Vous savez ce petit frisson quand un cheval fait exactement ce qu’on espérait sans jamais donner l’impression qu’il force ? C’est exactement ce que j’ai ressenti samedi après-midi en regardant Lovino Bello avaler les 2 700 mètres de la grande piste de Vincennes. On parle beaucoup des « JMB » d’habitude, mais là, franchement, un autre phénomène vient de prendre la lumière.
Lovino Bello, une démonstration qui ne laisse personne indifférent
Revenons deux minutes en arrière. Le Prix Octave Douesnel, c’était le gros morceau du jour, un Groupe II qui sert souvent de juge de paix pour la génération des 4 ans. Et cette année, même sans les deux cracks habituels retenus par une petite fièvre, le spectacle a été total.
Lovino Bello, drivé par Éric Raffin, rendait la tâche compliquée dès le départ : il s’est retrouvé en troisième épaisseur sans couverture dès l’intersection des pistes. Autant dire que dans le jargon des courses, c’est souvent synonyme de mission impossible sur ce parcours exigeant. Mais lui, il a décidé que non.
« C’est la manière dont il s’impose qui me plaît bien »
Jocelyn Robert, propriétaire et ancien entraîneur du cheval
Et il a raison. Parce que gagner en faisant le tour des autres à trois, en plein vent, sur la cendrée lourde de décembre, ça n’arrive pas tous les week-ends. C’est même assez rare pour qu’on s’en souvienne longtemps.
L’arrivée officielle du Quinté+
| Place | Numéro | Cheval | Driver |
| 1er | 14 | Lovino Bello | Éric Raffin |
| 2e | 11 | Lombok Jiel | David Thomain |
| 3e | 6 | Phantom Express | Paul Ploquin |
| 4e | 13 | Frank Gio | Yoann Lebourgeois |
| 5e | 12 | First Of Mind | Alessandro Gocciadoro |
Non-partants : 2 et 4.
Le scénario d’une course à suspense
Le départ a été plutôt propre, même si certains attendaient un rythme plus sélectif. Frank Gio a pris les commandes assez vite, mais il s’est vite retrouvé avec Lovino Bello à son extérieur. Derrière, Falco Killer Gar progressait bien mais a commis l’irréparable dans la ligne droite : une faute qui l’a relégué très loin.
Du coup, Lombok Jiel, discret mais régulier, a hérité d’une belle deuxième place. Phantom Express, qui découvrait Vincennes, a créé la petite surprise du podium. Quant à First Of Mind, l’italien d’Alessandro Gocciadoro, il termine cinquième et montre qu’il faudra encore compter avec lui cet hiver.
Mais le héros du jour, c’est clairement le 14. Il n’a jamais bronché, a accéléré dans le dernier tournant comme s’il venait de démarrer, et a laissé tout le monde sur place. Impressionnant de facilité.
Thierry Duvaldestin : « Le Prix d’Amérique ? Pas forcément cette année »
L’entraîneur normand, toujours aussi posé, a tempéré l’enthousiasme général. Oui, son cheval a le moteur pour viser le graal un jour. Mais pas tout de suite.
« Remporter le Prix d’Amérique est un bien grand mot. Il a le potentiel pour le courir mais pas forcément cette année ! »
Thierry Duvaldestin, entraîneur de Lovino Bello
Une phrase qui fait plaisir à entendre dans un milieu où on a parfois tendance à brûler les étapes. Priorité au Critérium Continental le 21 décembre, un Groupe I réservé aux 4 ans avec 240 000 € à la clé. Là, il sera ultra-favori.
Pourquoi Lovino Bello est déjà un crack
Ce n’est pas seulement cette victoire. C’est la manière. C’est aussi son parcours depuis ses débuts. Déjà lauréat de semi-classiques, il monte en puissance chaque mois. Son association avec Éric Raffin fonctionne à merveille : le driver connaît le cheval par cœur et sait exactement quand demander l’effort.
- Capacité à accélérer en troisième épaisseur sans couverture
- Régularité impressionnante (presque toujours dans les 5)
- Mental d’acier : ne panique jamais
- Adaptation parfaite à la grande piste de Vincennes
- Entraîneur et propriétaire sur la même longueur d’onde
Franchement, on n’est pas loin du cocktail parfait pour un futur grand.
Les autres enseignements de la réunion
Phantom Express a surpris tout le monde. Pour sa première sur la cendrée parisienne, il prend une très belle troisième place et montre qu’il a largement le niveau des gros lots cet hiver. Paul Ploquin, son driver, était ravi : « Il a encore une marge, c’est encourageant. »
Falco Killer Gar aurait probablement terminé sur le podium sans sa faute. Thierry Duvaldestin était déçu mais pas abattu : « Il était léger à l’entrée de la ligne droite, dommage, il aurait fait deuxième ou troisième. »
Frank Gio a payé son parcours en tête et nez au vent. Yoann Lebourgeois a tout tenté mais le cheval a logiquement coincé pour la victoire dans les 200 derniers mètres.
Et maintenant ? Rendez-vous dans 15 jours
Le Critérium Continental, c’est l’objectif affiché. Une course où Lovino Bello retrouvera certainement certains de ses rivaux du jour, et probablement d’autres absents ce samedi. Sur le papier, il part avec une longueur d’avance.
Moi, je vous le dis tout de suite : si la piste est rapide et qu’il bénéficie d’un bon parcours, il peut gagner de plusieurs longueurs. Et là, on parlera déjà d’un sérieux candidat au Prix d’Amérique… 2026.
Parce que oui, les grands champions se révèlent souvent dans ce genre de courses de fin d’année. Lovino Bello vient de poser une sacrée pierre à l’édifice. Reste à savoir jusqu’où il ira. Personnellement, j’ai hâte d’être au 21 décembre.
Et vous, vous en pensez quoi ? Lovino Bello, futur roi du trot ou simple étoile filante ? Dites-moi tout en commentaire, j’adore lire vos avis après ce genre de démonstration !
