Je me souviens encore parfaitement de ce 31 mai 2002. J’avais 14 ans, j’étais collé devant la télé avec mon père et, quand Papa Bouba Diop a marqué ce but historique, la maison a tremblé. Le Sénégal, petit poucet, venait de battre la France championne du monde en titre. Vingt-quatre ans plus tard, le destin nous offre un remake. Et cette fois, dès le premier match. Frisson garanti.
Quand la FIFA a dévoilé le calendrier complet de la phase de groupes du Mondial 2026, les supporters sénégalais ont d’abord retenu leur souffle, puis explosé de joie. Parce que oui, affronter les Bleus d’entrée, c’est un cadeau empoisonné… ou une chance unique de marquer les esprits dès le début. Voici tout ce qu’il faut savoir sur le parcours des Lions de la Teranga dans ce groupe I qui s’annonce explosif.
Le calendrier complet du Sénégal au Mondial 2026 : trois matchs, trois ambiances
Avec l’élargissement à 48 équipes, chaque sélection disputera trois matchs de poule. Pour le Sénégal, tout se jouera sur la côte Est des États-Unis et au Canada, entre New York et Toronto. Des stades immenses, des fuseaux horaires parfois compliqués pour nous en Europe, mais surtout des adversaires qui ne laissent rien au hasard.
16 juin 2026 – 21 h (heure française) : France – Sénégal au MetLife Stadium (New York/New Jersey)
On ne pouvait pas rêver plus belle affiche d’ouverture pour les Lions. Le MetLife Stadium, cette cathédrale de 82 500 places qui accueille habituellement les Giants et les Jets, va vibrer d’une ambiance africaine et caribéenne dingue. Parce que la communauté sénégalaise à New York est énorme, et les supporters français ne seront pas en reste.
Sur le terrain, tout le monde n’aura qu’une idée en tête : 2002. Les joueurs actuels n’étaient même pas nés ou étaient enfants à l’époque, mais la vidéo du but de Bouba Diop tourne en boucle sur les réseaux depuis le tirage. Les Bleus, eux, arrivent avec l’étiquette de vice-champions du monde en titre et probablement encore Kylian Mbappé comme leader d’attaque. Côté Sénégal, on comptera sur la génération dorée : un mélange de vétérans comme Kalidou Koulibaly ou Idrissa Gueye (s’ils tiennent encore la route à 34-35 ans) et de jeunes loups qui explosent en Europe.
« La victoire de 2002 est dans les livres d’histoire, mais 2026 sera une autre histoire. On respecte la France, mais on ne les craint pas. »
– Un proche du staff des Lions, juste après le tirage
22 juin 2026 – 20 h heure locale (2 h du matin en France) : Sénégal – Norvège au MetLife Stadium
Second match, même stade. Pratique pour la récupération et l’adaptation. La Norvège, emmenée par l’inévitable Erling Haaland et Martin Ødegaard, risque de poser d’autres problèmes. Physique, jeu direct, transitions ultra-rapides : ce n’est pas le même football que les Bleus, mais c’est tout aussi dangereux.
L’horaire tardif en Europe va faire grincer quelques dents – 2 heures du matin un jeudi, merci la FIFA – mais pour les supporters sénégalais sur place, c’est parfait. Et puis, avouons-le, quand on supporte les Lions, on a l’habitude de veiller tard.
- Température prévue à New York fin juin : autour de 28-30 °C en soirée
- Humidité élevée : attention à la gestion de l’effort
- Haaland en pointe : la défense centrale sénégalaise aura du boulot
26 juin 2026 – 15 h heure locale (21 h en France) : Sénégal – Barragiste intercontinental au BMO Field (Toronto)
Direction le Canada pour le troisième match. Le BMO Field, maison des Toronto FC, est plus petit (30 000 places environ, extensible à 40 000), mais l’ambiance y est toujours bouillante. L’adversaire ? Pour l’instant, on parle du Suriname, de la Bolivie ou de l’Irak. Trois styles très différents.
