Il y a des soirs où tout semble trop facile. Trop beau. Presque suspect. Hier, au Parc des Princes, le PSG a donné une leçon de football à Rennes, 5-0, sec et sans bavure. Et pourtant, quand Luis Enrique a lâché son « soirée presque parfaite », on s’est tous regardés en se disant : attends, qu’est-ce qui a bien pu gêner le coach dans une pareille correction ?
C’est ça, le football moderne. Même quand tu mets cinq pions à une équipe deuxième du championnat, tu trouves encore le moyen de chipoter. Mais c’est aussi ce qui rend ce PSG-là passionnant à suivre.
Une soirée où tout le monde a voulu briller
Revenons au début. Rennes arrive en pleine confiance, à un point de Lens, avec l’envie de jouer le coup à fond. Et puis non. Dès les premières minutes, on sent que ça va être compliqué pour les Bretons. Le PSG appuie, récupère haut, et surtout, marque avec quatre attaquants différents. Quatre. Plus un cinquième en fin de match. C’est presque insultant de variété.
Khvicha Kvaratskhelia ouvre son compteur avec un doublé, le genre de soirée où le Géorgien rappelle pourquoi tout le monde le comparait à un certain numéro 7 parti à Madrid. Ibrahim Mbaye, ce jeune qui monte en puissance à une vitesse folle, plante son premier but en pro sous le maillot parisien. Gonçalo Ramos, qu’on enterrait un peu vite sur le banc, rappelle qu’il sait encore faire parler la poudre. Et Senny Mayulu, ce gamin qui semble toujours être au bon endroit au bon moment, conclut le festival.
Cinq buts, cinq buteurs différents, tous attaquants ou milieux offensifs. C’est rare. C’est beau. C’est le signe d’un collectif qui tourne à plein régime.
Luis Enrique, entre satisfaction et exigence maladive
En conférence de presse, l’Espagnol avait le sourire facile. Enfin, presque.
« Une soirée presque parfaite ! On a marqué 5 buts sans en encaisser. Rennes a très bien joué et ne méritait pas cette différence. On a été très efficaces. C’est très positif. »
Luis Enrique, entraîneur du PSG
Ce « presque » a fait rire jaune les journalistes. Parce que franchement, qu’est-ce qu’il lui faut de plus ? Zéro tir cadré concédé ? Un sextuplé de Kvara ? Non, Luis Enrique, c’est ce genre de coach qui te dirait que le 7-1 contre le Barça en 2017 manquait un peu de possession dans le dernier quart d’heure.
Mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime. Il ne lâche rien. Jamais.
Les Titis, ces gamins qui ne veulent pas de cadeau
Il y avait du monde sur la feuille de match côté jeunes. Senny Mayulu titulaire et buteur, David Boly sur le banc, d’autres qui grattent des minutes. Luis Enrique a été clair comme de l’eau de roche :
« Je préfère faire jouer ma grand-mère mais pas de cadeau. On joue si on le mérite. Sinon, il faut s’améliorer. »
Phrase culte en vue. On imagine déjà les supporters la reprendre en chœur au Parc. C’est cash, c’est direct, et ça pose les bases : ici, personne ne passe parce qu’il vient du centre de formation. Tu joues si tu vaux mieux que le titulaire. Point.
Et pourtant, Mayulu a joué. Et il a marqué. Preuve que quand tu bosses, ça finit par payer.
Safonov titulaire : maladie ou choix tactique ?
Un petit moment de tension quand même en conf’. Un journaliste qui insiste lourdement sur l’absence d’Illia Zabarnyi et la titularisation de Matvey Safonov. Luis Enrique a failli s’énerver – chose rare – avant de couper court :
« Il est malade. Simplement. Il était malade ces deux derniers jours. Pas de polémique. Il est malade ! »
Trois fois « malade ». On a compris. Fin de l’histoire. Safonov a fait un match propre, quelques arrêts décisifs, et le clean sheet est là. Point final.
Un championnat qui se resserre, enfin
Ce qui rend cette victoire encore plus savoureuse, c’est le contexte. Lens est leader, Rennes était à un point. Le PSG, lui, revient à hauteur ou presque – tout dépend des autres résultats du week-end. Luis Enrique l’a dit lui-même :
« En ce moment, en L1, il y a des équipes qui jouent très bien comme Lens, qui est premier et qui le mérite. C’est une motivation pour nous d’avoir une lutte plus serrée. »
On sent que ça l’agace un peu, ce Lens qui joue les trouble-fêtes. Mais en même temps, ça le galvanise. Un championnat disputé, c’est ce qu’il veut. C’est ce dont le foot français a besoin.
2025, l’année du PSG selon Luis Enrique
Quand on lui demande son bilan de l’année 2025, l’Espagnol ne tergiverse pas :
« C’était une année sensationnelle pour le PSG, les supporters et pour moi. »
Difficile de lui donner tort. Titre de champion en poche dès la saison précédente, un effectif rajeuni qui commence à prendre forme, des jeunes qui explosent, et cette impression – enfin – que le projet sportif prend le dessus sur tout le reste.
Même un petit clin d’œil sympa à ses anciens joueurs de Barcelone, Sergio Busquets et Jordi Alba, sacrés champions MLS avec l’Inter Miami de Messi. Classe.
Et maintenant ?
La question que tout le monde se pose. Ce 5-0, c’est une parenthèse ou le début de quelque chose ? Personnellement, j’ai l’impression qu’on assiste à la vraie naissance de l’ère Luis Enrique version 2.0. Celle où le jeu prime. Où les jeunes osent. Où même un 5-0 peut être « presque » parfait parce qu’on veut toujours plus.
Le Parc des Princes a vibré comme aux grandes soirées européennes. Les supporters ont scandé le nom de Kvaratskhelia comme ils scandaient celui de Neymar il y a quelques années. Il y a de l’électricité dans l’air.
- Un collectif qui commence à ressembler à quelque chose de cohérent
- Des attaquants qui marquent tous (oui, tous)
- Un coach qui refuse la complaisance
- Des jeunes qui frappent à la porte… et qui entrent
- Un championnat qui redevient excitant
Si le PSG continue sur cette lancée, 2026 risque d’être encore plus beau. Et croyez-moi, même Luis Enrique arrêtera peut-être de dire « presque ».
En attendant, merci pour ce spectacle messieurs. Vraiment.
Et vous, vous avez vu le match ? Quel moment vous a le plus marqué ? Dites-le moi en commentaire, on en parle ensemble.
