Imaginez la scène. Vous êtes au stade, l’ambiance est dingue, on célèbre les 120 ans du club, la tribune toute neuve vient d’être inaugurée… Et d’un coup, tout bascule. Un fumigène traverse le terrain et vient frapper violemment le bras d’un joueur adverse. Le match s’arrête net. Le silence tombe comme une masse. C’est exactement ce qui s’est passé vendredi soir à Furiani.
Franchement, à chaque fois qu’on pense avoir tout vu dans les stades français, il y a quelqu’un pour nous prouver le contraire. Et cette fois, c’est particulièrement triste parce que ça touche un club historique qui essayait justement de tourner une page compliquée.
Une soirée anniversaire qui vire au cauchemar
Le Sporting Club de Bastia recevait le Red Star pour le compte de la Ligue 2. Score : 0-0 à la 56e minute. Tout se passait plutôt bien jusque-là. Les Audoniens avaient même prévu un petit geste classe pour marquer le coup : un cadre souvenir offert au club corse et une gerbe déposée devant la stèle en mémoire de la catastrophe de 1992. Respect total.
Puis arrive ce geste complètement fou. Un spectateur – un seul – décide de balancer un fumigène depuis la tribune Est toute neuve. Le projectile atterrit en plein sur le bras droit de Bradley Danger, le défenseur central du Red Star. L’arbitre n’hésite pas une seconde : match arrêté définitivement. Les images font mal au cœur.
Bradley Danger : des nouvelles plutôt rassurantes
Le lendemain matin, tout le monde retenait son souffle. On a vu trop d’histoires où ce genre d’incident finit très mal. Heureusement, les infos qui filtrent sont plutôt positives. Le joueur a pu rentrer en région parisienne avec le reste de l’équipe, dans le même vol que des jeunes de Bastia d’ailleurs – la vie parfois…
Son entourage parle d’une grosse brûlure, d’une belle peur, mais rien de dramatique à long terme. Il récupère chez lui, et c’est déjà une immense chance. Parce que soyons honnêtes : ça aurait pu toucher le visage, le cou, les yeux. Là, on parle « seulement » d’un bras. Mais ça reste inacceptable.
« On a conscience que ça aurait pu être bien pire. Il s’est fait très peur avec la brûlure immédiate. Mais les nouvelles sont rassurantes. »
Un proche du joueur
À Bastia, la consternation générale
Sur l’île, c’est la gueule de bois. Pas celle des lendemains de fête joyeuse, non. Celle qui donne mal au crâne et l’envie de tout casser. Les supporters, les dirigeants, l’entraîneur : tout le monde est sonné.
Le président du club a été vu dans les travées, l’air complètement abattu. L’entraîneur parlait même de « se tuer soi-même ». Un ancien joueur très aimé là-bas postait sur les réseaux une phrase qui résume tout : « Comme un lendemain de fête gâchée, mais sans alcool ».
Le communiqué officiel du club est tombé dans la foulée, très clair :
« Le Sporting condamne avec la plus grande fermeté le geste complètement inconscient d’un spectateur. Alors que nous célébrions les 120 ans du club, c’est tout le travail d’un club, de ses partenaires et de ses 12 841 supporters qui a été gâché par l’acte d’un seul individu. »
Et le pire, c’est que personne ne défend l’indéfendable. Même les groupes de supporters les plus chauds ont condamné. On sent une vraie lassitude.
Que dit le règlement ? Vers un tapis vert ?
Maintenant, la grande question : qu’est-ce qui va se passer sportivement ? Parce qu’au-delà de l’émotion, il y a un classement, des points, une saison à jouer.
La commission de discipline va se réunir en début de semaine prochaine. Et vu le passif du club sur ce type d’incidents ces dernières années, ça sent le roussi. Très fort.
- Fermeture partielle ou totale de la tribune Est (celle d’où est parti le fumigène)
- Plusieurs matchs à huis clos
- Retrait de points (au moins un, peut-être plus)
- Amende conséquente
Pour le résultat du match lui-même, deux scénarios possibles :
- Reprise à la 57e minute (théoriquement possible depuis le changement de règlement)
- Victoire 3-0 sur tapis vert pour le Red Star (scénario le plus probable vu la gravité)
Petit flashback : l’an dernier, un match de Ligue 1 avait été arrêté pour un pétard lancé sur un gardien. Résultat ? Un point de retrait + un avec sursis et match rejoué à huis clos. Mais depuis, les textes ont durci. Et surtout, le passif bastiais joue contre eux.
Franchement, j’ai du mal à imaginer la commission faire dans la dentelle cette fois-ci. Le message doit être clair : stop.
Un problème plus large que Bastia
Attention, je ne veux pas taper que sur le club corse. Le problème est national. On voit des incidents quasiment tous les week-ends. Fumigènes, pétards, bagarres, insultes… Parfois on a l’impression de revenir vingt ans en arrière.
Mais il y a un truc particulier avec Bastia : l’histoire, la passion, le contexte insulaire, le poids du passé. Le club traîne une image de violence qui colle à la peau, parfois à tort, souvent à raison. Et chaque fois qu’ils essayent de s’en sortir, il y a un abruti pour tout foutre en l’air.
C’est d’autant plus rageant que le club fait des efforts. Rénovation du stade, retour en Ligue 2, ambiance familiale en journée… Et paf, un fumigène et tout s’écroule.
Et maintenant ?
La suite ? On attend les décisions officielles en début de semaine. Mais une chose est sûre : ça va faire mal dans les comptes, dans le classement, et surtout dans l’image.
Pour Bradley Danger, on espère juste qu’il pourra reprendre rapidement et tourner la page. Pour le football français, on espère que ce sera le énième électrochoc qui fera enfin bouger les choses durablement.
Parce que sincèrement, ras-le-bol de voir des joueurs se faire agresser sur un terrain. Ras-le-bol de voir des clubs entiers payer pour les actes d’une minorité. Ras-le-bol de ces images qui font le tour du monde et qui donnent une image désastreuse de notre championnat.
Le football, c’est la passion, l’émotion, la fête. Pas ça.
Espérons que cette fois, les sanctions seront assez lourdes pour que plus personne n’ait envie de jouer au con dans un stade. Parce que là, on touche le fond.
(Article mis à jour au fur et à mesure des nouvelles informations officielles)
