Vous est-il déjà arrivé de couper votre téléphone deux jours et de faire paniquer tout votre entourage ? Imaginez maintenant que cela dure… dix-huit mois. Plus de nouvelles, plus un signe, rien. C’est exactement ce qui arrive à la famille Besneville depuis ce soir d’avril 2024 où leur fils Clément, 29 ans, a purement et simplement disparu à Rabat.
On parle souvent de « disparition inquiétante ». Le terme est faible. Ici, tout laisse penser à quelque chose de bien plus sombre.
Une vie qui bascule en une soirée
Clément Besneville n’était pas un touriste de passage. Début 2024, le jeune homme, qui possède aussi la nationalité espagnole, pose ses valises dans la capitale marocaine avec un projet concret : ouvrir une pizzeria près de la côte. Il a trouvé l’appartement idéal, pas loin de la mer, et doit signer le bail commercial le 15 avril. Tout va bien. Il est motivé, il en parle à ses proches, il avance.
Puis, le 10 avril au soir, vers 22 h 30, les voisins entendent la porte de son appartement se refermer. Un bruit banal. Sauf que c’est le dernier.
Dans le logement, tout est là : passeport, carte d’identité, ordinateur, téléphone, lunettes, argent liquide. Même ses vêtements. Clément n’est pas parti en promenade. Il s’est littéralement évaporé.
Les premiers jours : l’incompréhension totale
Quand on disparaît à l’étranger, les heures puis les jours qui suivent sont un cauchemar administratif. La famille signale l’absence fin avril à la gendarmerie de Cély-en-Bière, en Seine-et-Marne, là où résident les parents. Le dossier passe ensuite par les canaux diplomatiques avant d’atterrir sur les bureaux marocains.
Pendant ce temps, les parents, eux, tournent en rond. Les appels restent sans réponse. Les messages WhatsApp affichent une seule coche. L’angoisse monte.
« On doit ça à notre gamin. On ne sait pas où il est. On ne sait pas pourquoi il a disparu. »
– Le père de Clément, épuisé mais déterminé
L’enquête marocaine : des éléments troublants
De l’autre côté de la Méditerranée, les enquêteurs ont réussi à établir une chronologie assez précise. Le 10 avril 2024, 22 h 30 : la porte claque. Après, plus rien. Aucune trace de lutte apparente dans l’appartement, mais aucun signe de départ volontaire non plus.
Ce qui frappe, c’est l’absence totale d’effets personnels emportés. Quand on part pour toujours, même en urgence, on prend généralement son téléphone ou ses papiers. Là, rien. C’est comme si quelqu’un avait fermé la porte derrière lui… ou l’avait forcé à la fermer.
- Téléphone laissé sur la table
- Passeport et carte bancaire dans le tiroir
- Lunettes posées près de l’ordinateur
- Argent liquide encore dans le portefeuille
- Aucune valise manquante
Ces détails, aussi anodins soient-ils, font froid dans le dos quand on les met bout à bout.
Le tournant français : le parquet antiterroriste entre en scène
Juillet 2024. Un cap est franchi. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) ouvre une enquête préliminaire. Ce n’est pas anodin. En France, ce parquet ne se saisit pas d’une disparition comme on remplit une feuille d’impôt. Il faut des indices, ou du moins une hypothèse crédible, laissant penser à une dimension terroriste ou criminelle lourde.
Pourquoi le PNAT, me direz-vous ? On n’en sait rien officiellement. Mais quand un Français disparaît dans un pays sensible et que toutes les pistes « accident » ou « départ volontaire » sont écartées, certaines questions se posent forcément.
Depuis octobre, une demande d’entraide pénale internationale a été lancée. En clair : la France veut accéder au dossier marocain complet. Une enquête « miroir » est en cours. Ça bouge enfin, même si c’est lent. Très lent.
Des parents qui ne lâchent rien
Didier et son épouse enchaînent les allers-retours Rabat-Paris. Ils rencontrent la police marocaine, les consulats, les associations. Ils ont même écrit au président de la République et au roi du Maroc. Quand on vous dit qu’ils remuent ciel et terre, ce n’est pas une expression.
Ils ont créé un site internet avec des photos de Clément – avec ou sans barbe – pour que l’avis de recherche circule le plus possible. Parce que dix-huit mois après, l’espoir reste intact, mais la peur de l’oubli est immense.
« Il ne faut pas que le dossier de Clément finisse sous la poussière. »
Cette phrase résonne. Parce qu’on connaît tous des affaires qui, faute de médiatisation ou de pression, finissent dans un placard.
Et nous, qu’est-ce qu’on en pense ?
Franchement, cette histoire me noue l’estomac. D’abord parce qu’on parle d’un gars de 29 ans qui avait tout pour être heureux : un projet pro, un nouveau départ, l’env ·
Ensuite parce que le silence autour de cette disparition est assourdissant. On entend parler de touristes retrouvés, d’accidents, parfois même de drames familiaux. Mais là ? Rien. Pas une rumeur crédible, pas une piste sérieuse qui filtre.
Et quand le parquet antiterroriste s’en mêle, on ne peut pas s’empêcher de se poser les pires questions. Est-ce que Clément a croisé la mauvaise personne au mauvais moment ? Est-ce qu’il a vu ou entendu quelque chose qu’il n’aurait pas dû ? Ou est-ce plus… organisé ?
Ce qui est sûr, c’est que plus le temps passe, plus les chances de le retrouver vivant s’amenuisent. C’est cruel à dire, mais c’est la réalité des statistiques sur les disparitions longues.
Que faire quand un proche disparaît à l’étranger ?
Si jamais – et je touche du bois – cela vous arrivait, voici ce que la famille Besneville a appris à la dure :
- Signaler immédiatement la disparition au consulat le plus proche et à la police locale
- Contacter le ministère des Affaires étrangères (le centre de crise est joignable 24/7)
- Faire diffuser un avis de recherche avec plusieurs photos récentes
- Créer un site ou une page dédiée (ça aide énormément)
- Ne jamais hésiter à médiatiser, même si c’est douloureux
- Garder une trace écrite de chaque démarche
C’est beaucoup de boulot, mais quand c’est votre enfant, vous feriez n’importe quoi.
Un appel qui reste ouvert
Aujourd’hui, décembre 2025, l’enquête continue des deux côtés de la Méditerranée. Les parents, eux, continuent de croire. Et nous, on ne peut qu’espérer qu’un jour, quelqu’un, quelque part, reconnaîtra Clément sur une de ces photos diffusées inlassablement.
Parce que derrière les mots « disparition » et « enquête préliminaire », il y a un fils, un frère, un ami. Et une famille qui attend toujours, dix-huit mois après ce claquement de porte, un signe qui ne vient pas.
Si vous avez la moindre information, même anodine, n’hésitez pas. Parfois, c’est un détail tout bête qui fait basculer une enquête.
Clément Besneville, 1m80, cheveux châtains, yeux verts, souvent barbouze ces derniers temps. Vu pour la dernière fois à Rabat le 10 avril 2024.
On ne lâche rien.
(Article mis à jour le 6 décembre 2025 – l’enquête est toujours en cours)