Sur le papier, c’est le « petit » du groupe. Mais attention : en 2022, l’Arabie Saoudite avait battu l’Argentine… Un match piège à ne surtout pas galvauder si le Sénégal veut éviter les calculs et viser la première place.
| Date | Match | Horaire (FR) | Stade | Ville |
| 16 juin | France – Sénégal | 21 h | MetLife Stadium | New York/NJ |
| 22/23 juin | Sénégal – Norvège | 2 h | MetLife Stadium | New York/NJ |
| 26 juin | Sénégal – Barragiste | 21 h | BMO Field | Toronto |
Pourquoi ce groupe I est l’un des plus relevés
Sur les 16 groupes de trois matchs, rares sont ceux qui réunissent deux cadors européens et une équipe africaine aussi solide. La France part favorite, mais derrière, Sénégal et Norvège ont clairement le niveau pour viser les 8es, voire plus. Seule la première place est garantie de passer directement ; la deuxième devra probablement batailler parmi les meilleurs deuxièmes.
À mon sens, le Sénégal a une carte magnifique à jouer. La génération actuelle est peut-être la plus complète de l’histoire du pays : un gardien de classe mondiale (Édouard Mendy ou son successeur), une défense de fer, un milieu ultra-dense et des attaquants qui font mal partout en Europe.
Les stades : entre gigantisme américain et ferveur canadienne
Le MetLife, c’est l’expérience XXL. Pelouse hybride, toit partiel, écrans géants… Tout est fait pour impressionner. Le BMO Field, lui, est plus intime, au bord du lac Ontario. L’acoustique y est terrible pour les visiteurs. Les Lions auront donc deux ambiances radicalement différentes en dix jours.
Le contexte inédit du Mondial 2026 : 48 équipes, trois pays, 104 matchs
On a beau le répéter, ça reste fou : 48 équipes, 12 groupes de 4, les deux premiers + les 8 meilleurs troisièmes qualifiés pour les 16es de finale. Le Sénégal n’aura « que » trois matchs à jouer en phase de poules, mais derrière, le tableau est impitoyable. Un faux pas, et c’est la porte dès les 16es.
Avantage ou inconvénient ? Les cadors se plaignent souvent de la fatigue accumulée. Pour une sélection comme le Sénégal, habituée aux matchs à haute intensité en CAN, cette formule peut être un atout.
Les joueurs qui peuvent faire la différence
- Sadio Mané : à 34 ans en 2026, il sera probablement à sa dernière Coupe du monde. Motivation décuplée.
- Kalidou Koulibaly : le patron de la défense, même à 35 ans, il reste un monstre physique.
- Nicolas Jackson, Ismaila Sarr, Iliman Ndiaye : la nouvelle vague offensive qui explose.
- Lamine Camara, Pape Matar Sarr : les milieux qui vont tout casser dans l’entrejeu.
Et n’oublions pas les jeunes qui pointent le bout de leur nez en Europe. D’ici dix-huit mois, la liste risque d’être encore plus effrayante.
Et si l’histoire se répétait vraiment ?
En 2002, personne ne donnait cher de la peau du Sénégal. Résultat : quart de finale. En 2022, les Lions ont atteint les 8es et n’étaient pas loin de battre l’Angleterre. En 2026, avec plus d’expérience, un groupe ultra-solidaire et ce parfum de revanche contre la France… pourquoi pas rêver plus grand ?
Personnellement, je sens que ce premier match contre les Bleus peut être le déclencheur d’un parcours exceptionnel. Un exploit d’entrée, et plus rien ne sera impossible.
Alors oui, le groupe est dur. Oui, les horaires sont parfois ingrats. Mais c’est exactement le genre de défi que les Lions adorent. Rendez-vous le 16 juin 2026. D’ici là, on va vivre, manger, dormir football. Yalla Sénégal !
(Article mis à jour dès que le barragiste sera connu – probablement début 2026 après les playoffs intercontinentaux)
