Imaginez la scène : il fait nuit noire sur Yas Marina, les projecteurs transforment l’asphalte en miroir, et trois pilotes se tiennent à quelques centièmes les uns des autres pour décider du champion du monde 2025. Hier, en qualifications, Max Verstappen a rappelé à tout le monde pourquoi il reste le maître absolu de l’exercice. Une pole position chirurgicale, presque insolente, devant les deux McLaren. Douze petits points le séparent encore du titre… mais il part devant. Et en Formule 1, on sait que ça change tout.
Franchement, je ne pensais pas revivre une fin de saison aussi dingue depuis 2021. On a beau avoir vu Verstappen dominer pendant des années, là c’est différent. Il a dû se battre, remonter, ronger son frein quand la Red Bull n’était plus la fusée intouchable du début d’époque. Et pourtant, le voilà, prêt à jouer son va-tout sous les lumières d’Abu Dhabi.
Une grille de départ qui sent la poudre
Quand la séance s’est terminée hier soir, on a tous retenu notre souffle en voyant le classement définitif s’afficher. Verstappen, Norris, Piastri : les trois prétendants au titre occupent la première ligne et demie. C’est du jamais-vu à ce stade de la saison.
Voici la grille complète pour vous mettre dans l’ambiance avant dimanche :
| Pos | Pilote | Équipe |
| 1 | Max Verstappen | Red Bull |
| 2 | Lando Norris | McLaren-Mercedes |
| 3 | Oscar Piastri | McLaren-Mercedes |
| 4 | George Russell | Mercedes |
| 5 | Charles Leclerc | Ferrari |
| 6 | Fernando Alonso | Aston Martin-Mercedes |
| 7 | Gabriel Bortoleto | Sauber-Ferrari |
| 8 | Esteban Ocon | Haas-Ferrari |
| 9 | Isack Hadjar | Racing Bulls-Red Bull |
| 10 | Yuki Tsunoda | Red Bull |
| 11 | Oliver Bearman | Haas-Ferrari |
| 12 | Carlos Sainz Jr | Williams-Mercedes |
| 13 | Liam Lawson | Racing Bulls-Red Bull |
| 14 | Andrea Kimi Antonelli | Mercedes |
| 15 | Lance Stroll | Aston Martin-Mercedes |
| 16 | Lewis Hamilton | Ferrari |
| 17 | Alexander Albon | Williams-Mercedes |
| 18 | Nico Hülkenberg | Sauber-Ferrari |
| 19 | Pierre Gasly | Alpine-Renault |
| 20 | Franco Colapinto | Alpine-Renault |
Regardez-moi cette première ligne. C’est simple : le champion 2025 partira probablement d’un de ces trois emplacements. Et derrière, ça pousse fort aussi.
Les scénarios possibles pour le titre
Petit rappel mathématique avant le départ, parce que ça va vite dans la tête de tout le monde :
- Norris a 12 points d’avance sur Verstappen et 16 sur Piastri.
- Verstappen doit absolument gagner la course et espérer que Norris termine 3e ou pire (sans le point du meilleur tour).
- Si Piastri gagne, il peut encore être champion… mais il a besoin que Norris finisse très loin et que Verstappen ne marque pas trop.
- McLaren est déjà championne constructeurs, donc aucun ordre d’équipe clair annoncé.
En clair ? Tout reste ouvert. Et c’est ça qui rend ce Grand Prix complètement fou.
« Je pense que les trois pilotes ont la pression, pas seulement Lando. »
Un observateur aguerri du paddock
Et il n’a pas tort. Norris doit gérer l’enjeu, Piastri peut jouer les trouble-fêtes, Verstappen n’a plus rien à perdre. Cocktail explosif.
Les Français dans le coup (et c’est rare !)
On va se le dire franchement : voir deux Français dans le top 9, ça fait du bien. Esteban Ocon, en pleine transition vers Haas, signe une qualification magnifique en 8e position. Le Normand a sorti un tour presque parfait avec une voiture qui n’était pas censée jouer devant.
Et que dire d’Isack Hadjar ? Le rookie de Racing Bulls, 9e, continue d’impressionner pour sa première saison complète. À 20 ans à peine, il se paye le luxe de devancer des noms bien plus établis. Si la course est chaotique, ces deux-là peuvent aller chercher de gros points. Et Pierre Gasly, même 19e, peut toujours créer la surprise avec une stratégie décalée.
Pourquoi cette pole de Verstappen change tout
On le sait, à Abu Dhabi, dépasser n’est pas évident. La longue ligne droite DRS aide, mais il faut être vraiment plus rapide ou jouer parfaitement la stratégie. Partir devant, c’est déjà avoir un pied sur la plus haute marche.
Verstappen l’a compris. Son tour en Q3 ? Une démonstration. Il a amélioré deux fois, alors que les McLaren semblaient intouchables en EL3 et en Q1-Q2. Le Néerlandais a retrouvé cette magie des grands jours, celle qui lui permet de sortir un tour de qualif quand tout est contre lui.
Et psychologiquement ? C’est un uppercut pour Norris. Le Britannique a beau dire qu’il est détendu, se faire battre à la régulière par Verstappen en qualifications, sur un circuit où la position de départ compte autant, ça fait mal.
Ce qu’il faut surveiller dimanche soir
- Le départ : propre ou chaos ? Un accrochage entre les trois premiers et tout peut basculer.
- La dégradation des pneus : Abu Dhabi use beaucoup les gommes arrière, la gestion sera cruciale.
- Les arrêts aux stands : un undercut ou un overcut bien timé peut faire gagner ou perdre une place décisive.
- La météo : pour l’instant stable, mais une petite brise peut tout changer sur les appuis.
- Les commissaires : avec autant en jeu, la moindre touchette sera scrutée à la loupe.
Personnellement, je pense que ça va se jouer sur des détails. Un safety car mal placé, une pénalité, un arrêt raté… Tout peut arriver. Et c’est précisément pour ça qu’on adore ce sport.
Un final qui entre déjà dans l’histoire
Peu importe qui gagne dimanche, cette saison 2025 restera gravée dans les mémoires. Trois pilotes séparés de quelques points à l’ultime course, deux coéquipiers qui se battent pour le titre mondial, un quadruple champion qui refuse de lâcher… On a tout.
Et quelque part, c’est presque injuste pour le vainqueur. Parce que les deux autres auront aussi mérité. Mais c’est la cruauté de la Formule 1 : il n’y en a qu’un qui soulève le trophée.
Alors rendez-vous dimanche soir. Les lumières vont s’éteindre à 17h00 heure locale, et pendant 58 tours, on va vivre suspendus à chaque freinage, chaque vibreur, chaque appel radio.
Une chose est sûre : quel que soit le nom du champion 2025, on vient d’assister à l’une des plus belles bagarres de l’histoire récente. Et ça, personne ne pourra nous l’enlever.
Allez, maintenant on respire un grand coup, on se prépare un café (ou quelque chose de plus fort), et on se donne rendez-vous pour la course. Parce que ça va être énorme.
