Il y a des soirs où le foot ressemble à une tragédie grecque. Samedi dernier, à Monaco, Paris a trébuché. Un petit 1-0, presque anodin sur le papier, mais suffisant pour faire tomber le géant de son piédestal. Lens est passé devant. Et soudain, le PSG se retrouve à devoir courir après un titre qu’il avait l’habitude de cueillir tranquillement dès le mois de mars.
Ce samedi, c’est Rennes au Parc. Pas n’importe quel Rennes : celui qui reste sur quatre victoires d’affilée, qui a retrouvé des couleurs européennes et qui est coaché par un homme qui, il y a encore quelques semaines, était promis à la porte. Le destin a parfois un sens de l’humour assez cruel.
Un leader qui vacille pour la première fois depuis longtemps
Reprenons calmement. Après quinze journées, Paris compte quatre points de moins que l’an dernier à la même époque. Quatre petits points. L’an dernier, cela finissait avec dix-neuf unités d’avance. Cette saison, c’est déjà la bagarre. Et ça change tout.
Ce n’est pas encore la panique, loin de là. Mais on sent que quelque chose a bougé. Les joueurs le savent, l’entraîneur le sait, les supporters aussi. Une deuxième défaite consécutive en Ligue 1, à domicile qui plus est, et l’histoire qu’on se racontera en décembre ne sera plus du tout la même.
« Un Championnat plus motivant »
Luis Enrique, en conférence de presse
L’Espagnol a lâché ça vendredi, avec ce petit sourire en coin qu’il arbore quand il sent la pression monter. Il sait que le calendrier ne pardonne plus. Mercredi prochain, il y a Bilbao en Ligue des Champions. Mais avant ça, il y a ce match contre Rennes qui, paradoxalement, pèse plus lourd.
Habib Beye, l’homme qui a retourné la situation
Il y a un an, il commentait les matchs du PSG à la télé et descendait la gestion de l’effectif sans ménager personne. Aujourd’hui, il est sur le banc d’en face. Et franchement, le voir réussir à ce point à Rennes, ça force le respect.
Quatre victoires de suite, un groupe qui revit, des joueurs qui courent partout. On a l’impression qu’il a appuyé sur le bon bouton au bon moment. Et ce n’est pas un hasard si Luis Enrique a pris le temps, vendredi, de le défendre face aux journalistes : « Il y a cinq semaines, tout le monde voulait le tuer. Aujourd’hui, c’est le meilleur. Le métier d’entraîneur est injuste. »
Il y a une forme de solidarité entre techniciens. Mais samedi soir, il n’y aura pas de cadeau. Beye va venir avec l’envie de prouver que ses critiques d’hier étaient fondées et que ses résultats d’aujourd’hui ne doivent rien au hasard.
Un PSG sans marge et sans certains cadres
Paris reste sur deux défaites lors de ses cinq derniers matchs de Ligue 1. C’est peu, mais c’est déjà trop quand on s’appelle PSG. Et surtout, il y a ces absences qui commencent à peser. Zabarnyi et Chevalier sont forfaits, d’autres traînent des bobos. Le retour progressif des blessés fera du bien, mais là, tout de suite, il n’y a pas de joker.
- Une défense parfois fébrile loin du Parc
- Un milieu qui manque parfois de liant sans certains éléments
- Une attaque qui dépend encore trop de fulgurances individuelles
Ce n’est pas dramatique, mais ça suffit à rendre chaque match piégeux. Et Rennes, justement, adore ces matchs-là.
Pourquoi ce match peut tout changer
Imaginons une victoire nette. 3-0, 4-1, peu importe. Paris reprend la tête (ou reste collé au leader), retrouve de la confiance avant Bilbao et tout le monde se dit que finalement, cette concurrence rend le Championnat plus sexy. L’histoire reste belle.
Maintenant, imaginons le scénario noir. Un match nul poussif ou, pire, une défaite. Là, les questions vont pleuvoir. Est-ce que ce PSG version 2025/2026 est vraiment taillé pour dominer durablement ? Est-ce que l’après-grand départ de l’été a laissé plus de traces qu’on ne le pensait ? Et surtout : est-ce que la marge légendaire du club parisien a définitivement disparu ?
Je ne dis pas que tout va s’écrouler en cas de contre-performance. Loin de là. Mais le récit changera. Et dans le foot moderne, le récit, c’est presque aussi important que les points.
Rennes a les armes pour embêter Paris
Regardez leur série en cours : quatre victoires, treize buts marqués, une défense qui tient mieux. Ils jouent libéré, avec cette insolence des équipes qui n’ont plus peur de personne. Et au Parc, ils ont déjà gagné par le passé, même récemment.
Leur plan ? Pressing haut, transitions rapides, et profiter des espaces que Paris laisse parfois derrière quand il veut dominer. Ça a marché pour Monaco la semaine dernière. Pourquoi pas pour eux ?
Ce que j’attends personnellement
Franchement ? Un gros match. Du genre de ceux qu’on se remémore des années après. Parce que Paris n’a pas le choix : il doit montrer qu’il reste le patron. Et Rennes n’a rien à perdre : ils peuvent jouer leur carte à fond.
J’ai l’intime conviction que Marquinhos et les siens vont répondre présent. Il y a des moments où un groupe se révèle dans l’adversité. Peut-être que ce samedi en fera partie.
Mais une chose est sûre : à 21h05, quand l’arbitre sifflera le coup d’envoi, il n’y aura plus de calcul. Juste quatre-vingt-dix minutes (ou plus) pour savoir si le roi est vraiment nu… ou s’il va remettre sa couronne de travers, mais la remettre quand même.
Le foot, parfois, c’est aussi simple que ça.
Et vous, vous voyez ça comment ? Paris qui se reprend facilement ou Rennes qui crée la sensation ? Dites-le moi en commentaire, on en reparle dimanche matin avec, je l’espère, le sourire.
