Vous vous souvenez de cette sensation, cet été 2024, quand Léon Marchand a fait vibrer tout un pays en enchaînant les titres olympiques comme on enfile des perles ? Moi oui. Et visiblement, lui non plus n’a pas oublié ce que ça fait de dominer une course de la tête et des épaules.
Ce week-end à Austin, dans le bassin où il s’entraîne tous les jours, le Toulousain a remis le couvert sur 200m papillon. Et franchement, c’était beau à voir.
Un retour gagnant qui ne laisse aucun doute
1 min 52 sec 57. Ce chrono ne dit peut-être pas grand-chose au commun des mortels, mais dans l’univers de la natation de haut niveau, c’est une vraie déclaration de guerre. Surtout quand on sait que son record personnel (et record olympique) reste à 1’51’’21. Autrement dit : il n’était même pas à fond.
Le deuxième, le Canadien Ilya Kharun, pourtant très solide, termine à plus de trois secondes. Trois secondes sur 200m pap’, c’est une éternité. C’est comme si Usain Bolt avait pris un tour d’avance sur le 200m piste.
Quand tu gagnes avec une telle marge dans ta discipline reine, en plein mois de décembre, tu envoies un message clair : je suis toujours là, et je suis encore plus fort qu’avant.
Et le plus impressionnant ? Ce n’était que l’une des nombreuses courses qu’il a enchaînées durant ces trois jours d’US Open. Le garçon est en train de construire quelque chose de très gros.
Le 400m nage libre : la vraie surprise du week-end
Avant le papillon, Léon avait déjà fait parler la poudre sur 400m nage libre. Une épreuve qu’il découvre presque, qu’il travaille spécifiquement en vue des Jeux de Los Angeles 2028. Et là, bam : record personnel explosé.
On l’a vu sortir de l’eau avec les jambes en feu, le sourire fatigué mais satisfait. Ce genre de sourire qu’ont les athlètes quand ils savent qu’ils viennent de franchir un cap mental.
Parce que oui, le 400 NL, ce n’est pas naturel pour un nageur comme lui, plutôt taillé pour les épreuves techniques et explosives. Pourtant, il commence à y prendre goût. Et quand Marchand prend goût à quelque chose… généralement, ça finit en médaille d’or.
Summer McIntosh, la nouvelle reine qui monte
À ses côtés dans le groupe de Bob Bowman à Austin, il y a désormais une certaine Summer McIntosh. La Canadienne de 18 ans seulement a réalisé, sur le même 200m papillon, le quatrième meilleur temps de l’histoire : 2’02’’62. À moins d’une seconde du record du monde.
Quand deux phénomènes pareils s’entraînent ensemble tous les jours, ça crée forcément des étincelles. On sent que ce groupe texan est en train de devenir l’un des plus redoutables de la planète natation.
- Des séances communes ultra-intenses
- Un coach légendaire (Bob Bowman, l’ancien mentor de Michael Phelps)
- Deux générations qui se tirent vers le haut
- Et une envie commune : dominer les prochaines années
Franchement, ça donne envie d’être une petite souris au bord du bassin.
Pourquoi cette période est cruciale pour 2028
On est à peine à huit mois des championnats d’Europe 2026, et déjà trois ans des Jeux de Los Angeles. Beaucoup diraient que c’est tôt pour penser à 2028. Pas Léon.
Lui, il construit son programme comme un architecte. Chaque course, chaque séance, chaque douleur a un sens. Le 400m nage libre ? C’est pour pouvoir doubler (voire tripler) intelligemment en 2028. Les 100m dos, brasse ou papillon qu’il a testés ce week-end ? C’est pour élargir sa palette, devenir encore plus imprévisible.
Et surtout, il veut éviter la saturation. Après l’explosion médiatique post-Paris, beaucoup craignaient une baisse de motivation. Raté. Le garçon est plus affûté que jamais, mentalement et physiquement.
Ce qui rend Léon Marchand si spécial
Il y a les chiffres, impressionnants. Et puis il y a le reste.
Ce mélange de puissance et de grâce dans l’eau. Cette capacité à accélérer quand les autres craquent. Cette intelligence tactique rare à 24 ans. Et surtout, cette humilité désarmante qui fait qu’on a tous envie de le voir gagner.
Je me souviens d’une interview où on lui demandait s’il se voyait battre les records de Michael Phelps. Il avait répondu, avec son sourire timide : « Les records, c’est bien. Mais moi, ce que j’aime, c’est nager vite et rendre fiers les gens qui croient en moi. »
Ce genre de phrase, ça ne s’invente pas.
Et maintenant ?
Prochain gros rendez-vous : les championnats de France petit bassin, puis les Europe l’été prochain. Mais soyons honnêtes : l’objectif numéro un reste dans trois ans, sous le soleil californien.
Et quelque chose me dit que Léon Marchand n’a pas l’intention de laisser personne lui voler la vedette. Ni sur 200 papillon, ni sur 400 4 nages, ni sur aucune autre course qu’il décidera d’ajouter à son tableau de chasse.
Parce que quand on domine avec une telle marge en plein mois de décembre, sans être à 100 %, on se dit que le meilleur est clairement à venir.
Et nous, on a hâte d’être en 2028.
En attendant, si vous n’avez pas encore vu la course, cherchez-la. C’est le genre de performance qui redonne foi en ce sport. Léon Marchand n’est pas juste un champion. C’est devenu une référence. Et il n’a probablement pas fini de nous étonner.
