950 et la fameuse « diplomatie du ping-pong » qui avait permis le rapprochement avec les États-Unis, la petite balle a souvent servi de pont entre les nations. Cinquante ans plus tard, la symbolique reste forte.
En acceptant de taper quelques balles, le président a envoyé un message clair : oui, on peut parler commerce et géopolitique, mais on peut aussi partager un moment humain. Et ça, dans le contexte actuel tendu entre l’Europe et Pékin, c’est loin d’être anodin.
D’ailleurs, les images ont immédiatement fait le tour des réseaux sociaux chinois. Sur Weibo, les commentaires étaient plutôt bienveillants, certains internautes soulignant même que « le président français a l’air sympa ». Quand on sait à quel point l’image de la France peut parfois être rigide là-bas, c’est une petite victoire.
Et si c’était plus qu’une simple partie de détente ?
Évidemment, tout est calculé. Rien n’est jamais totalement spontané à ce niveau. L’équipe de France était là « par hasard » ? Bien sûr que non. La séance photo était prévue, les caméras positionnées. Mais peu importe : l’authenticité du moment a pris le dessus.
Et puis, il y a cette image du président hilare après avoir gagné un point. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un chef d’État aussi détendu. Dans un quinquennat souvent critiqué pour son côté jupitérien, ces instants de simplicité font du bien. Ils humanisent la fonction.
Lebrun, Macron, et l’avenir du ping français
Cette rencontre tombe à pic pour le tennis de table français. Les frères Lebrun portent les espoirs de toute une génération. Après les médailles olympiques, l’objectif est clair : aller chercher l’or à Los Angeles en 2028. Avoir le président qui s’implique personnellement, même symboliquement, ça donne un coup de projecteur énorme.
Et qui sait, peut-être que dans quelques années, on verra Félix ou Alexis soulever un trophée mondial en se souvenant de cette partie improbable avec le président. Ce genre de souvenirs, ça marque une carrière.
Au final, cette petite séance de ping-pong dit beaucoup plus de choses qu’il n’y paraît. Elle montre un président capable de lâcher prise, une jeunesse française qui brille sur la scène internationale, et une relation franco-chinoise qui, malgré les tensions, garde une forme d’humanité. Et parfois, c’est précisément ce dont on a besoin : un peu de légèreté dans un monde trop sérieux.
Alors oui, on peut critiquer le côté mise en scène. On peut dire que c’est du communication. Mais personnellement, j’ai trouvé ça plutôt réussi. Parce que dans le sport comme en politique, les meilleurs moments sont souvent ceux qu’on n’avait pas prévus.
Et vous, vous auriez osé prendre la raquette face aux meilleurs Chinois du monde ? Moi, je ne suis même pas sûr d’arriver à renvoyer le service…
