Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passe vraiment derrière le rideau, quelques heures avant qu’une élection de Miss France ne commence ? Pas le glamour qu’on voit à la télé, non. Le vrai, celui où l’on transpire, où l’on doute, où l’on rit aussi jusqu’aux larmes. Hier, j’ai eu la chance de passer la journée au Zénith d’Amiens, là où tout se joue pour Miss France 2026. Et croyez-moi, c’était… intense.
Il est à peine 10 heures du matin quand les portes s’ouvrent. Quatre cents techniciens courent déjà dans tous les sens, des câbles partout, des écrans géants qui clignotent, et au milieu de ce chaos organisé, trente jeunes femmes concentrées comme jamais. Le thème de cette année ? Le voyage. Pas juste un prétexte pour changer de décor : dix tableaux complets qui vont nous emmener du fond des océans jusqu’aux confins de l’espace.
Un Zénith transformé en machine à rêves
Quand on pense répétitions, on imagine souvent des filles qui marchent en ligne en claquant des talons. Ici, c’est tout sauf ça. Stéphane Jarny, le directeur artistique que tout le monde s’arrache, hurle dans son micro avec une énergie communicative : « Et 1, et 2, et 3, 4, 5, 6… Plus d’énergie les filles, on voyage dans le temps là ! » Les candidates, en jogging et baskets pour l’instant, répètent des chorégraphies ultra-précises. On sent qu’elles donnent tout.
Le steadycam – ce gars avec une caméra de dix kilos sur le dos – slalome entre elles à quelques centimètres. « Regardez-le dans les yeux, jouez avec lui, c’est votre amoureux pour la soirée ! » lance un assistant. Les filles éclatent de rire, mais deux secondes après, elles sont de nouveau ultra-sérieuses. C’est ça qui m’a marqué : cette capacité à passer du fou rire à la concentration absolue en une fraction de seconde.
Le tableau futuriste qui promet d’en mettre plein les yeux
Parmi les dix tableaux, il y en a un qui sort clairement du lot. Imaginez : lumières laser, fumée, costumes argentés avec des LED intégrées, et une chorégraphie qui ressemble à un clip de science-fiction. Les candidates portent des capes holographiques qui changent de couleur selon les mouvements. Franchement, même en répétition avec juste les lumières de travail, c’était déjà dingue.
J’ai surpris une candidate qui chuchotait à une autre : « Tu te rends compte qu’on va faire ça devant neuf millions de personnes ? » La pression est palpable, mais elle semble les galvaniser. L’une d’elles m’a confié plus tard, hors micro : « On a répété ce tableau plus de cent fois. Si on le rate samedi, on se le reprochera toute notre vie. » Ça met les choses en perspective.
« On ne joue plus sur les sous-entendus, on assume totalement ce qu’on est. »
Une candidate, entre deux répétitions
Quand Michel Foucault débarque… en doudoune
Oui, vous avez bien lu. Parmi les tableaux historiques, il y en a un qui rend hommage aux grands penseurs français. Et là, surprise : un comédien déguisé en Michel Foucault, avec la fameuse doudoune légendaire, fait une apparition complètement décalée. Les filles n’arrivaient plus à garder leur sérieux. Entre deux prises, c’était l’éclat de rire général. Même le régisseur a craqué.
Cette touche d’humour, c’est nouveau. On sent que l’émission veut se moderniser, ne plus être seulement « jolie fille qui sourit ». Il y a une vraie volonté de raconter quelque chose, de faire passer des messages, tout en gardant le côté féérique qui fait rêver les petits et les grands.
Les confidences qu’on n’entend jamais à l’antenne
Pendant la pause déjeuner – un plateau-repas vite avalé sur des chaises en plastique –, j’ai pu discuter avec plusieurs candidates. Ce qui m’a frappé, c’est leur diversité. Il y a l’étudiante en médecine qui veut briser les stéréotypes, la jeune entrepreneuse qui a créé sa marque de cosmétiques, l’ingénieure qui rêve de promouvoir les femmes dans les sciences… Elles ne sont plus seulement « jolies ». Elles ont des choses à dire.
- Une Miss m’a avoué être terrifiée à l’idée du défilé en maillot : « J’ai pris 4 kilos depuis l’élection régionale, je me sens énorme. »
- Une autre rêve de succéder à une ancienne Miss qui fait aujourd’hui du cinéma.
- Toutes, sans exception, parlent de sororité : « On est concurrentes, mais on s’encourage tellement fort… »
Cette solidarité, on la sent vraiment. Elles se prêtent des chaussures, se maquillent entre elles, se serrent dans les bras quand l’une craque. C’est beau à voir.
Le compte à rebours est lancé
À 18 heures, dernier filage complet. Les vraies tenues arrivent enfin : robes de soirée à couper le souffle, maillots de bain revisités, costumes traditionnels régionaux magnifiques. Les coiffeuses et maquilleuses entrent en scène. En quelques minutes, les filles en jogging se transforment en véritables princesses. La magie opère.
Le stress monte d’un cran. Certaines répètent leur discours devant un miroir imaginaire. D’autres font des vocalises. Une candidate est allée vomir dans les toilettes – la pression, tout simplement. Mais personne ne juge. On se soutient.
Quand le rideau tombe sur cette dernière répétition, il est 23 heures passées. Les filles rentrent à l’hôtel, épuisées mais excitées. Demain, tout peut basculer. L’une d’elles deviendra Miss France 2026. Les autres rentreront chez elles avec des souvenirs gravés à jamais.
En quittant le Zénith, je me suis retourné une dernière fois. Les lumières étaient encore allumées, les techniciens rangeaient le matériel. Et je me suis dit que c’est ça, la vraie beauté de cet événement : ce n’est pas seulement une élection. C’est une aventure humaine hors norme, où trente jeunes femmes se dépassent, rient, pleurent, et nous font rêver par la même occasion.
Samedi soir, quand vous allumerez votre télévision, souvenez-vous de tout ce qui se cache derrière le sourire parfait et la démarche assurée. Il y a des milliers d’heures de travail, de doutes, de fous rires et d’émotions brutes. Et ça, aucune couronne ne pourra jamais l’effacer.
Alors, qui succédera à la Miss actuelle ? Qui saura toucher le cœur du public et du jury ? Réponse samedi soir. Mais une chose est sûre : elles sont toutes déjà un peu gagnantes.
