Vous vous souvenez de ce sentiment en 2002 quand on a cru que la France allait balayer tout le monde et qu’on s’est pris un mur dès le premier match ? Hier soir, à Washington, j’ai eu exactement la même petite boule au ventre. Le tirage au sort de la Coupe du Monde 2026 est tombé et, disons-le tout net, les Bleus ont hérité du menu cinq étoiles… version cauchemar.
Franchement, quand j’ai vu le groupe se dessiner en direct, j’ai failli renverser mon café. Le Sénégal, la Norvège d’Haaland et un barragiste intercontinental qui, même s’il paraît plus faible sur le papier, risque de jouer sa vie. Et surtout la suite… Parce que oui, le pire n’est même pas la phase de poules.
Un tableau qui sent le piège à plein nez
Ce qui rend ce tirage vraiment diabolique, c’est que tout est calibré pour qu’on croise les plus gros morceaux le plus tôt possible. Terminer premier du groupe ? OK, mais ça vous envoie direct dans la partie haute du tableau, celle où les cadors européens se tapent dessus dès les huitièmes. À l’inverse, finir deuxième vous expédie peut-être vers un chemin plus clément… mais qui a envie de jouer le deuxième place quand on est champion du monde en titre ?
La phase de poules : déjà du très lourd
Revenons d’abord sur ce groupe I qui a fait grimacer tout le monde. Le Sénégal, c’est la meilleure équipe africaine du moment, 19e nation FIFA, quart de finaliste en 2002 (oui, celle qui nous avait battus 1-0…). Leur génération actuelle est monstrueuse : Sadio Mané toujours là, des jeunes qui explosent partout, et surtout une envie de revanche énorme.
Puis la Norvège. Autant vous dire que quand le nom est sorti, les commentateurs ont tous eu le même réflexe : penser à Erling Haaland. Le cyborg de Manchester City vient de planter plus de 60 buts toutes compétitions confondues cette saison. Imaginez-le avec Ødegaard derrière et une défense norvégienne enfin solide… C’est plus une sélection nordique, c’est une machine à gagner.
Le troisième larron ? Un barragiste intercontinental : Irak, Bolivie ou Suriname. Sur le papier, c’est le “petit”. En réalité, ces matchs-là sont toujours piégeux. Souvenez-vous du Honduras en 2014 ou de l’Arabie Saoudite en 2018. Quand une équipe n’a rien à perdre, elle peut vous faire très mal.
- Match 1 : France – Barragiste (faut prendre les 3 points, pas le choix)
- Match 2 : France – Sénégal (le vrai test africain)
- Match 3 : France – Norvège (le choc Haaland-Mbappé qu’on attend tous)
Huitièmes de finale : bonjour l’Allemagne ?
Si les Bleus terminent premiers – ce qui reste l’objectif numéro 1 –, ils tombent sur un troisième de groupe en seizièmes. Là, plusieurs options : Écosse, Paraguay, Tunisie, Égypte ou Arabie Saoudite. Sur le papier, c’est jouable. L’Écosse est solide mais pas insurmontable, la Tunisie peut poser des problèmes physiques, l’Égypte reste dépendante de Salah… Rien d’impossible.
Mais ensuite ? Huitièmes de finale contre le premier du groupe E. Et devinez qui est tête de série là-dedans ? L’Allemagne. Oui, celle qui vient de se reconstruire, qui joue à domicile (en partie) aux États-Unis avec un public allemand nombreux, et qui a très envie de laver l’affront de ses dernières Coupes du monde.
Un France-Allemagne en huitièmes, ça serait du jamais vu depuis… en fait non, jamais en Coupe du monde à élimination directe. Ce serait historique. Et franchement terrifiant.
Imaginez l’ambiance au MetLife Stadium ou au SoFi Stadium : 80 000 personnes, moitié allemandes, et un match à la vie à la mort dès les huitièmes. Merci le tirage.
Quarts : les Pays-Bas pour compléter le tableau européen
Admettons qu’on passe l’obstacle allemand (et croyez-moi, ça sera déjà un exploit), on enchaîne direct avec les Pays-Bas en quarts. Une équipe qui, quand elle est en forme, peut battre n’importe qui. Leur dernière confrontation en Ligue des Nations ? On s’en souvient tous : 4-0 pour les Oranje. Sympa le rappel.
Van Dijk, De Jong, Gakpo, et probablement un ou deux nouveaux talents d’ici 2026… Les Néerlandais ont l’expérience des grands matchs et une génération dorée qui arrive à maturité pile au bon moment.
Demi-finales : l’Espagne et ses merveilles
Et si, par miracle, on sort les Pays-Bas ? Direction les demi-finales contre l’Espagne. Oui, celle qui vient de remporter l’Euro 2024 (ou 2025, on verra), qui possède Yamal, Pedri, Gavi, Rodri… Une équipe jeune, technique, qui joue un football total et qui n’a plus peur de personne.
Personnellement, je trouve que l’Espagne version 2026 fait plus peur que celle de 2010. Elle a la même maîtrise technique, mais en plus elle court partout et presse comme des fous. Contre ça, même notre défense Griezmann-Kanté (s’il est encore là) risque de souffrir.
Finale de rêve… ou de cauchemar
Et enfin, la finale. Si tout se passe “comme prévu”, on retrouve soit l’Argentine de Messi (s’il joue encore à 39 ans) soit l’Angleterre de Bellingham, Kane, Foden et compagnie. Deux monstres. Deux équipes qui nous ont déjà battus récemment en compétition officielle.
En gros, pour être champions du monde 2026, il faudrait battre :
- Le Sénégal ou la Norvège en poules (déjà costaud)
- L’Allemagne en huitièmes
- Les Pays-Bas en quarts
- L’Espagne en demie
- L’Argentine ou l’Angleterre en finale
C’est simple : il faudrait battre cinq des dix meilleures nations du monde. Peut-être même les cinq meilleures si on ajuste selon les classements à venir.
Mais vous savez quoi ? C’est peut-être exactement ce qu’il nous faut.
Parce que cette équipe de France version 2026, avec Mbappé à son apogée, une génération de défenseurs qui aura grandi ensemble (Upamecano, Konaté, Saliba, les frères Hernandez), un milieu enfin renouvelé et un sélectionneur qui connaît la musique… elle a besoin de défis XXL pour entrer dans la légende.
On a gagné en 2018 avec un parcours relativement clément. On a perdu la finale 2022 après avoir battu l’Angleterre. Peut-être que 2026, c’est l’année où on écrit l’histoire en battant absolument tout le monde sur notre chemin.
Didier Deschamps le disait hier avec son sourire en coin habituel : “On écrira la plus belle histoire possible.” Moi je traduis : on va tous les éclater, dans l’ordre ou dans le désordre.
Alors oui, le tirage est monstrueux. Oui, ça sent le parcours du combattant. Mais franchement… est-ce qu’on veut vraiment une Coupe du monde facile ? Moi pas. J’ai envie de vibrer, de trembler, de hurler à chaque match.
Et vous ?
Rendez-vous dans six mois pour les premiers matchs de préparation. D’ici là, on va tous devenir experts du football norvégien et sénégalais. Promis.
Allez les Bleus. Et que le meilleur gagne… enfin, surtout nous.
